29 mars 2024
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La désolation totale de la Ghouta, Homs et Alep

Douloureuse Syrie

La désolation totale de la Ghouta, Homs et Alep

« Il n’y a qu’une chose qui puisse survivre à tous les procès, une conscience tranquille ». Une réprobation. Pièce d’Euripide de 428 av. J-C.

Ce qui s’est passé à Alep ou « Haleb » et Homs, les villes du Nord syrien, et ce qui se passe à la Ghouta, à la porte de Damas, la capitale syrienne, est inhumain, insupportable et scandaleux. C’est une grande tragédie dans l’histoire contemporaine. Les trois villes sont dévastées. Elles présentent un paysage d’apocalypse. Ce génocide contre une population civile désarmée, éveillera-t-il les consciences des Mondes libre, arabe et musulman ?

Cette population civile ne peut même pas se constituer prisonnière car elle n’est pas militaire. Selon les accords de Genève sur les guerres, en tant de guerre, seuls les militaires peuvent se constituer prisonniers. Après les derniers bombardements des Russes de Poutine, y aura-t-il un Syrien en exil ou pas, qui a les pinceaux de Pablo Picasso, l’Espagnol en exil en France, pour peindre « Haleb », Homs et la Ghouta à la « Guernica », ville basque d’Espagne, bombardée par les fascistes d’Hitler en 1937, qui ont soutenu le « Caudillo », le « Généralissime » Franco, le royaliste, contre les républicains ? Les volontaires des Brigades internationales sont venus au secours d’un gouvernement légitimement élu, agressé par un coup d’Etat militaire d’obédience fasciste, et ce dans le contexte européen des années 1930 [1].

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Triompher d’un despote ne peut être leur but ultime, les Syriens libres se sont battus pour qu’ils aient conscience d’être des hommes libres, qu’ils aient foi en eux-mêmes, en leur force, qu’ils retrouvent une place dans le monde d’aujourd’hui. C’est ce qu’ils ont voulu réussir bien qu’ils ont échoué momentanément. Ils vont sûrement réussir prochainement.

Y aura-t-il un romancier, un écrivain ou un dramaturge pour décrire et écrire un «Pour qui sonne le glas en Syrie ?». Encore une fois, ce génocide syrien doit susciter une certaine amertume chez les intellectuels algériens, arabes, musulmans et autres.

1. Assad et Poutine, sont-ils conscients de leurs actes ? Réalisent-ils l’ampleur de leur génocide ? Qu’est-ce que la conscience ?

C’est l’attribution humaine le plus noble, le noyau de l’esprit, le plus sensible, le plus tendre des organes humains. Elle est modelée par les concepts de vie d’une société et chaque expérience individuelle l’accroît, c’est la force de volonté qui la maintient. Cette définition est donnée par Buck [2, p.337]. La compréhension est un don et beaucoup de gens ne le possèdent pas.

L’histoire se répète sans aucun doute. Les soviétiques (dirigés plutôt par les Russes) ne sont pas à leur premier forfait. En 1945, annexion des trois pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), invasions de la Hongrie, Budapest en 1956, la Tchécoslovaquie, Prague en 1968, Afghanistan en 1979, Tchétchénie en 1994 et la Syrie depuis 2014. L’hypocrisie de la communauté internationale est criarde. Cette communauté n’a rien fait pour libérer des peuples du joug soviétique devenu aujourd’hui un joug russe. Elle a juste attribué des prix de littérature à l’écrivain Kundera, au poète Havel, deux Tchèques, au mathématicien et physicien Soljenitsyne, le dissident Russe, etc. Le premier lui fut décerné le grand prix de littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre en 2001, le prix mondial Cino Del Duca en 2009 et le prix de la BnF en 2012. Son nom a été plusieurs fois cité sur les listes du Prix Nobel de littérature. Le second et durant la période communiste, était une des figures de l’opposition à la République socialiste tchécoslovaque en tant que membre de la Charte 77.

En 1989, il est une des figures de proue de la révolution de velours, qui met un terme au régime communiste. Il a même obtenu un prix Nobel en politique. Le Prix des Droits de l’Homme Václav Havel est décerné chaque année. Il rend hommage à une action exceptionnelle de la société civile pour défendre les droits de l’homme. Quant au troisième, il est le premier dissident russe qui a dénoncé le système communiste et totalitaire de Staline. « L’archipel des goulags » et « le premier cercle » sont ses chefs d’œuvres littéraires. Il est aussi détenteur d’un prix Nobel. Tous ces prix ont été attribués pour avoir dénoncé par l’écrit les russes. L’OVNI Poutine par Ariane, est une correspondance qu’on a reçue d’un ami universitaire et qui nous a incitée à contribuer par cet écrit.

Les chaînes d’Etat et publiques françaises ont diffusé pendant quatre longues heures de la soirée du 15 décembre 2016 deux documentaires sur Poutine. «Le mystère Poutine» et «Poutine, le nouvel empire».

Une puissance militaro-industrielle et une science sans conscience ne sont qu’une ruine de l’âme. Maintenant, on est d’avis avec les propos qui sont tenus et écrits en [3, p.1] où il est dit que « La Russie, cet Etat barbare gouverné par les cosaques à la semblance d’un ailleurs semi-mongol tenu par les épigones du KGB, qui ourdissent de sombres complots au service de tsars névrotiques barbotant dans les eaux glacées du calcul égoïste. Des analyses qui soulignent la compulsion totalitaire et « mensongère » de la culture russe, tantôt sur la continuité supposée entre Joseph Staline et M. Vladimir Poutine ».

2. Rappel succinct des faits historiques du génocide espagnol de 1937

Guernica (ou Gernika-Lumo, nom officiel basque, ou Guernica y Luno en espagnol), est une municipalité et une ville de la province de Biscaye, située dans la Communauté autonome du Pays basque, en Espagne. Elle est particulièrement célèbre pour sa destruction, le 26 avril 1937, jour de marché, par les aviateurs de quatre escadrilles de la légion Condor, protégées par des avions de chasse italiens, envoyée par Hitler afin de soutenir le général Franco. L’attaque commence à 16h30, aux bombes explosives puis à la mitrailleuse et enfin aux bombes incendiaires. Après avoir lâché quelques 50 tonnes de bombes incendiaires, les derniers avions quittent le ciel de Guernica vers 19h45. Après le massacre, 20% de la ville était en flammes, et l’aide des pompiers s’avérant inefficace, le feu se propagea à 70% des habitations. Ce bombardement a été longtemps considéré comme le tout premier raid de l’histoire de l’aviation militaire moderne sur une population civile sans défense. Ce bombardement a marqué les esprits non seulement à cause de l’ampleur du massacre mais aussi et surtout à cause de la valeur terroriste qui lui a été attribuée, du fait de l’apparente faible valeur stratégique militaire que représentait la ville et de l’énorme disproportion entre les capacités de riposte des défenseurs et la violence de l’attaque. S’il a longtemps été considéré comme le premier raid de l’histoire de l’aviation militaire moderne sur une population civile sans défense, alors que la Légion Condor avait en fait déjà commencé en février 1937 à bombarder des civils, c’est aussi parce que la valeur symbolique de la ville renforça le sentiment qu’il s’agissait d’un acte terroriste exemplaire de la répression des anti-franquistes [4]. Pablo Picasso, en 1937, en a peint un tableau célèbre « Guernica ». La guerre civile espagnole a inspiré à Ernest Hemingway un de ses plus dramatiques et célèbres romans : Pour gui sonne le glas. Il a décrit la vie des révolutionnaires dans la Sierra Nevada, en Espagne. Le film qui en a été tiré, et dont Ingrid Bergman et Gary Cooper étaient les héros, étendit encore sa très grande popularité. Il est une chef d’œuvre cinématographique « en noir et blanc ». Etant l’un des plus grands écrivains du XX° siècle, il a reçu en 1954 le prix Nobel de la littérature pour l’ensemble de son œuvre.

Conclusion

L’homme est grand, par son génie inventif, par sa conscience du devoir, mais encore et surtout, par sa participation à la vie humaine. Ce que fait chacun, ce qu’il est, ne regarde que lui. Ça relève du respect des consciences. Quelque part, il a été écrit qu’aux Nations-unis, les gouvernements ne sont que les simples mandataires de leurs populations. Ils sont des partenaires d’un club qui ne trouvent d’accord que dans la volonté de ne rien changer. Les Nations unis, de création récente par les puissances vainqueurs de la seconde guerre mondiale, soit en 1947, n’ont pas levé un petit doigt pour sauver ces innocents syriens. Ces trois dernières décennies ont vu ce pays arabe, basculer d’une situation révolutionnaire du panarabisme, à la dictature par la nomination-héritage du fils d’Al Assad à la tête de la Syrie. L’audace relève de l’inconscience, mais persister la transforme en suicide. La tâche des meneurs de l’humanité est maintenant de forger une nouvelle conscience, dirigée par la pensée. Heureusement que le cœur se guérit dans le temps par lui même. Dans les crimes de guerre, les fascistes d’Hitler sont à la même hauteur que ceux de Poutine. « Nous voulons nous aussi, sonner au clocher du monde », disait du temps du « rideau de fer » le dissident tchèque-slovaque T.G.Masaryk. Une pieuse pensée va aux Syriens persécutés, en particulier aux enseignants syriens du « Maahad El Islami », actuel lycée Omar Ibn El Khatab, dont la majorité résidait aux bâtiments des 9 ième de la cité Ben Boulaid à Blida. Beaucoup d’entre eux, étaient originaires de ces trois villes citées.

Dans les années 70, ils déambulaient dans notre quartier avec leurs djellabas et leur « terbouches » ou « chachias » à turbans. Ils animaient la majorité des conférences religieuses dans les mosquées des alentours de notre cité. Ils étaient religieux et de niveau intellectuel très élevé.

A. D.

Références

1. Le Monde diplomatique, septembre 2015, p.02.

2. Pearl Buck. Viens, mon bien-aimé. J’ai Lu. 1978.

3. Le Monde diplomatique, avril 2014, p.01.

4. ARTPLAFOX_ Analyse de tableau_ « Guernica » De Pablo Picasso 1937.html

Auteur
Ali Derbala, universitaire

 




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