Samedi 20 novembre 2021
La France fait un autre pas pour apaiser sa relation avec l’Algérie
Jean-Yves Le Drian, le chef de la diplomatie française, a souhaité ressouder les relations avec l’Algérie. Il a affirmé avoir pour tâche d’aplanir le terrain avec l’Algérie, après l’épisode de tensions au cours de l’octobre.
A contrario des déclarations vengeresses des autorités algériennes, la France multiplie les offres d’apaisement. Elle souhaite une relation « confiante » et un « partenariat ambitieux » avec l’Algérie, au-delà des « blessures » mémorielles qui peuvent « parfois » resurgir, a déclaré Jean-Yves Le Drian, dans une interview au Monde, vendredi 19 novembre. « Nous avons des liens ancrés dans l’histoire.
Nous souhaitons que le partenariat franco-algérien soit ambitieux », a lancé le ministre des Affaires étrangères dans cet entretien. « Il est logique, quand on connaît notre histoire, qu’il y ait parfois des résurgences de blessures, mais il faut dépasser cela pour retrouver une relation confiante », a-t-il insisté.
Le président Emmanuel Macron a déclenché l’ire d’Alger en octobre en accusant, selon des propos rapportés par Le Monde, le système « politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle » autour de la guerre d’indépendance et de la France, ancienne puissance coloniale. D’après le quotidien, il s’est également interrogé sur l’existence d’une « nation algérienne » avant la colonisation française, suscitant de vives réactions dans la société algérienne. L’Algérie a alors rappelé son ambassadeur à Paris et interdit le survol de son territoire aux avions militaires français ralliant le Sahel.
Le président français a depuis fait part de ses « regrets » devant la polémique engendrée et s’est dit « fortement attaché au développement » de la relation bilatérale.
Des déclarations saluées par Alger, qui a finalement envoyé son chef de la diplomatie Ramtane Lamamra à la conférence de Paris sur la Libye le 12 novembre. « Il y a parfois des malentendus, mais cela n’enlève rien à l’importance que nous attachons aux relations entre nos deux pays », a souligné Jean-Yves Le Drian. « Il faut conserver ce lien fait de respect des souverainetés et d’une volonté commune de dépasser les contentieux pour retrouver une relation apaisée », a-t-il ajouté.
Il a aussi plaidé pour une implication plus grande de l’Algérie dans la résolution du conflit au Mali (les accords de paix entre Bamako et les groupes armés du nord du pays ont été signés à Alger en 2015) alors qu’Abdelmadjid Tebboune s’est dit prêt à « venir en aide » aux Maliens, confrontés à l’extension des attaques jihadistes, s’ils en font la demande. Tebboune a même exprimé sa disponibilité à envoyer l’armée au Mali, si ce dernier le demandait.