25 avril 2024
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La Kabylie et le nouvel ordre mondial

Drapeau amazigh

Un militant de l’URK résidant légalement en Ukraine a été interpellé, cette semaine, par des militaires russes aux environs de Soumy, une ville du nord-est de l’Ukraine. 

Soumis à un interrogatoire, durant lequel il avait refusé de contacter les autorités consulaires algériennes à Moscou afin de confirmer son identité, il a été soupçonné d’espionnage. 

Après une fouille minutieuse de son téléphone portable suivi de quelques appels téléphoniques à la recherche d’indices, les agents russes ont compris qu’il était Kabyle, engagé pour l’indépendance de la Kabylie et consultait régulièrement le site Tamurt, ce que le militant de l’URK leur a confirmé. Ne trouvant aucun autre prétexte pour le garder au-delà de 4 jours, les militaires russes lui ont dit, avant de le laisser partir, que l’Algérie est un pays ami de la Russie que les séparatistes kabyles cherchent à diviser.

L’Union pour la République Kabyle (URK) salue le courage et la fidélité de son militant N. A. établi depuis longtemps en Ukraine. « Je ne peux passer ma vie à fuir. Malgré la guerre, je resterai, ici, en Ukraine, pays de ma femme et de mes enfants. Mon pays d’accueil n’a agressé personne. Je le défendrai comme si c’était ma Kabylie », s’est-il confié à notre direction. 

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Tous les peuples d’Algérie auxquels se joint l’URK savent que la Russie commerce bien avec l’Algérie. Ils savent aussi que cette relation n’empêchera pas le Kremlin de vérifier le déni d’existence du peuple kabyle et le comportement colonial des services de sécurités algériens en Kabylie. N’importe quelle chancellerie peut facilement constater que le seul sentiment commun à tous ces peuples est la peur. La peur d’être persécuté par les autorités algériennes. 

L’URK partage la souffrance des Ukrainiens jetés par millions sur la route de l’exil et exprime sa solidarité avec les autorités ukrainiennes résolues à défendre leur pays jusqu’à la victoire malgré la lâcheté d’une Europe plus soucieuse des enjeux financiers et par l’extension des frontières de son marché économique que par la sécurité et la paix de ses peuples.

Malgré les terribles tensions qu’on observe actuellement aux frontières de la Fédération de Russie, on peut dire que l’ex URSS était plus clémente envers ses Républiques que le pouvoir arabo-baathiste algérien envers ses peuples. 

À titre d’exemple, la Kabylie, les Touaregs, les Mozabites, les Chaouis n’ont pas eu droit à une reconnaissance géographique, linguistique et culturelle comme ce fut le cas pour les Républiques de l’ex URSS. 

L’arabisation et l’islamisation des Amazighs par la force puis la falsification de leur histoire ont fini par faire admettre même à l’occident que l’Afrique du Nord se situe au Moyen-Orient. 

La Kabylie n’est certes pas en guerre conventionnelle contre Alger mais cela ne signifie pas qu’elle est en paix. Il n’y a qu’à voir le nombre de Kabyles assassinés par les forces de sécurité algériennes et les centaines de militants, arrêtés arbitrairement, qui croupissent depuis des mois dans les prisons algériennes sans procès ni jugement.

Les Russes et leur gouvernement comprendront aisément que comme pour Lougansk et Donetsk, la Kabylie a aussi droit à sa République. Il ne peut en être autrement. Le droit à l’autodétermination est universel ou ne l’est pas du tout. 

Au-delà de la déclaration de guerre hautement condamnable de Vladimir Poutine, sous prétexte de l’hypocrisie avérée de l’Occident, l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie, un des cinq pays membres du Conseil de Sécurité de l’ONU, sonne le glas de cette institution internationale qui a vu le jour à la fin de la deuxième guerre mondiale. Son rôle principal est la prévention des conflits, mais n’a jamais réussi à empêcher les guerres, surtout celles provoquées par l’un de ses cinq membres permanents, dotés d’un droit de veto. Cette défaillance appelle inévitablement un nouvel ordre mondial. L’histoire n’est donc pas si prévisible. Sa fin non plus. 

Le monde change et le sera davantage. Les frontières encore plus. La France, malgré la rigidité de son système jacobin, cède à des impératifs géopolitiques. La fissure de son jacobinisme n’est pas due à une contrainte temporelle mais à un besoin impérieux de solutions pérennes aux conflits chroniques. Si la France cède à la Corse son autonomie, l’Algérie, qui a hérité ses frontières et le mode de fonctionnement de la France coloniale, cédera aussi tôt ou tard à la Kabylie son droit à l’autodétermination.

L’Occident, sur lequel l’espoir de la Kabylie repose doit dès lors intégrer le droit à l’autodétermination de la Kabylie dans sa future feuille de route. L’un des enjeux majeurs de la nouvelle organisation mondiale, en plus du défi écologique, est la promotion du droit à l’indépendance des peuples annexés de force aux nouveaux pays issus de la décolonisation. C’est la garantie pour un ordre mondial équilibré et plus harmonieux.

La Kabylie, de son côté, doit s’introduire dans le nouvel ordre mondial. En attendant, rien ne doit nous échapper : ni notre mobilisation à libérer nos prisonniers politiques, ni notre détermination à délivrer la Kabylie du joug colonial. Notre droit à l’autodétermination est un impératif, une priorité et un enjeu majeur que nous devons honorer tous ensemble. 

Lyazid Abid pour l’URK

Adresse mail : secretariatgeneralurk@gmail.com

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