26 avril 2024
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La peine tue

REGARD

La peine tue

Déplaira-t-elle à notre professeur Farid Chaoui notre réaction ? Non : les battants, même s’ils sont dans la rive droite de la Cité, savent apprécier  les critiques qui émanent des plumes légitimement anonymes. L’anonymat est le culte des indigènes de l’Existence, les appareils puissent accorder un regard à ces brebis galeuses que les droitiers méprisent pour leur misérabilisme.  

L’écriture n’est pas une aventure, c’est plutôt un pari auquel l’émotion fabrique toutes sortes d’énergies : pas la peine de faire la surenchère à Deleuze, ni à Blanchot. Les rectifications historiques peinent, à juste raison, à esquiver les biais confortables et les rectilignes absolutistes. Le pari (se) paie cash et il ne réclame aucune mouvance spatio-temporelle.  

Le piège de l’historicisme renforce un argumentaire qui épouse les textualités ambiantes et les discursivités protectrices de la domination exercée par la police politique, qui laissent les voix dissidentes garantir l’équilibre profitant à l’entité sacralisée par le sang et par l’argent. L’anticolonialisme aurait pu enfanter une idéologie qui ne souffrirait pas le moindre déficit idéologique dû à la pauvreté lexicale.

Justifier le présent par la visite que rendrait l’âme sans corps au présent justifie-t-il les radicalités apaisées par les embourgeoisements mineurs et par les flatteries vitalisantes ? L’Histoire ne peut être une science sans se donner la peine de s’accorder à l’entité académique le droit de quitter soi pour réparer les temporalités partiales. Quand les bourgeois décident de fêter, c’est qu’ils tracent dans les veines de la société par le sang…volé. 

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Les néoconservateurs s’appuient, pour justifier leurs postures idéologiques, sur ce qu’ils appellent la nature humaine. Drôle réaction pour des aigles survolant l’imaginaire humain pour restituer aux « peuplades embêtantes » le droit à la parole « mesurée » par les sécuritaires. Le culturel pourrait affranchir l’humain quand le politique l’élève au rang d’être angélique : le politique guérit lorsqu’il consent à l’idée de corps limitant. Le corps a l’exclusivité de souiller.

Les faits culturels et « civilisationnels » ne reconnaissent, c’est tout normal, la notion de conflit dont sont obsédés les politistes ayant acquis le droit de ne plus se contraindre l’esprit à un corps militant pour une reconnaissance qui ne réclame pas plus qu’une subjectivité anonyme, sachant la reconnaissance historique datante. Voilà la technique, prêchent les droitiers. 

Le Maghreb est-il à fonder par la seule problématisation politique ? Digne position que prend notre professeur : la valeur dont il s’agit n’est pas à exclure dans les luttes quotidiennes qui pourraient enfreindre les mœurs idéologiques et renier l’idéal. Mais, être digne, c’est surtout aller dépanner la réflexion par l’Action utilitaire et urgente quand bien même celle-ci serait immorale. C’est dans ce topo que se sont égarés les politistes qui décident de suspendre toute motion collective à la position politique. Il s’avère que des escouades de militants (candides et dévoués) ont dévié leurs parcours par des inspirations suscitées par les services. La psyché se sert de l’alchimie des passions tyranniques pour accéder à un statut. 

Dire que le culte de l’Histoire est magnifiant. Ecrire le présent se fait-il en s’acquittant d’une dette « infinie » (l’expression est de Gilles Deleuze) dont vit le passé de caricature et de fantasme ? Le social et le culturel ne sont plus à se suspendre au politique, car ils peuvent tracer la carte du monde espéré. Mais il ne faut jamais abandonner la position politique malgré l’accusation de politisme que proféreront les ethno-névrosés (culturalistes de tout acabit).

Le Maghreb doit faire partie de la didactique politique ? Les sujets nationaux pourraient-ils échapper aux schèmes idéologiques qu’injectent les officiels dans le corps social ?, plaisantent les doctrinaires des appareils conceptuels de la gauche matérialiste. Althusser y a répondu et l’Existence païenne a confirmé. 

Auteur
Abane Madi

 




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