21 novembre 2024
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La perte de soi et l’espoir en soi dans « Les lumières de l’ombre » d’Iris

Les lumières de l’ombre, d’Iris, éd. Spinelle,

De l’encre noire pour prévenir et beaucoup d’espaces blancs – pour ne pas dire transparents – pour assainir dans ce recueil de réflexions et aphorismes intitulé « Les lumières de l’ombre » d’Iris, nom de plume de Mohand-Lyazid Chibout.

Si tel fut le choix de son auteur, c’est tout simplement pour permettre tacitement aux espaces naturels de se proliférer en accordant beaucoup plus de leur temps à la liberté de l’écosystème afin de maintenir le respect des convenances et celui de la vie. Et ce, et dans les pages gobeuses de son auteur, et dans l’esprit de ses lecteurs. C’est dans cette continuité que s’inscrit Iris pour ainsi écarter l’aspect putride et ressusciter l’état glorieux. La révolte en soi et la plume comme arme de défense face au réalisme cru qui cloue.

On n’observe ni personnage principal, ni personnages secondaires. La personne impliquée pourrait être vous, comme elle pourrait être moi, et il s’agit bien d’une poésie révélatrice nous incitant à nous révéler. À chacun sa façon d’avertir : la nature d’un côté, et l’âme consciencieuse de l’autre. Iris en est de ceux qui voient non seulement le bout de leur nez, mais plutôt plus loin, et au-delà. La solitude plaît à cet homme. Les marges et les attitudes l’envoûtent.

L’effacement pour apercevoir et percevoir d’un œil lyrique l’inspire. Et plus encore, le verbe de démarcation lui colle à la peau. Ce n’est nullement un masque, plutôt un choix d’équilibre d’une conduite intègre face à ce qu’elle reflète. Dès les premières pages, on sentait déjà que les mots choisis et l’espace dans lequel nous évoluions cohabitaient. Tout ce que nous ressentons, l’auteur trouve le mot qui sied. Où tout commence, la fin s’annonce. Rien ne dure.

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Est-ce un hasard ? Non. De la conscience ? Oui. On découvre de la joie, de l’angoisse et beaucoup de tristesse. Le qualifie-t-on de social, d’écologique ou tout simplement de psychologique, voire de philosophique ? Tout est sagement abordé en tous les cas. L’imprévu associé au désir, et le prévu à l’attente, telle a été l’idée ayant inspiré son auteur dans son réalisme sociologique pour la réalisation de ce magnifique livre poétique et philosophique.

Se retourner sur son passé, admettre le présent et se projeter dans l’avenir. Faire entendre les voix enfouies. Faire apparaître les ombres cachées. Dénoncer les partages inégaux et naître pour exister afin de dépendre et de soi et du monde autour de soi. L’évidence, l’ambivalence et l’incertitude.

La responsabilité des adultes et la frivolité des âges sans âge. La société et la complexité de ce qui émerge : de la démocratie aux penchants idéologiques en passant par la laïcité. Les refuges auxiliaires, la thérapie… Iris interroge le pouvoir des mots. De l’émotion et des attentions. Tout est relatif dans la vie. Il y a des états d’âme. Il y a de l’humeur.

Le verbe roboratif qui noie le doute débilitant ouvre au lecteur des pistes de réflexions sur le devenir de son monde, ainsi se qualifie l’auteur dans son recueil de pensées en étant expressif et intrusif. Son objectif est de combattre la linéarité du quotidien pour ainsi échapper à la platitude qu’impose la morne existence. Heureusement que l’espoir se nourrissait en demeurant présent sous la plume lyrique et poétique de son auteur.

Il est, en somme, nécessaire et fécond de lire « Les lumières de l’ombre ».

Kahina T., psychologue.

Les lumières de l’ombre, d’Iris, éd. Spinelle, 106 pages, 12 euros.

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