Dimanche 8 août 2021
La solidarité : l’autre affront au pouvoir !
Plus il en mourra d’Algériens du Covid-19, plus ce pouvoir en portera la responsabilité. C’est lui seul qui est aux affaires et donc en est comptable devant l’histoire.
Comme dans tout système répressif qui évolue dans la pénombre, entre les mensonges qu’il distille à longueur de journée et le matraquage des libertés à la tombée de la nuit, le régime par la décision de l’ambassade d’Algérie en France entend asphyxier tout élan de solidarité, à faire avorter toute tentative de sauver des vies, et donc à redonner de l’espoir là où la mort guette les plus démunis.
Désormais, mourir seul, agonisant dans un des couloirs de la mort qu’offrent nos hôpitaux, est devenu l’œuvre magistrale de ce système .
Voilà que les services de Tebboune se mettent en branle pour empêcher que la solidarité échappe aux mains autoritaires du pouvoir et n’arrive aux patients, privés d’oxygène par ce même système.
Resté indifférent, même lorsque les images d’une Algérie agonisante faisaient le tour de tous les réseaux sociaux, ce système n’a trouvé de mots à adresser aux Algériens et aux médias que de leur demander de se taire pour ne pas semer la peur parce que, après tout, la mort se terre chez nous, depuis déjà des décennies, et qu’elle n’est pas prête de nous quitter, parce que ceux qui l’ont semée, sont encore parmi nous.
La mobilisation et la solidarité des Algériens, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, effraient le système, car il craint qu’une forme d’autogestion du peuple, libre de tous les mécanismes de contrôle totalitaire mis en place depuis des décennies, ne constitue une voie plausible vers la liberté, et c’est de cela dont il a réellement peur. C’est cette liberté qu’il veut astreindre, quitte à ce que la pandémie fasse encore plus de victimes. Il ne peut concevoir cet élan de solidarité, impulsé et organisé par les Algériens entre eux, que sous le prisme de l’opposition et de la résistance à son totalitarisme. C’est un affront au relent de la liberté que les Algériens, en Algérie et à travers le monde, lui ont infligé.
Cette solidarité, qui a mis en exergue la formidable capacité des Algériens à s’organiser seuls pour se sortir de cette crise, a démontré que l’on pouvait éviter cette hécatombe sanitaire si ce n’est l’incurie de ce régime qui l’a rendue possible. Ce pouvoir a fait de notre pays un grand mouroir. On meurt de ses lois qui asphyxient les libertés individuelles et collectives. On meurt de sa police parallèle qui emprisonne les hommes libres de ce pays.
On meurt de sa justice parallèle qui sait comment faire extrader les hommes de main, tels que Ould Kaddour, mais qui laisse courir leurs parrains, tel que Chakib Khellil et Bouteflika. On meurt de ses copains nationalistes et de ses concubins islamistes : quand les uns donnent l’oreille au bruit assourdissant des bottes, les autres se murent derrière le silence complice des chausseurs de pantoufles.