27 juillet 2024
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La soumission du peuple à tous prix !

En prenant les problèmes à leur niveau le plus élémentaire, il s’agit pour commencer de parvenir à nourrir correctement une population croissante qui, sur le plan agricole, ne parvient pas à satisfaire ses besoins alimentaires, d’assurer un niveau de santé minimal en déca duquel tout espoir d’atteindre une productivité suffisante est vain, de fournir une éducation élémentaire, technique et professionnelle à une jeunesse de plus en plus nombreuse et de plus en plus désemparée.

Dans cet esprit, l’entreprise algérienne aura à jouer un rôle primordial, son efficacité à produire et à vendre dépendra de la qualité de son organisation interne, c’est à dire de l’étendue et de la profondeur de la soumission de ses employés.

Dans le rapport salarial, le pouvoir consistera essentiellement à obtenir la plus grande soumission possible au moindre coût. C’est pourquoi, le développement de l’économie dépendra désormais d’une main d’œuvre instruite qualifiée et motivée. Le facteur essentiel pour l’avenir du pays, c’est la conviction que les cerveaux constituent la plus importante des richesses de n’importe quel pays.

C’est de la capacité de certains acteurs d’imposer à l’ensemble des autres acteurs leur conception de la société, de ses objectifs, de ses modes d’évolution que se mesurent la profondeur et l’authenticité d’un pouvoir.

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Aucun gouvernement ne peut avoir d’autorité et aucun plan de redressement ne peut être réalisé efficacement sans l’association des populations au processus de décision et de planification de l’Etat, car plus il faut travailler à l’acceptation du système par la population, gagner son adhésion et sa soumission, plus la bureaucratie se fait tentaculaire, plus grande est la partie d’énergie sous traitée aux entreprises économiques et sociales productives pour être consacrée au seul maintien du pouvoir et à la stabilité sociale.

La perte d’énergie ainsi sous traitée peut entraîner un cercle vicieux, plus on est mécontent, plus l’opposition se manifeste sous diverses formes et plus ils doivent travailler pour s’y maintenir, un tel enchaînement peut-il être rompu sans de violentes convulsions dont l’issue finale est si incertain C’est une chose que la phase politique de libération nationale, c’en est une autre que la phase économique, construire une économie était une tâche bien délicate, plus complexe qu’on ne le pensait. Dans la plupart des cas, on a laissé s’accroître les déficits et la création des crédits afin d’augmenter artificiellement les recettes publiques, au lieu d’appliquer une politique authentique de redistribution de revenus à des fins productives.

Afin d’éviter d’opter pour l’une des différentes répartitions possibles entre groupes et secteurs, on a laissé l’inflation » galoper » à deux chiffres. Cette façon de faire s’est révélée déstabilisatrice. Dans la conjoncture actuelle, l’équilibre de l’économie algérienne dont la base matérielle est faible dépendra de plus en plus de la possibilité de relever la productivité du travail dans la sphère de la production et dans le recul de l’emprise de la rente sur l’économie et sur la société.

La solution à la crise, c’est d’abord l’effort interne du pays, plus on parvient à se mobiliser par ses propres forces, moins on est demandeur,  moins on est vulnérable, cette possibilité est cependant contrariée par l’ordre international dominant et freinée par les formes d’organisations économiques et sociales que la classe au pouvoir a mis en place à des fins de contrôles politique et sociales ; si bien que l’équilibre ne peut être rétabli soit par un nouveau recours à la rente ou à l’endettement si le marché mondial le permet (les importantes réserves gazières de l’Algérie constituent le principal atout), soit par une détérioration des conditions d’existence des larges couches de la population.

« L’industrie de façonnement des esprits » de l’Occident est parvenue à « intérioriser » le modèle culturel de développement et de consommation par les dirigeants des pays du tiers monde. Dans les Etats du Tiers Monde, la modernisation signifie aujourd’hui la gestion du « développement » : implantation des firmes multinationales, l’endettement massif, la croissance déséquilibrée, une production extravertie.

Les pouvoirs autoritaires en place ont du mal à gérer cette évolution et ses contraintes, souvent matérialisées par « les normes d’ajustement » du FMI. Ils ne tiennent guère à ce que de nouvelles forces viennent leur demander des comptes et remettent en cause leurs choix économiques et politiques.

Les dossiers qu’ils traitent, les collaborateurs dont ils s’entourent, les accords techniques et financiers qu’ils négocient, les contacts étroits qu’ils entretiennent en permanence avec les décideurs occidentaux, tous les éloignent des forces sociales profondes de leurs pays.

Dr A. Boumezrag

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