Ca y est, c’est acté ! La Tunisie vient de ratifier une nouvelle constitution qui la fait rentrer dans le monde moderne, celui de la laïcité. Mais méfiance : l’hyperprésidentialisation pourrait déboucher vers une autocratie.
Bien sûr, on peut toujours critiquer le fait que Kaïs Saied a fait passer sa constitution aux forceps, avec un taux de participation qui n’excède pas 30% sur les 9 millions d’électeurs.
Cependant, eu égard au fait que plus de 90% de ces électeurs ont voté oui, c’est donc environ 30% de Tunisiens qui adoptent l’idée d’une Tunisie laïque.
Comme l’écrivait le site tunisien Kapitalis en juin dernier : «Cela n’est qu’un premier pas. Encore faudrait-il expliquer et convaincre, que la séparation entre l’État et la religion n’est nullement une négation ou une atteinte à l’islam, que cette même laïcité constitue une barrière constitutionnelle face à l’instrumentalisation de l’islam à des fins politiciennes ». Tout est dit !
Faire passer une constitution qui élimine de facto l’article « islam religion d’État » est une prouesse non négligeable ! Il reste à espérer que chassés par la porte, les islamistes ne rentreront pas de sitôt par la fenêtre !
Quoiqu’il en soit, par ces temps de canicules, c’est une bonne bouffée d’air frais que nos voisins viennent de souffler sur le Maghreb. Respirons là à pleins poumons en attendant que nos chouyoukhs s’en mêlent, la critiquent et la dénoncent comme une atteinte à la sunna !
Kacem Madani
Je ne suis pas constitutionnaliste , mais d’après mes lectures à moua cette constitution est double tranchant car elle n’enthousiasme pas tous les tunisiens. Outre l’abstention que chacun interprétera à sa convenance.
D’abord même si in est que dans la symbolique, dire l’Islam est religion d’Etat ou l’Etat n’a pas de religion , n’a pas plus d’impact sur la société que si on ne disait rien. Par contre ce qu’on fait , ce que les gens fait , est déterminant.
Ensuite le Président tunisien ne dit pas : on arrête d’être musulman , mais au contraire. Le président tunisien dit que l’Etat ne peut pas avoir de religion mais la société si. Le président Tunisien ne cherche pas à singulariser son pays, par rapport à la oumma el islmmiya, loin s’en faut il dit Cha3bou ettounsi mouslimoun wa illa el 3ouroubati yantassib.