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La villa Coni Neuf a trois dimensions : la haine, la rancune et la corruption

DIGRESSION

La villa Coni Neuf a trois dimensions : la haine, la rancune et la corruption

Plus de secret dans la villa Coni Neuf de Hydra. Tout le monde sait que nous vivons ensemble une situation alarmante sans éthique de gouvernance dans une débâcle politique de confusion grave.

Nous sentons ses effets négatifs en profondeur. La pensée politique bicéphale FLN- RND dans un système de bandes nous a menés vers la faillite. Ces deux partis et leur système mafieux sont totalement dépassés et ne reflètent plus le rêve de notre jeunesse. Le système que la rue demande est tout à fait le contraire du système Coni Neuf.

Le peuple demande justice et honnêteté sous une gouvernance légitime. Le peuple s’est sacrifié pour la liberté de penser, de croyance et d’association. Autrement dit, le peuple veut le respect des principes de la révolution qui l’a libéré de l’opium et du bâton du colonialisme français. Il est presque impossible pour ce peuple d’accepter un système qui ne respecte pas sa volonté de vivre libre dans une Algérie pour tous. Tous les Algériens sont déterminés à tourner le dos au mafiosisme et réclament à haute voix une vraie politique avec de vrais représentants dans des institutions étatiques solides. Ils espèrent voir un Etat fort et une vie politique qui garantit les libertés essentielles et développe la démocratie et la tolérance.

Le citoyen lambda savait que son pays était gouverné d’une villa à Hydra. Il savait aussi que la bande de cette villa désirait la préservation des privilèges et défendait le maintien d’un certain ordre établi qui l’arrange. Les habitués de ce lieu étaient tous des défenseurs de la continuité. Ils voulaient préserver et perpétuer ce qui est en place pour profiter au maximum des biens publics. Si vous demandez à ce citoyen lambda de définir le régime de Bouteflika en deux mots. Ces deux mots sont corruption et débâcle.

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Je suis optimiste et je vois le succès se dessiner quand j’aperçois que les jeunes algériens sont d’accord sur les principes de Novembre 1954. Les anciens reflexes du dictateur sont dépassés et ne sont plus valables dans le monde des jeunes. L’expérience nous démontre que le succès politique repose sur le dialogue et parois il fait appelle au monologue. Le dialogue et le monologue ont la même racine logos (discours). Le dialogue est une conversation entre deux personnes ou deux groupes. En général le dialogue est un ensemble de paroles qu’échangent les personnages d’une pièce théâtrale, un film ou d’une négociation. Le dialogue est un signe de civilisation et de bonne éducation. En contraste, le monologue est une la conversation qu’un personnage entretient avec lui-même. C’est un long discours d’une personne qui ne laisse pas intervenir d’interlocuteur. En politique, le monologue peut prendre la forme d’un dialogue avec sa propre conscience (discours intérieur) ou d’un dialogue avec des destinataires absents. ​ To be, or not to be est le monologue d’Hamlet. Ce monologue est peut-être le passage le plus célèbre de toute la littérature anglaise. L’Algérie vit le monologue d’Hamlet «être ou ne pas être »

En ce moment décisif nous avons besoin d’un contrat social entre les Algériens, un contrat social de citoyenneté responsable. Nous sommes dans l’obligation d’établir un accord auquel sont appelés les travailleurs qui exercent leur citoyenneté, les intellectuels honnêtes qui parlent vérité et loin des filteries et bouffonneries, les chefs de partis qui n’ont pas soutenus le quatrième mandat de malheur, les penseurs libres qui défendent les droits de l’homme, les associations qui n’applaudissent pas pour survivre. Il est impératif et indispensable que nous tous déployons nos efforts sincères pour gérer la crise économique qui nous attend. Une crise créée par des malfaiteurs vendus. Tout le monde doit se mobiliser et garder l’esprit de fraternité car il n’existe aucune possibilité de croissance économique dans un lieu de discorde. Pour comprendre notre situation actuelle je reviens à notre passe récent.

Nous sommes en juillet 2003. Benflis est limogé. Ouyahia le remplace. Bouteflika, président de la république, décore une vague d’officiers supérieurs. Certains colonels deviennent généraux. Si Mohamed, cadet de la révolution, un soldat de carrière et officier des grandes écoles militaires est colonel depuis neuf ans. Je le rencontre la fin Juillet 2004. Il est toujours colonel bien qu’il mérite une ascension au grade de général. Curieux comme tout enseignant universitaire, je lui demande pourquoi il n’a pas été promu au grade de général. Il me répond d’une manière très honnête. Dieu merci je n’étais pas promu. Je suis très heureux car n’aime pas être décoré par une personne qui me hait. Dans mon cœur l’amour et la haine ne se croisent jamais. Il continue, je ne respecte pas la personne qui décore pour trois raisons.

La première c’est son arrogance; il se prend pour un super intelligent alors qu’il ne l’est pas. La deuxième est plus grave. Elle démontre son manque de pédagogie politique. Il se permet de critiquer le président Chadli Bendjedid en direct à la télévision. Il a très vite oublié que ce dernier était un moudjahid, un chef de région et a gouverné l’Algérie pendant 13 ans. La troisième c’est sa rancune absolue. Il s’est attaqué à Chadli Bendjedid car Kasdi Merbah a apporté son soutien au colonel Chadli en barrant la route qui devait le mener à Mouradia en 1978.

Le hasard a voulu que ce cadet de la révolution soit promu au grade de général et mis à la retraite à l’âge de 58 ans. Je le rencontre dix ans plus tard, en 2015. Il me parle d’un article que j’ai publié dans le quotidien d’Oran en Septembre 2015 «Le général Baril, la logique des grottes et le silence des loups ». Nous avons discuté pour un instant. Il me parle des conséquences du quatrième mandat. En trois mots, il résume la gouvernance de Bouteflika : Haine, rancune et corruption. Le temps passe et les mémoires enregistrent les principes et les décisions des hommes honnêtes. Si Mohamed a prédit ce que nous vivons aujourd’hui.

Tout avait commencé le 22 février 2019, lorsque le peuple a cassé les barrières de la peur en rejetant le système du la villa à trois dimensions. La puissance humaine n’est pas éternelle. Dieu est le tout puissant dans son Royaume. Dieu accepta les prières du peuple et l’État de la bande à Bouteflika s’écroule en un clin d’œil. Depuis cette date, le pays vit au rythme des révélations médiatico-politiques autour de cet évènement historique. Le pouvoir de Bouteflika se trouve en prison et les plus grands scandales de corruptions qu’a connus l’Algérie indépendante sont dénoncés par le vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah dans un discours «En effet, la corruption est une autre forme de colonialisme, car elle infeste les esprits et les pensées, qui frappent les consciences colonisables.

La bande, dont les abjections inavouées ont été démasquées, possède encore des inféodés et des mandataires dans la société et elle œuvre encore de façon encore plus claire à infiltrer les rangs des marches populaires et impacter la nature des revendications populaires légitimes, voire, tenter d’orienter ces revendications selon les intentions abjectes de cette bande, ce qui requiert, et je le répète encore une fois, plus de vigilance et de prudence concernant l’encadrement de ces marches. »

Le royaume maudit de l’ère des Bouteflika est connu par la mise en place d’un État informel dans l’État (deep state ou le pouvoir profond). Cette situation a permis à un groupe de malfaiteurs au sein d’un cabinet noir de la villa Coni Neuf d’agir secrètement sur toutes les décisions du gouvernement au-delà du pouvoir légal. Le cachet de l’État était entre les mains d’un certain conseiller fantoche nommé Saïd. Il est clair que sa majesté a supporté la prise de contrôle de l’Algérie par ses frères et aidés par les fils de ses partisans les plus proches. Saïd est lui-même très impliqué dans le « tissage » d’un « réseau politico-familial et affinitaire » dans la villa de la honte. Ce réseau se compose de sa famille proche, ses partisans, des arrivistes nouveaux riches et leurs proches collaborateurs comme Sellal, Ouyahia, les Amar et tous les vautours qui pâment sur les toits de cette fameuse villa de Hydra.

Le temps est le meilleur policier disait ma mère. Le temps passe et Ouyahia est poussé à son paroxysme. Ivre de corruption, il actionna la « machine » à flux financiers illicites en provenance d’Algérie vers les paradis fiscaux. Faux pas dans sa démarche politique et l’engrenage de sa la machine à billets lui coupe le coup. Tout ce désordre et cette débâcle politique furent sous la bénédiction d’un chef d’État malade incapable d’être le garant des institutions et le protecteur de la souveraineté d’un beau pays nommé Algérie.

L’hiver et le printemps étaient des mois de joie pour le peuple mais cet été est un été exceptionnel. Des feux partout. Des forets de quelques centaines d’années ravagées en quelques jours. Sommes-nous incapables de faire face à ces incendies destructeurs causés par des malfaiteurs qui veulent revenir à la villa à trois dimensions ? Sommes-nous devenus des passifs médiocres qui ont peur de dénoncer ces hors la loi ? Une rumeur court les rues. La mafia de sable qui a détruit le littoral algérien s’intéresse au charbon et détruit les forêts. Le charbon est plus léger et se vend plus cher. Soyons prudents et prenons garde des valets de la villa de Hydra.

En conclusion : Si Mohammed nous dit : « Ceux qui sont nés d’indignité mourront dans l’indignité. Voilà ce qui pourrait être appliqué à Bouteflika et à tous ceux qui l’ont accompagné dans son royaume à trois dimensions, notamment les Ouyahia, les Sellal, les Haddad et la suite maudite qui hurlait fakhamatouhou, durant les vingt ans où il a présidé l’Algérie.

L’Algérie de cet été, ce sera l’Algérie de demain si nous ne construisons pas un État de droit, qui se donne les moyens de protéger les plus déshérités et qui n’accepte plus un fossé grandissant entre des hyper-nouveaux-riches et les hyper-pauvres. Un État où tous les algériens vivent dans l’égalité et la justice. Un État où tous les Algériens doivent vivre dans la dignité et l’honneur quelle que soient leurs origines ou leurs régions »

 

Auteur
Omar Chaalal

 




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