1 mai 2024
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L’accueil détestable au seuil du consulat général d’Algérie à Paris

Coup de gueule

L’accueil détestable au seuil du consulat général d’Algérie à Paris

Au 11, rue d’Argentine à Paris se trouve le siège du Consulat Général d’Algérie. S’y presse une foule nombreuse de citoyens algériens émigrés/immigrés dont plusieurs générations sont nées en France et dont beaucoup ont la double nationalité. On y vient pour régler diverses formalités, dont le passeport, entre autres.

Dès l’entrée, vous êtes accueilli par un agent de sécurité nommé Mahieddine dont la mine revêche et rébarbative vous coupe les jambes. Lui demandez-vous calmement , par exemple, où se trouve tel service? il vous répond d’une manière si cassante et si agressive que vous vous sentez pétrifié par la peur…Insistez-vous, toujours calmement, pour qu’il  vous oriente vers le service concerné, il vous répond invariablement : « Ne me parlez plus, s’il vous plait, allez vous-en ! je suis pas à votre disposition!! ».

Avec sa calvitie naissante et ses mouvements nerveux et agités, Mahieddine ne se sent guère tenu ni par les obligations professionnelles qui lui dictent les codes de politesse, ni par la conduite civile et civique que requiert une éducation élémentaire. C’est un homme qui ressemble au personnage de « L’Agité du bocal » de Louis-Ferdinand Céline, sauf que l’agité de Céline était un homme de lettres qui n’agressait personne, alors que ce Mahieddine semble n’avoir d’autre culture ou considération pour les hommes et les femmes auxquels il a affaire que la hargne au ventre. Sa bouche même, quand il l’ouvre, écume de colère immotivée et de propos malséants. Il se considère, mais peut-être à son insu, comme étant le maître des lieux, puisqu’il ne fait montre ni de gêne ni de « peur » d’être sanctionné pour mauvaise conduite.

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Tout se passe comme s’il avait  reçu carte blanche pour agir à sa guise. L’unique mérite, pourrait-on dire, de cet homme, c’est qu’il ne fait point de discrimination et traite tous les visiteurs de la même façon martiale. Il traiterait un Ministre ou un Général de corps d’armée se présentant à lui de la même manière qu’il le ferait avec un quidam…Pour cela, je lui rends justice…..

Une agressivité à fleur de peau

Certains agents, comme cette dame aux lunettes pendues à son buste, approuve la conduite quasi-militariste de ce dernier lorsqu’elle me lance à la face : « Ecoutez et exécutez les ordres de Monsieur! » (je transcris fidèlement et littéralement le propos de cette dame). Je suis resté ébahi devant ses propos rugueux, et j’ai dû m’exécuter sans mot dire.

Cela s’est passé le samedi 4 août 2018 lorsque je me suis rendu à 10 heures du matin au Consulat pour renouvellement de mon passeport. A la question : « Monsieur, s’il vous plait, à quelle heure arrive l’employé de ce bureau-ci ? », M. Mahieddine me répond tout de go, sans préambule : « Je sais pas moi, j’ai pas ses horaires, je chuis pas là pour ça ! ». Je lui répète très poliment et calmement la question, il me répond d’un ton menaçant : « Ne me parlez plus, s’il vous plait, allez vous-en ! je suis pas à votre disposition !! ». Au mot « excusez-moi Monsieur si je me suis mal expliqué… », il me répond : « Ne me parle pas! » avant de me secouer au pied de l’entrée…J’ai titubé comme un somnambule et je me suis cru non pas dans une chancellerie, mais dans un établissement carcéral où les chiourmes font la loi…

En scrutant ses gestes et son comportement autoritaire, je me suis dit: « Suivant quels critères  de compétences il a été recruté comme agent de sécurité ? Et la politesse ne fait-elle pas partie de ces critères d’admission au concours du recrutement? » Et ma réponse a été de me dire qu’il a été tout bonnement « pistonné », et c’est  ce piston qui lui donne des ailes et le sentiment de n’en faire qu’à sa tête…

Des agents consulaires peu regardants sur la politesse et de la courtoisie

Comme je l’a dit, ce Mahiddine, qui se prend sans le savoir pour le Consul Général d’Algérie à Paris, se comporte de manière univoque avec tous les visiteurs. Depuis plus de deux années, et à chaque visite que j’effectuais au Consulat, je l’observais agir de la même façon avec les citoyens qui s’adressent à lui. Je ne suis donc pas le seul a avoir été malmené par lui. Tous les « émigrés » qui ont affaire à lui se voient, dès le seuil de la chancellerie, rabroués, traités de manière peu amène. La politesse, la civilité, l’élégance et le respect de ses semblables, ne sont point sont fort, et d’ailleurs, il n’en a cure. En un mot, ce « videur » zélé ne distingue pas les bons citoyens des voyous et traite les uns et les autres sur le même pied d’égalité.

Avait-il reçu en haut lieu des consignes pour agir de la sorte ou le fait-il comme bon lui semble? Se sent-il « le protégé » de son chef hiérarchique ou agit-il selon ses propres sautes d’humeur? Dans les deux cas, on reste suspendu à une interrogation absolue, telle une indétermination mathématique…

Après avoir encaissé l’agression verbale et physique de M. Le portier Mahidienne, je me suis adressé au préposé de l’accueil, à l’entrée gauche de la chancellerie, pour m’en plaindre:  » Monsieur, lui-dis, je vous prends à témoins contre le comportement incorrect de l’agent de sécurité dont je suis l’objet et je souhaiterais bien en faire part à M. Le Consul lui-même pour qu’il rappelle éventuellement à l’ordre cet agent à la conduite excessive… » La réponse subséquente que j’ai reçue de cet agent d’accueil fut celle-ci :  » Ce n’est pas à moi de me dire tout cela! Venez avec moi, je vais vous conduire chez mon collègue et démerdez -vous avec lui!! » Puis, il m’invite à le suivre, cherche du regard son collègue à travers le labyrinthe du rez- de -chaussée, et ne le trouve pas. Et heureusement pour moi, car l’objectif de cet agent distributeur de tickets à l’entrée était manifestement d’attiser le feu de la haine entre « le videur » et moi, et non pour calmer le jeu!!! Chaussant de grosses lunettes, ce Monsieur, bien qu’il fût moins hargneux que le videur, il n’en restât pas moins solidaire de lui et se révéla être à l’examen attentif  le « protégé » de quelque chef de service à l’étage supérieur…

Les « bons » et les « méchants » de notre consulat parisien

Comme le dit si bien l’adage français, « les bons paient souvent pour les méchants ». Or, ces très minoritaires et méchantes personnes nous cachent la forêt des bonnes âmes, généreuses et consciencieuses de leur devoir, et qui, par ailleurs, s’attèlent à tous les étages et à tous les services du Consulat, à répondre aux attentes documentaires des citoyens. Force est de reconnaître donc que l’écrasante majorité des employés consulaires, femmes et hommes confondus, font preuve d’écoute, d’efforts d’explication et de volonté  manifeste de satisfaire les demandes légales ou légitimes des demandeurs.

En dépit des conditions difficiles dans lesquelles ils travaillent, conditions liées tout à la fois à la compression drastique du personnel qu’à l’accroissement de la population émigrée/immigrée dont les demandes en documents administratifs suivent une courbe quasi géométrique, les employés du Consulat algérien à Paris se montrent stoïques et supportent des charges de travail qui dépassent au loin leurs capacités physiques…Sacrifiés sur l’autel des réductions du personnel  sous prétexte d’austérité, ces petits fonctionnaires constituent à la fois l’épine dorsale du Consulat général à Paris, et les victimes expiatoires de leurs chefs hiérarchiques pour lesquels leurs intérêts personnels et tribaux passent avant l’intérêt suprême de la collectivité nationale, et l’image de la nation et de l’Etat dont ils prétendent être les représentants incarnés.

Ce sont ces petits fonctionnaires majoritaires qui paient la facture des méchants minoritaires qui, à l’instar de leurs protecteurs « haut placés », méprisent le petit peuple et font fi, au tréfonds d’eux-mêmes, de l’honneur de la Nation et de l’Etat algériens. La  mauvaise conduite des méchants, qui sont par définition brutaux et incultes de surcroît, rejaillit non seulement sur l’image de bons et d’honnêtes patriotes du Consulat, mais ternit aussi l’image du pays tout entier au regard du monde extérieur.

Marine Le Pen et ses amis politiques- ces nostalgiques de l’Algérie française ou séparatistes comme Ferhat Mehenni- ne devraient pas manquer de se réjouir et d’applaudir à deux mains le spectacle honteux qu’offre aux visiteurs dès le seuil du Consulat ces agents de « sécurité » revêches et agressifs, comme ce Mahieddine et ses acolytes – la petite dame  aux airs vraiment vulgaires et morveux ainsi que le Monsieur de l’accueil, aux grosses lunettes – dont nous avons parlés. Ces trois agents représentent, pour le visiteur étranger, « le vrai visage de l’Algérie », sa « vitrine » en quelque sorte, alors que ces individus incultes et méprisants ne représentent qu’eux-mêmes et leurs bêtises humaines. Comme dit le livre de la sagesse chinoise : « Le méchant arrive, et le mépris arrive avec lui. ». Ou encore : « Un méchant fortuné est un beau fruit à l’extérieur qui renferme intérieurement un ver. » (proverbe italien). Ces maximes s’appliquent de manière adéquate à ces agents sécurité consulaire  pour qui la politesse et la civilité ressortent de l’inanité…

Mais la question ultime qui interpelle tout et un chacun est celle-ci : M. le Consul général  d’Algérie à Paris, rue d’Argentine, sait-il ce qui se passe à l’intérieur de « sa » maison ?

Sait-il que ses agents dont il est question se comportent comme s’ils étaient dans une chasse-gardée, en terre conquise ? Sait-il qu’il est doublé dans sa fonction de Consul et de représentant de l’Etat algérien, par des petits voyous aux propos abrupts et cassants, et pour qui la politesse et l’image du pays  ressort du cadet de leur souci ?

Je termine, enfin, mon propos par ces interrogations : Que faire pour mettre une sourdine au recrutement d’agents, d’employés et de fonctionnaires d’après les seuls critères du « piston », de cousinage (ben ‘ammis), et non selon les compétences? Le grand mal dont souffre l’Algérie n’est-il pas le népotisme, l’incurie et le déficit du patriotisme?

Ahmed Rouadjia, Professeur d’Histoire et de sociologie politique publique, Université Mohamed Boudiaf, M’sila

Auteur
Ahmed Rouadjia, Pr d’Histoire et de sociologie politique

 




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