26 avril 2024
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L’Algérie, ce pays maudit !

Des familles entières se risquent dans des embarcations de fortune pour quitter l’Algérie.

Est-ce à force de trop l’aimer que l’on quitte l’Algérie ? Tous les Algériens vous le diront : quand les pieds se trouvent ailleurs qu’au pays, le cerveau est en Algérie, et quand les pieds sont plantés au pays, la tête est en vadrouille, en torture perpétuelle.

Quitte-t-on son pays de gaieté de cœur ? Partout sur la planète, des exilés s’en vont quasiment le cœur en bandoulière. À cet égard, le cas de l’Algérie est à part ! Autant que l’on puisse remonter le temps, de notre vivant, les départs se sont succédé aux départs toujours pour une question de mal-vie. Une mal-vie dont les contours n’ont fait qu’évoluer d’une décennie à la suivante ! Tout est question de seuil de tolérance aux proportions toujours grandissantes que prennent les manques de libertés.

Ils l’ont aimée, ils l’ont quittée ! Retour sur une saignée qui n’est pas prête de s’arrêter :

Décennie 1960. Après « l’indépendance », ceux sont les politiciens, désabusés par le coup d’état du patibulaire colonel des frontières, qui pour sauver sa peau, qui pour mener combat de loin, qui prennent les jambes à leurs cous. Ces départs sont symbolisés par Ait Ahmed et Mohamed Boudiaf, Paix à leur âme !

Décennie 1970. C’est au tour de nos plus grands artistes comme Idir. On part désormais pour mieux s’exprimer de l’extérieur. L’expression au pays étant réduite à son strict minimum. Un minimum qui gravite autour de zéro.

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Décennie 1980. Toutes sortes de pénuries rendent le quotidien des Algériens de plus en plus pénible. En ces temps-là, pour faire oublier les restrictions de Boumediene, les FLiN-tox et Chadli nous avaient servi un slogan propagandiste sous forme de “pour une vie meilleure” placardé à l’entrée des souk-el-fellah. Les algériens avaient vite fait de le détourner en “pour une vie meilleure, il faut partir ailleurs”.

Décennie 1990. La décennie noire est passée par là ! Ali Dilem avait résumé le départ d’une grande partie de nos intellectuels par la formule “partir c’est mourir un peu, rester c’est mourir beaucoup”.

Décennie 2000. Les acquis démocratiques du soulèvement populaire d’octobre 1988 sont réduits à néant : toutes sortes de libertés s’amenuisent avec Bouteflika et Zerhouni, notamment la liberté de la presse symbolisée par la condamnation et l’emprisonnement de Mohamed Benchicou. 

Décennie 2010, après le viol de la constitution, un phénomène nouveau apparaît, la harga. Voici ce qu’en disait un article de 2012 (*) :

« Des Algériens, principalement des jeunes hommes, tentent de quitter leur pays, sans passeport ni visa, sur des barques, au péril de leur vie. En dialecte maghrébin, on nomme ces candidats à l’émigration harraga (les “brûleurs”), car ils “brûlent” les frontières et les étapes nécessaires à une migration légale. En outre, s’ils arrivent en Europe, ils détruisent, ils “brûlent” leurs papiers d’identité pour tenter d’échapper à l’expulsion. Après les hittistes des années 1980 et ceux qui ont rejoint les groupes islamistes armés durant le conflit des années 1990, les harraga sont érigés au rang de figure symbolisant le désespoir de la jeunesse algérienne durant les années 2000. Ils sont invoqués comme preuve ultime des dysfonctionnements qui touchent le pays ».

En 2018, c’est au tour d’une femme de 30 ans de donner l’exemple de la harga au féminin. Comble d’ironie, son départ coïncide, avec son anniversaire et, au jour près, les 30 ans des événements d’octobre 1988. Voici ce qu’en disait un article de l’époque : 

« Femme-harraga : l’adieu d’une divorcée. D’une plage sauvage à Mostaganem (ville de l’ouest algérien). Une jeune femme divorcée, moins de 30 ans, sa petite fillette dans les bras, s’en est allée avec les harragas sur une barque de 480 cm. Elles sont bien arrivées, saines et sauves, à la rive espagnole ».

Même si l’on ne dispose pas de chiffres crédibles, les femmes font désormais partie prenante du phénomène harraga. Et ce n’est certainement pas le climat de terreur instauré par les tenants du pouvoir qui y mettra fin !

Il ne se passe pas un jour sans que la presse ne rapporte des drames liés à la harga ! On part désormais en famille. En ce début février, ce sont le père, la mère et leurs quatre enfants qui ont été sauvés d’une mort certaine au large des côtes d’Almeria.

Quand s’arrêtera la saignée ? S’arrêtera-t-elle un jour ? Rien n’est moins sûr quand on sait que tous les horizons pour notre jeunesse se bouchent les uns après les autres, prenant de l’ampleur d’une année sur l’autre, et que toutes les libertés sont confisquées par une junte qui prépare ses arrières et celui de sa progéniture dans des pays où il fait bon vivre avec fortunes et comptes bancaires achalandés !

Il faut vraiment que le pays soit atteint de malédictions diverses pour qu’il se vide ainsi de sa sève et de son énergie ! 

Qui, quand, comment exorciser ces malédictions ?

Une chose est sûre “je rentrerai au pays en même temps que la liberté”, pour paraphraser Victor Hugo, l’exilé le plus célèbre du 19ème siècle. Lui qui avait cumulé 20 ans de vie loin de sa France, à la suite du coup d’État perpétré par Louis-Napoléon Bonaparte.

L’exil semble donc dériver d’une loi universelle, celle de la privation des libertés. 

Paradoxe pour le cas de l’Algérie, soixante ans après avoir arraché les nôtres au prix des sacrifices que l’on sait, nous en sommes toujours réduits à nous poser la même question, comment diable en est-on arrivé là ? De quelle genre de « da3wassou » avons-nous hérité ?

Pour reprendre une expression populaire : « Heureux les martyrs qui n’ont rien vu ! ».

Kacem Madani

(*) https://www.cairn.info/revue-migrations-societe-2012-5-page-105.htm

 

18 Commentaires

  1. AZul cher Madani.

    Il ne s’agit pas seulement de mourir un peu ou beaucoup, il s’agit aussi de mourrir rapidement ou lentement, un choix entre une mort rapide le ventre plein ou une mort lente le ventre creux est toujours difficile à faire.

    L’immigration a évoluée depuis 62 avant c’était le dernier recours, souvent temporaire et généralement avant le mariage pour s’acheter une paire de bœufs outils de travail de l’époque et un fusil.

    Les causes en Kabylie dans la quasi totalité des cas c’étaient d’ordre économique dues à la topologie de la région et démographique liées toujours à cette topologie. La démographie a depuis empirée et la topologie de la région n’a pas évoluée si ce n’est empirée avec la sécheresse et le changement de mode de vie des habitants.
    Le phénomène a amplifié avec l’arrivée des réseaux sociaux et des moyens de communication modernes et les causes ont changés depuis.

    Beaucoup de questions se posent, le mur de Berlin est tombé en Europe pour faire construire d’autres murs au risque de tuer encore beaucoup de gens? Il ne sert plus de chercher les causes mais a présent il faut proposer des solutions.

    Bonos

    Bonos

    • Azul Hossine,
      Les solutions pour le pays semblent évidentes : 1) religion dans les mosquées, 2) militaires dans les casernes, 3) police et justice chargées du maintien de l’ordre et non de la chasse aux militants 4) assemblée constituante 5) parties islamistes interdits, 6) autonomies régionales, 7) que tout le monde se retrousse les manches pour bosser et arrêter de se plaindre, etc… en gros tout ce qui contribue à instaurer toutes sortes de libertés aux sens universels. Mais tel programme est utopique pour les raisons que tout le monde connaît !
      Thanmirth

      • Quand j’ai lu tes propositions de redressement du piyi ,je me suis dis qu’est-ce qui prend Madani, c’est Dieu qui l’a inspiré waqilacidité et j’ai presque failli croire qu’on t’a perdu . Heureusement tu nous est revenu à la fin ,dans un éclair de lucidité. Toua qui est spécialiste du laser , admettons que tu n’as pas resquillé.

         » Mais tel programme est utopique pour les raisons que tout le monde connaît ! »

        Tu es trop scientifique pour ne pas retomber sur tes pieds, c’est physiologique !

        Nighak a Madani hader imanik , tu as beau chercher des solutions et t’épuiser dans les plus rationnel des raisonnements , une fois arrivé au bout tu n’as de choix que de casser les tables de la loi.

        Ontarnous, ontarnous kane , il faut kamim être un peu kamikaze , pour se coltiner des sujets comme ça.

        Atansyou: Dieu est embuscade ,a mhaynek. Tezrid Sadi quand il s’est trompé de société youghal wlech ineslem am netsa.

        Surtout qu’en matière d’utopie il y’en a qui ont pris la place et qui nous ont largement servis.

        Tant qu’il y a y’aura de la 1664….

        • Nighak à Hend, aurais-tu oublié ta célèbre formule “ rana n’tmen…ga3 ? Elle s’applique plus que jamais !
          Awah, djebli rebbi la 1664 n’est pas très active ! Leffe toi plutôt ! Tu verras la différence en matière de tmen….logie !
          Cheers!

          • Re azul a lehvav,

            Toujours scientifiquema parlons,

            Au passage de Caribe et de Syla, Ulysse avait 3 solutions qui s’offraient à lui. accompagné de ses marins il a choisi Syla, seul il avait choisi Caribe. Stratégie de mini max de risque.

            En bière je préfère les brunes, avez vous goûter la Chimay? Bière d’abbaye !

            Maintenant que vous êtes en retraite vos deux, il faut faire de temps en temps des tours dans les caves du Nord et rendre visite à ces pauvres moines qui brassent encore de la bière traditionnelle, je sais de quoi je parle croyez moi, vous allez boire à la sources y’en a plein dans le Nord de la France.

            Cheers

            Bonos

        • Azul fellawen a yemdoukal !

          Il semble que Madani a oublier une chose essentielle dans ses propositions de solutions, qui est sans tarder à la citer c’est belle et bien l’école.

          N’as tu pas vu l’état d’abrutissement de la société et l’ignorance institutionnalisée ? Ce Qui a engendré une matérialisation de la société et sa religiosité anarchique à outrance!

          Jadis les gens savent dirent lhamdoullah, ils sont des travailleurs, patients, modestes, ils risquaient leur vies que pour sauver la leur et souvent pour la dignité. A présent ils risquent leur vies dans des barques de fortunes et le pire ils risquent aussi la vie de leurs enfants mineurs, mise en danger de la vie d’autrui.

          Pourquoi nous sommes arrivés la?

          Qu’est ce qui a changé depuis que les occidentaux partaient chercher des esclaves dans des cales de navires? Rien , avant ils les chercher dans des cales de navires et a présent c’est encore pires, ces mêmes esclaves viennent dans des cales de navires d’eux mêmes sans avoir à les chercher. Va toi comprendre.

          Donc il a raison Dda Hend scientiquema parlons, soit la démographie va baissée soit un partage équitable des ressources, dans les deux cas, c’est de l’utopie.

          Bonos

        • Azul a dda Mha….comme tjrs,t es trop fort.Bravo pour tes ecrits mais kamim fiatansyou a la gueule de bois du matin avec ce genre de boisson epi,le mec s est vraiment trompe de societe le povre. Encore une chose pour nous qui avons eu la chance d etudier chez Les Preres Blancs, ils nous appris de belles choses telles que….tomber de Charybde en Sylla yaani comprendre,allez de mal en pis. Avez des solutions pour notre bled?ou pour nous?je sais y en n a pas.Essayons de repartir les compteurs a zero,lavons notre propre linge sale entre nous,mettons ou debalons tout sur la table comme des gens civilises hein?Svp,ne tournons pas en ronf et arretons de faire du sur place.Que nous proposez vous?L avenir est incertain,oui mais le phenomene ne s arretera pas de sitot.Dommage,les medecins,puis,les infirmiers,ensuites,les ambulanciers c est le sauve qui peut quoi?hein.Putain arretons cette mascarade que cacun regagne sa grotte pour y vivre en paix et y allumer un feu avec du sylex.

  2. Ces tchadoristes n’ont pas leur place en Europe! Ils ne respectent rien et ne s’integrent pas. Ils rendent la vie miserable aux locaux comme ils nous ont rendus la vie miserable en Algerie.
    Moi meme je ne me sens plus a l’aise dans ma Kabylie. Ils m’imposent tout et me rendent la vie impossible chez moi..en Kabylie.

  3. ha! qu’il est amer le pain de l’exil, celui des petites gens qui fuient la misère et l’absence de liberté, pas celui des chicours aux comptes en banque bien remplis dans les pays étrangers comme le gendarme Belkecir et sa femme la juge Fatiha Boukhers, mais l’exil n’est pas une patrie ni un paradis!

  4. Yecɛal wul am u qendil
    Si zzaɛf l kabyl
    Cekebnaɣ bezef n anṭṭar

    Labsent lumer day teḥlil
    Ḍ-waman bwaḍil
    An saw ccrab nett fekkaṛ

    Yattru wul am u guǧil
    Si lfahmin qlil
    Wiḍak id ya bwin lexbar

    Dunit ay at-ma tattebadil
    Akken am tumubil
    Nekwni lattid n ṭaffar!
    ____________________

  5. Jtijore a Madani que j’avais terminé mon post par : Bessah rahoum itmenyikou ga3 we3lech hna mantmenyikouch , mais pour ne pas froisser la pudeur angevine de Sidna le modéro , je l’ai coupée.

    Kanta la Left ur s’zmiragh ara. Dire que quand j’étais jeune je carburais à l’Eku 28. Pouffiasse de viellesse !

  6. Mais comment designer un jour…nal qui permet à des malades d’exercer chez lui et publier des salades ?
    La malediction a déjà atteint Kacem. Comment ? il fait des constats reguliers sur ce qu’il ne peut ni corriger ni combattre en clair il est paralysé et ne peut agir, sauf par une main traitresse qui exprime la pollution d’un cerveau impuissant et ce que veut dire une langue fouchue.
    il veut interdire la scène aux islamistes qui sont une realité dans le paysage algérien alors que ses cousins ont tissé une alliance avec eux pour faire poids.
    Ah ! Impuissance quand tu tiens ceux qui veulent etre aussi gros que le boeuf.

    • Rien ne t’oblige à lire ce journal.
      J’ajoute pour ta gouverne ; quand on ne connaît pas les personnes il faut éviter de les invectiver.
      je pense que ton prophète a dit nul ne doit invectiver une personne car elle pourrait être de meilleure facture

  7. azul a toutes et a tous;Treve de bavardages basta.Regardons en face,oui nous sommes Maudits,reconnaissons le,on a beaucoup a apprendre encore et encore,comme a dit Md Fellag nous sommes tout simplement un Gachis Oui.A chaque ecrit,on mele l Islam heee la,laissons la religion tranquille bon sang de bonsoir,ce journal ne fait que des constats,tristes realites et tristes verites aussi.Appellons le chat par son nom et svp,arretez de porter de mauvais jugements sur certains ecrits.Merci de m avoir lu.

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