22 novembre 2024
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L’Algérie est un pays à risque élevé selon la COFACE

Un rapport alarmant accable le gouvernement d’Ouyahia

L’Algérie est un pays à risque élevé selon la COFACE

La Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (COFACE) a attribué la note C (risque élevé) à l’Algérie dans la nouvelle carte des évaluations pays de janvier 2018, critiquant les choix économiques du gouvernement d’Ahmed Ouyahia.

Nouvelle baisse de la croissance en 2018

Depuis 2014, le soutien public à l’activité a permis de limiter l’impact de la baisse du prix du pétrole sur l’économie algérienne. Mais, face à l’épuisement des ressources financières de l’État et la baisse des dépenses publiques, la croissance algérienne a ralenti en 2017. Même si le secteur pétrolier a enregistré une forte croissance au cours de l’année, il n’a pas compensé le ralentissement de l’activité hors pétrole. En 2018, l’économie devrait continuer à ralentir. La reconduite des quotas dans le cadre de l’accord OPEP devrait limiter la croissance du secteur pétrolier déjà pénalisée par le manque d’investissement et l’arrivée à maturité de certains champs. Une nouvelle loi visant à accroître l’attractivité du secteur auprès des investisseurs étrangers en limitant les restrictions imposées aux compagnies étrangères devrait être mise en place en 2018 mais ses effets ne devraient pas être visibles à court terme. L’activité hors pétrole devrait montrer des signes d’essoufflement. Les autorités entendent poursuivre leur soutien à la consommation en augmentant les dépenses sociales mais cela se fera au détriment de l’investissement public. L’impact de cette mesure sur le pouvoir d’achat des ménages devrait être limité par la hausse de l’inflation. En effet, en vue de financer le déficit, le gouvernement algérien a voté en septembre 2017 une nouvelle loi cadre permettant à l’État et ce pour une durée de 5 ans d’emprunter directement auprès de la banque d’Algérie. Cette méthode de financement aura pour conséquence une hausse des pressions inflationnistes domestiques alors que les barrières à l’importation tendent à accroître le prix des produits étrangers.

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Des déficits jumeaux conséquents

La situation budgétaire continue de souffrir des conséquences de la baisse du prix du pétrole. Le déficit public a légèrement diminué en 2017, mais reste à deux chiffres. La légère hausse du prix du baril au cours de 2017 a permis une augmentation des recettes fiscales mais les dépenses n’ont que faiblement baissé. Bien qu’en légère diminution, le déficit public devrait rester conséquent en 2018. La loi de finance témoigne d’une inflexion dans la politique budgétaire du gouvernement faisant suite au changement successif de premiers ministres au cours de l’année précédente. Le plan de consolidation budgétaire adopté en 2016 et devant permettre sur trois ans une baisse du déficit public basée sur une réduction des dépenses d’investissement a été mis de côté. L’enveloppe prévue pour ces dernières a été augmentée de plus de 50 % et devrait aider à financer des projets jusqu’alors gelés dans les secteurs de l’éducation, de la santé, et de l’aménagement du territoire. Celle destinée aux dépenses de fonctionnement a été réduite de moitié. Les subventions et les dépenses sociales ne devraient pas être supprimées à l’exception d’une moindre prise en charge du coût des énergies qui devrait entraîner une hausse du prix du gaz et du pétrole à la pompe. Alors que la légère hausse du prix du baril au-dessus de 50 dollars et l’augmentation des exportations devraient favoriser une augmentation des recettes budgétaires, elles ne compenseraient pas la politique expansionniste du gouvernement. Le déficit public devrait être financé directement par des emprunts effectués auprès de la banque centrale. La dette publique devrait augmenter en conséquence mais le principal risque de cette politique serait la hausse de l’inflation. Le recours à l’endettement extérieur reste pour le moment exclu par les pouvoir publics.

Les comptes extérieurs demeurent fortement déficitaires depuis 2015. Les exportations algériennes composées principalement de pétrole ont légèrement augmenté en 2017 et cette hausse bien que faible devrait se poursuivre en 2018. Mais le différentiel avec le besoin en importations du pays reste important. Les réserves de change continuent de s’éroder et devraient passer sous la barre des 100 milliards USD en 2018. Les mesures visant à réduire la facture d’importation ont permis une baisse de ces dernières en 2017 et de nouvelles mesures visant à limiter la diminution des réserves de change devraient être appliquées en 2018. Les IDE en direction de l’Algérie devraient néanmoins s’accroître. Le gouvernement vise en effet à augmenter l’attractivité du secteur pétrolier en proposant une nouvelle loi d’investissement.

Un risque de contestation sociale

Les élections législatives qui ont enregistré un taux de participation historiquement faible en mai 2017 n’ont pas conduit à une refonte de la structure de l’Assemblée et la coalition au pouvoir composée du FLN et du RND a été reconduite. Cependant, les remaniements gouvernementaux se sont succédés au cours de l’année, le dernier en date étant le limogeage de Abdelmadjid Tebboune au profit de Ahmed Ouyahia premier ministre pour la quatrième fois sous l’ère du président Bouteflika. Le ralentissement profond que traverse l’Algérie commence à avoir des répercussions sur le plan social ce qui conduira le gouvernement à poursuivre sa politique généreuse de transferts sociaux au détriment de la consolidation budgétaire. Mais les récentes déclarations de la Sonatrach visant à exploiter les gisements de gaz de schiste dans certaines parties du sud algérien pourraient faire renaître des poches de contestation sociale.

Auteur
La rédactionCOFACE

 




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