Lundi 11 novembre 2019
L’Algérie ou le pays de l’ascension facile !
L’Algérie reste le seul pays au monde où les contradictions se marient en toute légalité. La médiocrité reste une relique précieusement protégée par la sphère dirigeante tellement son rendement demeure toujours prolifique.
La compétence n’est jamais une condition requise pour gravir les échelons de la hiérarchie. L’appareil politique du pays veille à ce que l’intelligence algérienne s’exile tant elle constitue un danger délétère pour la survie du régime en place ! Les élections du 4 mai 2017, massivement boycottées, traduisent d’abord le ras-le-bol populaire. Un message clair de désintéressement criant émane de la base et qui signifie que le défaitisme s’est emparé de la grande masse des Algériens.
En dépit de cette démission historique du peuple des rendez-vous électoraux, les décideurs continuent de se leurrer en croyant que le peuple leur est toujours acquis.
Faut-il crier cette vérité haute et forte ? Vérité d’un pays où les valeurs, les principes et la loyauté sont devenus de simples slogans accouchés une fois que les campagnes électorales surgissent puis anéantis juste après que les desseins sont atteints. La société vit au diapason de la politique de ceux qui la dirigent et qui la vouent aux abîmes les plus périlleux.
Depuis l’indépendance du pays, l’appareil politique du pays, gangrené d’abord par l’esprit de la vengeance, a imposé l’instinct du laisser-aller, eu égard au niveau minable de tous ceux qui ont pris le pouvoir par le moyen de la violence et de la fausseté.
Le militaire, en posture de civil, décide et sème les graines de la stérilité culturelle et économique, en sachant que le savoir lui est un ennemi fatal, il convertit alors l’école en des cantonnements où la bêtise émaille les programmes scolaires, fabrique des milliers de corps sans âmes !
Le piètre niveau de nos universitaires aujourd’hui illustre clairement le triomphe de l’échec de nos décideurs ! Le pays subit les contrecoups d’une gestion anarchique, l’esprit de la rente domine chez tous nos tyrans, le temps où le travail devient une vertu honnie voire abominée par nos concitoyens, résultat d’une doctrine appuyée par le réflexe du gain facile.
Un processus d’immobilisme cerne l’administration du pays, où le népotisme et le tribalisme y constituent une devise prépondérante. La haine pour tout ce qui est positif s’initie prématurément déjà à l’école, le bon exemple est devenu la risée de la société tandis que l’intelligence reste la grande victime des médiocres qui occupent des postes trop sensibles.
Un phénomène étrange de promotion s’est manifesté par la complaisance lâche de l’administration, ceux qui se sont alliés au fameux syndicat de l’Etat, C’est-à-dire l’ U. G. T.A se voient complaisamment parachutés aux rangs de directeurs de collèges, proviseurs de lycées en échangeant leur silence contre des ascensions hiérarchiques juridiquement interdites. Ainsi est instaurée l’idéologie de la jungle avec la grâce ignoble des commis de l’Etat.
Dépourvue de tout sens d’initiative, la plus grande masse de ces chasseurs de privilèges ont intentionnellement transfiguré la noblesse de l’enseignement à un modèle de gabegie animé par l’esprit de la cupidité. Les accusations émanant de la société à l’endroit de l’école et mis à part l’idéologie destructive imposée par l’Etat, demeurent le produit indéniable de ces faux responsables qui ont pu falsifier plutôt ruiner le prestige de l’éducation nationale !
La corruption qui forme la tumeur de l’Algérie en tant nation, a pu s’intégrer au sein de ce secteur si sensible, la mise en vente des sujets d’examens, suite à des fuites programmées et les procédures pompeuses qui visent à embellir la façade de l’école nationale ont toujours nui à la crédibilité de l’enseignement algérien. Tout le monde court derrière de fausses réputations, du premier ministre au simple directeur d’école, tant l’ascension vers le paradis des avantagés est très aisée, mais savent-ils en somme que la chute sera plus mortelle ?