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L’Algérien n’est plus ce qu’il était  (2)

Gaïd Salah, le jour d’après

L’Algérien n’est plus ce qu’il était  (2)

Le Hirak restera mobilisé jusqu’à l’obtention de ses revendications. Crédit photo : Zinedine Zebar.

Mais la rue n’a pas marché dans le subterfuge. Les mises en garde du général n’ont impressionné personne. 

Les électeurs étaient censés se montrer obéissants. C’était le pouvoir qui parlait, après tout, de la bouche du général. Le pouvoir ! Avec son armée, sa police, ses prisons, « Eddwla »! Les gens devaient comprendre qu’il n’existait aucune solution de rechange. « 

Depuis 1962, vous n’avez jamais eu le choix. Votez en masse et votez pour l’homme que « Eddawla » a choisi pour vous ! »

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Le défunt général s’était lancé dans un bras-de-fer hasardeux avec le Hirak. Gare au perdant ! Il y allait de la réputation du régime, pour les uns, et du crédit du Hirak, pour les autres.

Le pari de Gaïd Salah était de montrer la force, toujours intacte, de la machine du régime, non seulement à imposer l’ordre, à emprisonner les têtes dures » comme ces porteurs de drapeaux amazighs, mais aussi à fabriquer un candidat du régime parmi les obscurs bureaucrates et à le transformer, du jour au lendemain, en chef de l’Etat », élu massivement » par vous, braves gens du peuple parce que, ne l’oubliez pas, il y a « eddewla », qui vous guide, qui vous protège et qui vous commande.

C’est ainsi depuis vos grands-pères, vos pères, et ce sera ainsi pour vos enfants. Sauf que, à la différence de l’époque de vos parents et de vos aïeuls, vu que ce sacré monde a changé, nous mettrons, avec vous, les formes, on donnera à croire que l’électeur dispose du libre choix et vote en son âme et conscience. Vous aurez à élire votre président toujours selon notre volonté, mais cela sera noyé dans une atmosphère démocratique artificielle, avec des débats télévisés sur des chaînes contrôlées par nous, des tableaux d’affichage conçus par nous, des articles dans des journaux inspirés par nous…Et, au final; c’est notre candidat qui aura gagné…grâce à vous, brave peuple qui aura pris part, en nombre, au scrutin libre et transparent.

Mais la rue n’a pas marché dans le subterfuge. Les mises en garde du général n’ont impressionné personne. C’est un affront inoubliable pour Gaïd : les Algériens n’avaient plus peur de rien. Ils se permettaient même de des bravades incroyables :  » Jetez-nous en prison, nous sommes prêts, mais il n’y aura pas d’élections ! ».

Résultat : même avec des « retouches », le chiffre de la participation révélait que deux électeurs sur trois n’avaient pas voté. Il n’y a jamais eu si peu de votants depuis que les élections existent en Algérie !

Une lourde défaite personnelle pour le général.
Que s’est-il donc passé ? (A suivre)

M. B.

Auteur
Mohamed Benchicou

 




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