28 mars 2024
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L’Arabie saoudite appelle ses ressortissants à quitter «le plus vite possible» le Liban

Alors que la région risque l’embrasement

L’Arabie saoudite appelle ses ressortissants à quitter «le plus vite possible» le Liban

Cinq jours après la démission surprise du premier ministre libanais, Saad Hariri, soutenu par le royaume saoudien, la tension ne cesse de monter entre Riyad et Beyrouth. Emmanuel Macron a annoncé, à la surprise générale, qu’il se rendait ce jeudi soir en Arabie saoudite où il s’entretiendra avec le prince héritier Mohamed ben Salmane.

La tension entre l’Arabie saoudite et le Liban est encore montée d’un cran. Riyad a appelé ce jeudi ses ressortissants à quitter «le plus vite possible» le Liban, quelques jours après l’annonce de la démission surprise depuis le royaume de son protégé, Saad Hariri, du poste de premier ministre libanais. Une source au ministère des Affaires étrangères, citée par l’agence officielle SPA, a également appelé les Saoudiens à ne pas se rendre au Liban, en évoquant sans autre précision «la situation» dans ce pays.

Le 4 novembre, Saad Hariri a annoncé dans une déclaration télévisée faite depuis l’Arabie saoudite sa démission en accusant le Hezbollah libanais et l’Iran de «mainmise» sur son pays et expliquait craindre pour sa vie. Cette démission a pris de court toute la classe politique au Liban et fait craindre que le pays, aux équilibres fragiles, ne plonge dans de nouvelles violences. Depuis sa démission, le chef du gouvernement démissionnaire, qui a également la nationalité saoudienne, a rencontré le roi saoudien Salmane et s’est rendu aux Émirats arabes unis selon les médias des deux pays.

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Hariri pris en otage en Arabie saoudite?

Le président libanais Michel Aoun a affirmé qu’il attendait le retour de Saad Hariri pour décider s’il acceptait ou non sa démission. Entretemps, des spéculations et rumeurs vont bon train au Liban sur une possible interdiction pour l’ex-premier ministre libanais de quitter l’Arabie saoudite. Ce jeudi, le «Courant du futur», mouvement politique fondé par Rafiq Hariri et dirigé depuis sa mort par son fils, Saad, a estimé que le retour de ce dernier est «une nécessité pour recouvrer la dignité et pour préserver les équilibres internes et externes du Liban».

Le fait d’avoir annoncé sa démission de Riyad a fait dire à des médias et responsables à Beyrouth qu’il avait été contraint à prendre cette décision et qu’il n’était pas libre de ses mouvements, d’autant plus que l’annonce a coïncidé avec l’arrestation de dizaines de princes, de ministres et d’hommes d’affaires dans une purge sans précédent en Arabie saoudite. Dimanche dernier, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a accusé le royaume saoudien d’avoir contraint Saad Hariri à la démission et s’est demandé s’«il est assigné à résidence» et si «on va le laisser retourner» au Liban.

Le risque d’une escalade régionale

Saad Hariri, dont l’épouse et les enfants vivent en Arabie saoudite, n’a, pour l’heure, pas dit s’il reviendrait au Liban. Sa démission est intervenue en pleines tensions entre les deux poids lourds de la région, l’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite, au sujet de plusieurs questions et conflits au Moyen-Orient. Le 7 novembre, Riyad avait ainsi accusé le Liban de lui avoir déclaré la guerre en raison de ce que le royaume considère comme des agressions commises par le Hezbollah libanais, soutenu par Téhéran. Dans le même temps, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohamed ben Salmane, avait également dénoncé le tir d’un missile samedi sur l’aéroport de Riyad en provenance du Yémen voisin, et accusait les miliciens chiites houtis, soutenus par l’Iran, d’en être responsables.

Le président iranien, Hassan Rohani, a répliqué le 8 novembre en conseillant à l’Arabie saoudite de se méfier de «la puissance» de la République islamique. «Comment le peuple yéménite doit-il réagir au bombardement de son pays? Il n’a pas le droit de faire usage de ses propres armes?», s’était-il interrogé dans un communiqué.

Cette crise ramène le Liban au premier plan de la scène moyen-orientale sur laquelle l’Arabie saoudite et l’Iran s’affrontent indirectement dans les conflits en Syrie, en Irak et au Yémen mais aussi à Bahreïn. Depuis mars 2015, Riyad est à la tête d’une coalition de pays sunnites qui aident les forces gouvernementales yéménites dans leur guerre contre les Houthis et leurs alliés, maîtres de la capitale Sanaa depuis septembre 2014. Mohammed ben Salman, qui est également ministre de la Défense, est à l’origine de l’intervention militaire de son pays au Yémen. Le conflit a déjà fait plus de 8.650 morts et quelque 58.600 blessés, dont de nombreux civils. Bahreïn avait appelé dimanche ses ressortissants à éviter de se rendre au Liban et ceux qui s’y trouvent à quitter immédiatement ce pays en raison, selon le royaume, des risques qui pèsent sur leur sécurité.

Auteur
AFP

 




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