L’Association internationale des « amis de la révolution algérienne» est née lundi 3 juillet, à Alger, avec comme président, le moudjahid et ancien diplomate Noureddine Djoudi, et l’ancien président du Mozambique, Joaquim Chissano, comme président d’honneur. Elle va constituer un énième outil de soft power sans doute pour le régime.
L’Assemblée constituante a voté à l’unanimité pour les membres du comité exécutif, composé de 13 membres, dont 6 représentent différents pays.
Les membres fondateurs ont adopté le statut de l’Association internationale des « Amis de la Révolution algérienne » qui stipule que « est considérée comme amie de la Révolution algérienne, toute personne physique qui a apporté un soutien matériel ou moral dans la lutte pour la libération de l’Algérie, ainsi que toute personne qui embrasse les valeurs universelles de la Révolution du 1er novembre ».
Prenant la parole après avoir été élu président de l’Association, M. Djoudi a déclaré que « l’Algérie n’oubliera jamais le mérite de ceux qui l’ont soutenue pendant la lutte contre le colonisateur français », soulignant que « l’Association aura beaucoup à faire sur le terrain, à savoir faire connaître les principes de la révolution algérienne et apporter son soutien aux peuples colonisés pour recouvrer leur liberté et leur indépendance, notamment les peuples palestinien et sahraoui ».
De son côté, le président d’honneur, Joaquim Chissano, s’est félicité de la naissance de cette Association, qui aura pour mission de « soutenir les peuples colonisés dans leur lutte pour l’indépendance ».
L’Association, qui a un caractère historique et culturel, ouvre ses portes aux amis de la Révolution algérienne, leurs enfants et proches de toutes nationalités, ainsi qu’à ceux qui souhaitent promouvoir l’histoire de l’Algérie et le militantisme des amis de la Révolution algérienne, selon les statuts de l’Association.
La création a eu lieu lors d’une cérémonie tenue au Palais des Conférences ( CIC) d’Alger, en présence du ministère des Moudjahidines et des ayant droits et d’autres membres du gouvernement.
Dans son discours prononcé à cette occasion, Laid Rabika, a déclaré que l’Algérie « n’oubliera pas ceux qui ont soutenu sa juste cause », soulignant que le 61e anniversaire de la fête de l’indépendance « est un occasion par laquelle l’Algérie exprime une fois de plus sa fidélité aux amis de sa révolution et sa reconnaissance de leurs bonnes actions.
Le président mozambicain Joaquim Chissano a déclaré que l’Algérie « a été le premier pays à soutenir les mouvements de libération en Afrique, y compris son pays, le Mozambique », et qu’elle a « contribué à l’indépendance du peuple mozambicain en 1974 ».
Depuis l’Iran, Ihsan Shariat a qualifié la révolution algérienne de « révolution humanitaire », en faisant « un exemple à suivre par tous les peuples du monde ».
Était également présent à la cérémonie Tram Van, fils du célèbre dirigeant vietnamien, le général Giap, qui a évoqué l’attachement de son père à l’Algérie et les qualités de son peuple luttant contre le colonialisme.
Depuis les États-Unis, l’historien Sheppard Todd David, a déclaré que la révolution algérienne « a des amis dans tous les pays grâce aux principes humanitaires sur lesquels elle s’est fondée, ce qui lui a donné un poids international ». Il a souligné que l’Association internationale des amis de la Révolution « œuvrera pour permettre aux peuples du monde de bénéficier de l’héritage historique de la révolution algérienne, grâce à ses valeurs de justice sociale, d’égalité et de droit des peuples à l’autonomie ».
Même de France, il y a des amis de la révolution algérienne. L’ancienne députée au parlement français, Fries Jacqueline, a souligné « la nécessité de reconnaître les comportements dangereux et les abus commis par le colonialisme français en Algérie », elle a parlé des aspects humains qui ont caractérisé le peuple algérien dans sa lutte à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Cela étant dit, et combien même on ne peut nier les valeurs humaines qui constituent le socle de la révolution algérienne, la présence du conseiller du président de la République chargé des affaires réservées, Mohamed Chafik Mesbah à la cérémonie du 3 juillet au CIC, Abdellatif-Rehal d’Alger peut constituer un indice qui ne trompe pas sur les nondits de l’initiative.
L’Association des amis de la révolution algérienne a tout l’air d’être un instrument de soft power et d’influence au service de la notoriété du président Tebboune et de son régime qui a besoin de relais d’opinion sur le plan international.
Encore une autre manière de dévoyer les sacro-saintes valeurs de la révolution algérienne. Des principes pour lesquels se sont sacrifiés ses pères fondateurs et des milliers d’algériens et auxquels les dirigeants successifs de l’Algérie depuis l’indépendance se sont servi comme fonds de commerce idéologique et source de légitimation de leur pouvoir.
Samia Naït Iqbal
Une mascarade de plus de la marionnette teboune, qui ne trompe personne. Les enfants des valeureux combattants qui ont mené la guerre contre le colonialisme français sont aujourd’hui poursuivis en justice pour des motifs fabriqués totalement fallacieux. « La révolution algérienne » qui a enfanté une des plus abjectes dictatures sur cette planète ne sert aujourd’hui que de fonds de commerce pour la junte militaire et autres maquisards du 19 mars. La vraie Révolution a pris fin avec la signataire des Accords d’Evian le 18 mars 1962.
Un nouvel outil pour endurer et grossir la liste des nouveaux moudjahidines et des « ayant droit ». La vache a traire a toujours du lait. Pendant que ceux qui sont morts pour le pays se retournent dans leurs tombes, les saidani et ould Abbas bis et compagnie font du commerce et du marketing sur leurs dos. La nouvelle algerie fait de gros progres.
Votre article est, sans nul doute, pavé de bonnes intentions. Une observation, de taille, toutefois : votre tendance à gommer les contradictions internes à notre société, qui, tout naturellement, se retrouvent parmi les acteurs politiques. Ce qui n’aide guère à comprendre ce qu’il s’est réellement passé, qui nous aurait davantage aidés à résoudre nos conflits d’aujourd’hui.
Il n’est pas exact d’affirmer que le PCA, les Ulama et l’UDMA aient, comme vous l’écrivez, « toujours gardés à l’horizon le principe et l’objectif de l’indépendance nationale ». La réalité fut toute autre : ces trois courants politiques s’étaient, à l’époque, contrairement à de vos affirmations, longtemps bornés à revendiquer l’égalité des droits, et la reconnaissance des particularismes, s’agissant des Ulama, au sein d’une Algérie rattachée à la France, et ne se sont joints que très tardivement à l’idée de l’indépendance nationale. Votre preuve n’en est pas une. Elle nous apprend ce que tout le monde savait déjà, que le système colonial ne faisait nulle différence, entre un indigène syndicaliste communiste et autre indigène, militant du PPA.
Je comprends mal le lien que vous établissez entre l’Organisation Spéciale (l’OS) et ce que vous appelez la scission du PPA/MTLD. À moins que vous ne confondiez avec la scission du MTLD entre messalistes et centralistes, à l’issue du Congrès d’Ornu (Belgique) en juillet 1954. Je rappelle, en outre, que Messali était franchement opposé à toute forme de lutte armée, préconisée par les jeunes militants et cadres, venus au PPA après le drame du 8 mai 1945. Au Congrès de février 1947, Messali a, effectivement, imposé sa ligne politique par la création du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques (MTLD°, en remplacement du Parti du Peuple Algérien (PPA) dissous, en vue, principalement, de présenter des candidats aux élections de 1947, organisées sous l’égide du Gouverneur Général, Marcel-Edmond Naegelen, membre de la SFIO, dont l’histoire n’a retenu que sa manière d’organiser des élections !
Pour finir, vous rendez un vibrant hommage au Congrès de la Soummam et à ses deux principaux artisans, Abane Ramdane et Larbi ben M’hidi, sans dire mot sur l’hostilité de certains dirigeants de la Révolution, aux orientations principales de la Charte qui y en est issue, hostilité qui est, à bien des égards, à la source du Coup d’État de 1962 et ses conséquences néfastes qui perdurent, à ce jours.
Ce commentaire a été publié ici par erreur. Il était destiné à l’article publié plus haut par Mr Mustapha Hadni. Je présente mes plates excuses à Mme Samia Nait Iqal
Je nourris un trop respect pour les Présidents Joaquim Chissano, Nelson Mandela, Luis Cabral, Mario de Andrade, et pour tous les frères d’armes et compagnons de route de l’Algérie combattante, en Afrique et ailleurs, pour oser, ici, un quelconque commentaire aux propos de Noureddine Djoudi.
Contrairement à ses détracteurs je c’est une bonne initiative pour compléter l’édification de notre mythologie nationale. Les spécialistes en tout genre sont à l’affut du moindre détail de l’histoire pour s’opposer à nos mythes fondateurs. Après les associations de moudjahids, d’enfants de chouhada, de fils de moudjahid , de gardiens du tepmle, de fils de gardiens du temple. Il ne manquait que les amis de la révolution algérienne. Et après on aura l’association des amis de l’ours qui a connu des revolutionnaires algériens . Parce que l’Ours ets mort.
Cette assos est bénie, moubaraka, puisqu’elle compte déjà des ex. ministres et ex. présidents.
Il ne faut donc pas gâcher cet élan et créer dans son sillage une association d’amis qui regrouperait les amis des amis. Comme ça, il sera pratiquement impossible de confondre le faux au vrai révolutionnaire
La guerre d’Algérie ,n’est pas fini ; une indépendance inachevé , La terre libéré mais la colonisation perdure , un autre colonialisme militaro-arabo-islamiste a pris le relais d’une façons cruelle ; Ils ont utilisés les prisons de fafa Lambèse » Beroughia » pour museler toute voie discordante . Un régime pire avec des méthodes fascistes . Une police politique pire que la gestapo . Regarder la supercherie du régime des caporaux ; Ils ont osez utiliser la mort du jeune Nahel pour protester contre leur maitre d’aujourd’hui et de demain ; c’est juste de la comédie à deux balles . Respecter d’abord les citoyens algérien vivant au pays , vos grimaces et vos gesticulations ne servirons à rien . le peuple algérien vous a démontré qui ne croit plus au père noël . Votre maturité est à raz des pâquerettes . Libéré les détenus , libère vos cerveaux de cette gangrène ,revenez à la raison avant qu’il ne soit trop tard ,vus trouverez toujours quelqu’un de plus fort et de plus rusé pour vous faire tomber . Les Pharaon avec tout leur puissance ,et leur arrogance ne reste que ruine . Comme disait Rabelais : La science sans conscience n’est que ruine de l’âme .
Contrairement aux mythes de victoire miliaire fabriqués depuis 1962, les vrais chefs de la Révolution, je veux, entre autres, parler de Abane et Ben M’hidi, savaient parfaitement que le rapport des forces nous dictait la stratégie du faible au fort, qui faisait de la résistance armée l’un des moyens pour contraindre à la négociation d’une solution politique un ennemi qui disposait de moyens militaires sans commune mesure avec nos kalachnikov et autres rares fusils mitrailleurs, sans parler de nos fusils de chasse!
L’autre moyen, fut le combat politique et diplomatique, confié à des militants aguerris et diplomates de talent, de la stature de M’hamed Yazid, Abdelkader Chanderli, Chérif Guellal, Tayeb Boulehrouf, et bien d’autres moins connus, qui jouèrent un rôle de premier plan dans la victoire diplomatique et politique remportée sur l’ennemi. Ces hommes valeureux, sont, aujourd’hui, rangés dans les tiroirs des oubliettes (pas la moindre rue en témoignage, à ma connaissance). Dieu merci, l’enseignement et le regard sur les relations internationales de ces Pères fondateurs de notre diplomatie, continuent toujours d’inspirer l’action de nombre de nos talentueux diplomates, jeunes et moins jeunes.
Voilà que l’on nous sort Noureddine Djoudi du placard, celui-là même que l’ancien Chef d’État du Nigeria, Yakubu Gowon, apprenant que le Président Boumediene allait lui dépêcher un envoyé spécial porteur d’un message, en la personne de Hocine Djoudi, alors conseiller de Bouteflika, se serait écrié, horrifié, «another one» ? Ayant à l’esprit qu’il fut notre Ambassadeur au Nigeria quelques années auparavant.
Ce qui me semble pour le moins curieux c’est le timing de la création de cette association. Près de soixante-dix ans après le déclenchement de la Révolution algérienne cela s’apparente à un accouchement aux forceps. Campagne pour un deuxième mandat oblige? À l’instar de la fable, Tebboune n’ayant fait que sévir contre le peuple depuis le 12-12 2019, son bilan se trouva fort dépourvu à un an de la fin de son mandat. La course contre la montre est lancée pour garnir autant que faire se peut un bilan rachitique à nul autre pareil. Inauguration d’une station de dessalement déjà en opération depuis plusieurs années, fêter en grandes pompes l’accès temporaire en qualité d’observateur au Conseil de sécurité de l’ONU alors que l’Algérie y a accédé plus d’une fois par le passé sans en faire le moindre tapage médiatique, projet mort-né de ville médiatique dans un pays qui coupe l’internet durant les épreuves du bac, etc. Que dire de la promesse d’adhésion aux BRICS? Un autre dur retour à la réalité. Pourtant, ce ne sont pas les appels du pied qui ont manqué. Baptiser le stade de Baraki au nom du héros sud africain Nelson Mandela, caresser Poutine dans le sens du poil poussant la louange éhontée jusqu’à le déclarer « ami de l’humanité ». Poutine lui-même n’en revenait pas, ne croyant pas ses oreilles. Faute de grives, on mange des merles. Faute de BRICS, on crée l’Association internationale des amis de la révolution algérienne sous le regard, voire plus, expert de Mohamed Chafik Mesbah. En effet, à cette étape-ci de la course, il ne faut surtout rien laisser au hasard. Sait-on jamais! La banane est hors de prix en Algérie mais les peaux de banane jonchent toujours la route qui mène à El Mouradia. Tebboune en sait quelque chose lui qui a été repêché de justesse par Gaid Salah lors du dernier scrutin. Le sera-t-il une deuxième fois par Chengriha? Peu sûr. Il en est conscient.