21 novembre 2024
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Le calvaire ukrainien est-il voué à se prolonger ?

Guerre en Ukraine

Force est de constater que la position de la direction ukrainienne actuelle est d’une grande débilité. Quand on a un voisin comme la Russie, avec toute la force militaire dont elle dispose, et qu’on joue au catcheur, c’est vraiment suicidaire.

Les Occidentaux ont fait de l’Ukraine un Joker et dans le terrible jeu des relations internationales, un Joker est une carte brûlée. Le président Zelensky aurait dû éviter le pire à son pays, en acceptant l’agenda russe, tout en négociant avec les puissances occidentales, sur le plan économique, une sorte de moratoire gagnant-gagnant. Moratoire veut dire, un répit de coopération technique avec les Européens, le temps d’instaurer une relation de bon voisinage avec la Russie.

Or, avec tout le désastre actuel, il serait impossible de faire marche arrière et les Ukrainiens, sont amenés à poursuivre, malgré eux, une guerre d’usure, très éprouvante, voire destructrice sur tous les plans. Et c’est l’aspect humanitaire aux portes du vieux continent qui interpelle à plus d’un titre.

Une chose étant sûre : si les Européens sont intervenus, par le biais de « proxy war » (guerre par procuration), ce n’est pas pour les beaux yeux des Ukrainiens, mais c’est afin de ne pas s’attirer les foudres des Russes et une confrontation directe avec un colosse sur le triple aspect énergétique, diplomatique et aussi économique.

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Et puis, entre-temps, la chaîne alimentaire et le système énergétique mondial sont en perturbation et risquent d’impacter à moyen terme le circuit économique de toute la planète, en particulier l’Europe dans le domaine d’énergie.

Qui va payer les effets de tout ce gâchis? Qui va payer les frais de cette guerre stratégique entre les Russes et les Européens, faite sur le dos de la pauvre Ukraine? Qui va assumer une nouvelle crise des réfugiés dont on devine à gros traits le poids exorbitant? Toutes ces questions-là, aussi banales soient-elles, sont à jeter à la face des dirigeants de l’Union européenne qui, ayant sous-estimé depuis l’annexion de la presqu’île de Crimée en 2014 par Poutine, la réaction russe, ont poussé l’Ukraine au bord du gouffre.

Par-delà les pronostics de ceux qui tablent sur l’affaiblissement de la poigne de fer de Vladimir Poutine face à un front intérieur en ébullition fortement opposé à la guerre, et d’autres qui misent sur les répercussions d’une maladie rare l’ayant atteint, mais dont personne n’est jusqu’à présent sûr, le calvaire ukrainien serait probablement voué à se prolonger durablement, sans aucune perspective de sortie du grand tunnel.

Otage d’un jeu de puissances malsain, le président ukrainien est plus que jamais sous pression, face à une guerre qui dépend et en grande partie, paraît-il, des desiderata de l’homme fort de Moscou.

Kamal Guerroua

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