Samedi 18 mai 2019
Le cerveau d’Amara Benyounes greffé à Gaïd Salah ?
Ils se sont moqués de nous pendant 20 ans, pourquoi se gêner de les tourner en bourriques à notre tour, en ces jours magiques de subtile communion où ils ne peuvent plus jouer aux lions ; eux qui n’ont jamais été autre chose que de piètres servants ; brosses, bouffonneries et autres fumisteries dégainées en toute occasion, sous formes de révérences indigestes aux maîtres du moment ? Eux qui ont été formatés pour éructer toutes sortes d’élucubrations en toute impunité ?
Non seulement le mouvement de dissidence populaire ne s’est pas essoufflé, en ce 13ème vendredi de colère bon-enfant, mais à écouter les slogans scandés, les pancartes affichées, le vocabulaire et les formules sans cesse renouvelés, à l’adresse d’un pouvoir aveugle sourd et muet, on a l’impression que les citoyens font de chaque vendredi un défi de plus à relever pour surpasser les précédents, et tout ce qui a été dit et revendiqué auparavant !
Dieu que c’est bon et réconfortant d’écouter cadencer, à tue-tête « dawla djamhouria, machi 3askaria !» (État civil et pas militaire !) en lieu et place du tant redouté « dawla islamia » (État islamique) des années 1990, lequel a failli précipiter, pour un aller simple, sans ticket retour, notre cher pays dans les ténèbres d’Arabie !
Oui, après avoir traversé et survécu à tant de drames, le peuple a mûri ! En autodidacte averti, il a appris ses leçons et retenu les dérives de 57 ans de folie amplifiée par le clan Aek-el-mali ! Il sait distinguer ce qui est bon et mauvais pour lui, pour les siens, pour sa destinée !
Peut-on en dire autant de ces héritiers de la caste, eux qui donnent l’impression de n’avoir qu’un seul but, celui de trouver le bon stratagème pour faire perdurer le système qu’ils ont loyalement servi pendant des décennies ? Un système dont ils ont allègrement profité et fait bénéficier proches, familles et rejetons. Est-il besoin d’évoquer des noms ?
Pourtant, que diable est-il si difficile que cela de comprendre et d’accepter, pour les conseillers de Gaïd Salah, que ce dernier n’a pas d’autre choix, pour éviter de finir dans la poubelle de l’Histoire, comme ses prédécesseurs qui ont cru domestiquer et duper le peuple avec des balivernes concoctées en vocabulaire et langue de bois fermes et autoritaires, que celui d’écouter et de satisfaire les revendications de ce peuple ignoré par tous ceux qui l’ont, par la ruse et la force, gouverné ?
Faut-il concocter des analyses de haute voltige pour démontrer que les doléances portées par un peuple déterminé ne sont pas difficiles à pourvoir en quelques décisions attentives et réfléchies ?
1- Pas de présidentielle le 4 juillet !
Où iriez-vous donc chercher les électeurs si le peuple refuse de se rendre aux urnes le jour J ? Mobiliser les familles des militaires, celles des gendarmes, des policiers et des FLiN-tox, sous les caméras et les zozoteries stupides de l’ENTV, comme cela a toujours été le cas ? Ça ne peut plus fonctionner comme ça ! cela serait d’ailleurs considéré comme un nème coup d’état, perpétré au vu et au su de la planète entière ! Un monde qui affiche une unanime sympathie pour le peuple d’Algérie. Vous auriez tort de l’ignorer ou de faire semblant de l’oublier !
2- Pas d’État militaire, mais un État civil !
Ne devriez-vous pas tous être fiers, de l’officier supérieur à l’homme de troupe, que le peuple ait atteint cet état de maturité qui le met en phase avec les pays les plus avancés, en termes de gestion de la cité ?
Le pouvoir au peuple et non pas à une bande de malfrats dont le chef a toujours été choisi par les militaires ! Accepter telle vérité, est-ce trop dur et délétère ?
Sauf à croire, sous le conseil avisé du trublion Amara BenYounes, que vous avez un cerveau plus fonctionnel que ceux des 40 millions d’algériens rassemblés en crâne unique et cohérent, il est impossible, dans l’absolu, que vous ayez raison de maintenir le cap d’une constitution maintes fois violée et triturée par ceux-là même qui l’avaient élaborée sur mesure, comme un costume taillé en simple parure ! On a vu le résultat de tant de légèreté, par tab’j’nanou et rab-edzaïr pendant 20 ans exposée !
An3al bliss wa Amara Benyounes, ya Gaïd Salah!
Que reste-t-il de Ben Bella, de Boumediene et de Bouteflika, sinon des relents d’une dictature installée par les militaires ? Pour les 40 millions d’Algériens, ces présidents imposés par l’armée appartiennent désormais à la poubelle de l’Histoire d’Algérie ! Personne ne pourra plus les en sortir ou les réhabiliter, car le peuple a parlé !
Vous serez certainement le dernier militaire à avoir le destin du pays entre les mains, Général Gaïd Salah ! Vous avez la force et les armes de votre côté aussi ! Alors, il y a deux alternatives qui s’offrent à vous ! c’est peut-être un choix cornélien pour ceux qui, parmi vos conseillers, veulent ménager la chèvre du système et le chou du peuple, mais il ne souffre d’aucune ambiguïté pour tout civil et tout militaire en phase avec ce mouvement populaire exemplaire.
Nous souhaitons tous que le dernier des militaires aux commandes du pays rentre dans l’Histoire, en rendant le pouvoir aux civils ! Si vous voulez disputer une parcelle de l’Enfer d’Allah à Boumediene et Bouteflika, faites donc le contraire !
Il ne faut surtout pas écouter ces gesticulateurs à court d’arguments qui accusent toute analyse discordante des désidératas de la grande Muette de vouloir dresser le peuple contre l’armée ! Cela est faux et archi-faux ! Tout le monde n’aspire qu’à une chose, c’est que militaires et civils arrivent à un consensus digne de ces 13 semaines de marches, de revendications et de sagesse affichées !
Personne n’a envie de voir le pays glisser et emprunter une voie inféconde d’inimité avec les militaires qui l’éloignerait de ce « khawa-khawa », avec les tripes, partout scandé !
Pour l’écrasante majorité, la rupture entre le peuple et son armée c’est niet, niet, niet !
Mais, est-ce si difficile à comprendre et accepter le fait que le pouvoir exclusif des militaires a fait son temps, et qu’il se chiffre en innombrables échecs déroutants ?
Désolé de le dire et de le redire, mais tous les revers politiques de l’Algérie sont imputables en premier lieu aux hauts gradés de l’armée et aux civils qui se sont mis au garde-à-vous pour les servir et se servir ! Si dire cela, nous vaut une convocation au tribunal de Blida, alors allez-y, ne vous gênez pas ! Tenir compagnie à tata Louisa, après tout pourquoi pas ?
Mais au-delà de ces erreurs de l’ombre, attribuables à des militaires auxquels le peuple ne cesse de proclamer son pardon, à travers ces incessants « khawa-khawa » éloquents ; celles des civils, cependant, ne sont pas amnistiables ! Elles ne le seront sans doute jamais !
Comment voulez-vous pardonner à un Amara Benyounes qui, du haut de sa petite cervelle d’oiseau dressé pour faire le beau devant les seigneurs qui le tiennent en cage et le sustentent en gouttes, en grains et en rameaux, énonce « Le cerveau de Bouteflika est plus fonctionnel que celui de 40 millions d’Algériens » ?
Telle insulte sera gravée à jamais dans la mémoire collective ! Le disculper de telle offense ? abadane ! moustahil ! Et c’est une absolue nécessité d’empêcher que ce genre d’excité ne se faufile dans les circuits de l’intelligence pour en polluer les cadences de la délivrance !
En conclusion, il ne reste plus qu’une seule possibilité à Gaïd Salah ou son protégé Bensalah. Celle de se rendre à la Grande Poste ou la place des Martyrs, un vendredi qu’il choisira, le plus tôt sera le mieux, pour énoncer à l’adresse de tout le pays : Mon peuple, Je t’aiiii… compris ! Quoique tu exiges pour tracer ta destinée, je m’y soumettrai et t’accompagnerai !
N’est-ce pas là une formule à rendre jaloux, et faire retourner dans son mausolée, le Général « Colombey-les-deux-mosquées » ?
Ah que cela fait rêver de croire que nos petites envolées d’utopistes seront lues et bien perçues par ces nombreux autistes qui s’acharnent encore à confectionner l’avenir de tout un peuple contre son gré et ses intérêts !
Mais après tout, le rêve nourrit l’espoir, et l’espoir fait vivre !