Lundi 20 mai 2019
Le changement en Algérie : entre volonté populaire et droit constitutionnel
Riposte internationale a organisé l’après-midi du samedi 18 mai 2019 une conférence au Royal-Est à Paris animée par M. Guy Larderyert, politologue et président de l’institut pour la démocratie sous le thème : le changement en Algérie entre la volonté populaire et le droit constitutionnel, un débat dirigé par M. Hakim Taibi, vice-président de la dite ONG .
Comment sortir de cette impasse que vit actuellement la société algérienne ? C’est la question fondamentale à laquelle le politologue a tenté de répondre en insistant sur la nécessité du dialogue entre l’armée détentrice du pouvoir réel et les représentants de la société civile.
Certains pays comme la France peuvent agir dans la discrétion pour pousser l’armée à œuvrer un débat avec l’opposition pour éviter une explosion car la déstabilisation de l’Algérie affectera tous les pays de l’Afrique du Nord et de la Méditerranée, estime le politologue, Guy Larderyert. Il a insisté sur la nécessité d’un débat entre les deux protagonistes pour arriver à des élections législatives et l’adoption d’une autre constitution car l’actuelle constitution concentre tous les pouvoirs dans les mains du président en la qualifiant de constitution autoritaire qui ne peut donner naissance à un pouvoir démocratique.
Le politologue Guy Lardeyert suggère une création d’un comité composé de trois civils qui représenteront la société civile et les trois militaires qui représenteront l’armée. En effet, M. Lardeyert pense que l’armée pourra jouer un rôle positif dans la sortie de cette impasse en évoquant le cas de la Turquie (début de la décennie 1970 où un président militaire l’a fait sortir de la crise politique qu’elle a vécue).
L’assistance a insisté sur la volonté du peuple à faire dégager tous les représentants du régime y compris les chefs militaires. Ces derniers étaient au pouvoir depuis l’indépendance et qui sont complices dans l’échec économique et la ruine de la société algérienne.
En outre, le général Gaïd Salah ne peut être la solution pour la crise du pouvoir ni un acteur qui pourra aider à la construction d’un pouvoir démocratique. A travers ses agissements, il ne cherche qu’à pérenniser et protéger système.