29 mars 2024
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Le changement, mais quand ?

REGARD

Le changement, mais quand ?

Il est plus facile de construire un pont que de construire une idée. De même, il est plus facile de changer un administrateur et le remplacer par un autre que de changer la mentalité de l’administrateur lui-même et améliorer son rendement. Les idées, ce n’est pas du jeu.

La mentalité, c’est complexe. Il faut de la psychologie, de la sociologie, de l’art, de la diplomatie et surtout du temps. Beaucoup de temps, pour changer. Peut-être cela va-t-il prendre des années, ou qui sait des décennies, voire des siècles. Car, le peuple, c’est complexe.C’est des courants idéologiques, des partis, des tribus, des groupes différents les uns des autres. Ce qui peut le rassembler, c’est l’idée, qu’elle soit de la langue, de la culture, de la géographie, de l’histoire. Or, comment construire cette idée-là, quand on ne croit pas à l’idée des idées? Un gros problème, décidément.

Chez nous, on croit que la force peut résoudre tout. Un capitaine est mieux considéré qu’un cadre d’Etat, un colonel est mieux estimé qu’un intello, un général c’est le capitaine de bord et personne ne peut souffler un mot devant lui.

Pour lui, un poète ou un journaliste, c’est un gars qui perd son temps à dire des conneries! Une moins-value pour la collectivité. Ainsi, par contagion, dans le subconscient collectif, on croit que seul celui qui a la force, a les idées. Or, l’histoire nous enseigne que la force ne peut pas « forcément » produire de l’idée, mais l’idée produit « automatiquement » de la force.

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L’idéal, c’est d’avoir l’idée et la force, mais si on doit choisir entre les deux, ce serait mieux d’avoir d’abord, en priorité, l’idée. Et nous voilà dans le gros problème non seulement de l’Algérie, mais de tout le Tiers-Monde : le mépris des idées, sinon la plupart des fois l’absence des idées. Mais notre vide a été remplacé par quoi ?

Eh bien, par la culture des apparences, par la culture matérialiste, par la culture folklorique, par la culture de la rente, par la culture du mensonge, par la culture de la manipulation, par la culture de la non-culture. Ainsi, à la place des grandes idées, on a mis les gros ventres.

Les gros ventres sont devenus synonyme de pouvoir, et paradoxalement du savoir. Et l’intello et l’homme du savoir dans tout ça? Il n’a plus de place, parce que le clavier de la société est verrouillé et son logiciel ne peut plus le détecter. Résultat : la société marche dans le noir, parce que sa lumière, son éclairage, ses étoiles sont éteints.

 

Auteur
Kamal Guerroua

 




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