26 avril 2024
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Le ciel, rêvons-le cet été : au-dessus des têtes, une voûte (2e partie)

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Retrouvons nos jeunes, allongés sur la plage, un soir d’été. Faisons-les observer le ciel lumineux avec le seul outil dont disposait les peuples anciens pour comprendre le ciel, soit la vue. Ils arriveront certainement aux mêmes conclusions en faisant abstraction de leurs connaissances acquises dans un monde moderne qui a maîtrisé la lecture du ciel avec des bonds prodigieux.

Nous savons maintenant que la représentation géométrique du ciel ne pouvait être autre qu’une sphère au regard de l’observation des peuples antiques, sans outils ni connaissances modernes.

Sur cette sphère, des lumières accrochées à la paroi, avec une grosseur, une intensité et des vitesses différentes. Par cette observation, ils venaient de découvrir les étoiles et les planètes.

Ces lumières sont accrochées à une paroi donc, en toute logique, tous les astres seraient à la même hauteur de la paroi sphérique. Les Grecs vont démentir cette illusion d’optique en affirmant qu’il existe en fait des niveaux différents, en cercles concentriques dont chacune est identifiée à une réalité de consistance et de contenu.

La représentation sphérique de la voûte n’est pas démentie par les Grecs mais ils vont affirmer qu’il existe une profondeur stratifiée.

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Les Grecs et les sphères concentriques du ciel

C’est le grec Philolaos, au 5ème siècle avant JC, qui va émettre le premier cette idée. Pour lui, donner une profondeur au cosmos c’est affirmer qu’il y a des strates concentriques, des plus basses aux plus hautes.

Pour Philolaos, le feu est au centre, ce qu’il nomme la Hestia du Tout. C’est la maison de Jupiter et l’endroit où résident un certain nombre de concepts fondamentaux comme le lien, l’autel ou la mesure de la nature.

Au-dessus, il place les « chœurs dansants », soit des planètes, le soleil, la Lune et la Terre. Mais comme il fallait un dessous à la Terre, ce sera pour Philolaos, l’anti-Terre. Et en dessous de tous, nous l’avons dit, le feu Hestia qui maintient l’ordre général.

Ainsi, avec les cercles concentriques, la terre plate, flottant dans un vide n’est plus la représentation du système de Philolaos

Représentation du ciel par Philolaos

Cette représentation du cosmos nous paraît aujourd’hui farfelue mais elle représente le début de la démarche scientifique car les savants de l’époque ont observé, calculé et émis des hypothèses. L’humanité moderne ne fera pas plus lorsqu’elle est confrontée à l’inconnu si ce n’est qu’elle est mieux outillée.

De très nombreuses cartes de prestigieux cosmologues grecs comme celle de Philolaos ont une représentation des cercles concentriques avec des différenciations tout aussi surprenantes. Il est inutile de les présenter, ce qui importe est que le lecteur ait compris le principe général de la croyance des Grecs en des strates différentes dans un ciel auquel ils ont désormais attribué une profondeur.

En résume, le cosmos est un espace fini constitué de sphères concentriques dont la terre est le centre (ou presque, dans le schéma de Philolaos). Et tout cela est maintenu par des éléments qui constituent le ciment du Tout.

Le ciel, rêvons-le cet été : au-dessus des têtes, une voûte (1re partie)

Les Grecs anciens ont attribué à un élément fondamental le nom du dieu Ether dont l’une des fonctions est d’apporter l’air. D’une manière générale l’Ether le plus pur est celui du domaine des dieux, la sphère la plus haute, celle de l’Olympe.

Pourquoi les Grecs ?

Les Grecs n’ont pas été les premiers à étudier le ciel, c’est une évidence irréfutable. Les Egyptiens, les Mésopotamiens, les Chinois, les Arabes et les Aztèques, parmi les plus illustres, n’ont pas eu besoin de la Grèce antique pour observer et tenter de comprendre le mystérieux ciel.

Alors pourquoi nous référons-nous à la Grèce antique d’une manière instinctive et systématique ?

Tout d’abord, les savants grecs ont pris une tout autre attitude et un angle de vue radicalement différent. Ils ont voulu s’émanciper des croyances et des mythes pour la compréhension du ciel.

Il ne faut pas se méprendre, les Grecs anciens n’ont absolument pas écarté les mythes et les croyances projetés sur la vision du ciel. Ils ont seulement estimé qu’il fallait séparer ces mythes avec l’étude mathématique, notamment « géométrique » de ce ciel.

En cela ils nous donnent une grande leçon à méditer. La science n’est pas l’ennemi des croyances. Les religions n’ont jamais interdit à la science d’exister et les Grecs ont compris qu’il fallait s’en persuader pour se rapprocher de la connaissance des dieux.

Puis, surtout, parce qu’ils ont apporté une démarche complète qui englobe aussi bien, sciences que réflexion philosophique et politique. La multidisciplinarité fut remarquable. Leur apport est une approche complète de la description des phénomènes cosmiques.

Ensuite, parce que les Grecs sont à la base de l’évolution de l’Europe, ce qu’on appellera plus tard l’occident. C’est à partir de leurs références que les romains, maître du monde méditerranéen, ont poursuivi l’étude cosmologique en y apportant beaucoup.

Enfin, il n’est de la faute à personne, comme nous le reprochent certains d’y être inféodés, que les descendants de la culture grecque ancienne ont été présents au sommet de la science lors de la période de la Renaissance, celle à qui nous devons les bases de notre connaissance moderne.

Les autres civilisations qui ont étudié le ciel ont contribué à des apports considérables, cela ne fait aucun doute.

Mon choix s’est porté sur la civilisation qui a changé profondément le paradigme d’approche du ciel, la Grèce antique.

Boumédiene Sid Lakhdar, enseignant

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