29 mars 2024
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Le cinéma algérien face au défi de la productivité

 

Caméra

L’Algérie n’a pas eu droit au chapitre dans le dernier classement du Top 10 des pays africains producteurs de films! Ainsi le Ghana et la Tanzanie, pourtant ayant des moyens financiers et économiques très limités, la surclassent-ils. C’est ce qu’a révélé le rapport de l’Unesco, intitulé « L’industrie du film en Afrique : tendances, défis et opportunités de croissance », publié en 2021.

D’après cette étude-là, le Nigeria produit 2599 films par an, loin devant le Ghana, 600 films. Les deux pays sont suivis par le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda qui s’accaparent également les places fortes du cinéma africain. La Tunisie, l’Ethiopie, la Zambie, le Liberia et l’Egypte viennent par la suite. L’absence de nations comme l’Afrique du Sud qui est, avec le Nigeria, le principal marché cinématographique du continent montre que le volume de production n’est pas le seul critère déterminant.

En effet, le Nigeria produit 2599 films par an, le Ghana 600 films alors que le Kenya a pu en enregistrer 500 environ. Ce sont les trois pays qui dominent la production cinématographique continentale. Ils sont suivis par des pays très modestes mais qui arrivent à développer un véritable cinéma national dépassant largement l’Algérie comme l’Ouganda avec 200 films, ou encore la Tunisie voisine avec 185 films.

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L’Ethiopie, quant à elle, peut se targuer d’en avoir produit plus d’une centaine de films (environ 140). Il est à signaler qu’en dépit de l’histoire prestigieuse de son cinéma, l’Egypte se positionne au 10e rang des pays africains producteurs du cinéma avec une soixantaine de films produits par an! Mystère! Le Nigeria reste, à ce titre, par sa « Nollywood  » ‒ surnom donné à son industrie cinématographique ‒ un modèle emblématique de croissance. Une sorte d’industrie locale de production et de distribution ayant généré son propre modèle économique.

« C’est la révolution numérique, entamée il y a une vingtaine d’années et accélérée par la pandémie de Covid-19, qui a vraiment changé la donne », note-t-on à ce sujet dans le rapport de l’UNESCO, d’après lequel l’industrie cinématographique africaine demeure, jusqu’à présent, structurellement sous-financée, sous-développée et sous-évaluée.

D’ailleurs, selon la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI), elle ne génère que cinq milliards de dollars de recettes annuelles, sur un chiffre d’affaires potentiel estimé à près de vingt milliards. Concernant l’Algérie, en dépit de ses moyens financiers et économiques considérables, en comparaison avec la majorité écrasante des autres pays africains, elle n’a produit que 170 films entre longs-métrages, documentaires et courts-métrages, entre 2007 et 2013.

Près de 75 % de ces films-là ont été coproduits avec des pays européens, 11 % avec des pays africains et 9 % avec des pays asiatiques. Une moyenne de production dérisoire et très faible qui fait de notre pays un « nain » dans la production cinématographique à l’échelle africaine.

Kamal Guerroua

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