Le juge d’instruction du tribunal de Hammam Dhalaa, dans la wilaya de M’sila, a placé, ce mercredi 26 février, Messaoud Boudiba, coordinateur national du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste), sous contrôle judiciaire. Cette décision fait suite à son arrestation lors d’une manifestation devant la direction de l’éducation de M’sila, ont rapporté le média en ligne de langue arabe « Ultra Algérie ».
Celui-ci précise que la même mesure a touché également Boubaker Habet, secrétaire national chargé des conflits au sein du Cnapeste, lui aussi arrêté lors du même rassemblement de protestation.
Après leur audition, le juge d’instruction a ordonné leur libération, mais les a placés sous contrôle judiciaire, avec l’obligation de se présenter deux fois par semaine devant l’autorité judiciaire.
Ces arrestations s’inscrivent dans un contexte de tensions croissantes entre les syndicats de l’éducation et le gouvernement.
Depuis deux semaines, une coalition de quatre syndicats autonomes de l’éducation mène une grève cyclique, accompagnée de rassemblements devant les directions de l’éducation des wilayas.
Ces actions visent à protester contre la nouvelle loi portant statut particulier et le régime indemnitaire des personnels de l’éducation nationale, promulguée par le gouvernement et publiée au Journal officiel.
Le Cnapeste a dénoncé « toutes les politiques d’intimidation et de restrictions au travail syndical et à la lutte pacifique ».
Plusieurs coordinations de wilaya du Cnapeste ont condamné « les arrestations arbitraires dont sont victimes les enseignants alors qu’ils participent à des manifestations pacifiques pour revendiquer leurs droits légitimes ».
Les syndicats considèrent ces arrestations comme « une violation flagrante du droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique, qui sont des droits garantis par la Constitution ».
Ils ont réitéré leurs détermination à continuer leur lutte pour la dignité de l’enseignant.
Pour rappel, le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Saghir Saadaoui, a déclaré « illégale » la grève lancée par les cinq syndicats (Cnapeste, SNAPEST, CELA et MAJAL).
Le MEN a justifié cette position en affirmant que ces syndicats ne sont pas représentatifs, se fondant sur « une décision du ministère du Travail ».
Le ministre de tutelle a également souligné que ces organisations syndicales ont été officiellement informées de leur non-conformité à la nouvelle loi sur l’exercice syndical.
Samia Naït Iqbal