Quelques mois après « Fratricide obsessionnel », Kacem Madani nous revient avec un recueil de cinq nouvelles, les unes fictives, les autres tirées d’anecdotes réelles en Algérie…
L’inénarrable Kacem Madani nous revient en tissarand d’histoires qui nous réconcilient avec nous-mêmes. Il y a d’abord « Monzami » dont une bonne partie avait été publiée sur les colonnes de notre journal. Il s’agit de l’histoire d’un chef de famille contraint de partir en France à la suite du décès de sa vache qui constituait l’unique source de revenus.
L’auteur se focalise, par touches de souvenirs, sur le quotidien difficile de la famille en Kabylie avant de nous faire suivre le périple de Hocine qui le mènera à Nancy où il exercera le métier de « Monzami » (surnom donné, en toute dérision, aux marchands de tapis dans l’Est de la France, dans les années 1960). En parallèle, l’auteur nous fait suivre la vie ardue de l’épouse laissée seule avec trois enfants.
Une bonne partie de la deuxième nouvelle « Le coupable idéal » a aussi été publiée sur nos colonnes. Il s’agit de l’histoire réelle d’un jeune adolescent accusé d’avoir subtilisé le revolver d’un policier à Alger, dans les années 1960.
« L’accident », le troisième récit, nous entraine dans la sphère policière et juridique qui broie le citoyen sans ménagement pour le moindre écart aux lois. Un banal accident de la route se transforme en cauchemar pour un jeune adulte… l’histoire se déroule à Alger dans les années 1980.
Changement de registre pour la quatrième nouvelle. « Chapardeur en Kabylie, SS en Rhénanie » raconte l’histoire véridique d’un Kabyle qui survit grâce à de petits larcins et qui fuit son village pour se retrouver embrigadé dans la jeunesse hitlérienne, pendant la seconde guerre mondiale …
Le cinquième récit « La chute fatale » est un drame dont est victime un adolescent. Il se déroule à Alger, toujours dans les années 1980. Il est tiré d’un fait réel.
Ces cinq nouvelles se lisent de façon très fluide, l’auteur ayant gardé la simplicité de de narration et écriture. Chaque récit se lit d’une traite et se savoure sans modération.
Sofiane Ayache
« Le coupable idéal et autres nouvelles », juin 2024. Disponible en ligne Aux Editions Edilivre
