Mercredi 29 novembre 2017
Le cours du pétrole en chute, lesté par les stocks américains
Le pétrole new-yorkais et londonien a terminé en baisse mercredi, après la publication d’un rapport du département américain de l’Energie (DoE) faisant état d’une forte progression des stocks de produits raffinés et d’une baisse en trompe l’oeil des stocks de pétrole.
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en janvier, référence américaine du brut, a cédé 69 cents pour clôturer à 57,30 dollars sur le New York Mercantile Exchange.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à la même échéance a terminé à 63,11 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 50 cents par rapport à la clôture de mardi.
« A l’exception des stocks de pétrole, l’ensemble du rapport est très négatif aux yeux des investisseurs », a estimé James Williams de WTRG.
Les réserves commerciales de brut ont diminué de 3,4 millions de barils pour s’établir à 453,7 millions, selon un rapport hebdomadaire du DoE, mais dans le même temps, les réserves d’essence et de produits distillés ont fortement augmenté, facteur de baisse des cours.
Par ailleurs, la production américaine a inscrit un nouveau record hebdomadaire, à 9,68 millions de barils par jour, tandis que les exportations de brut ont baissé.
« Et en ce qui concerne la baisse très marquée des stocks de brut, les investisseurs savent qu’elle est principalement liée à la chute des flux de pétrole venant du Canada vers le terminal de Cushing (référence utilisée pour le pétrole coté à New York, ndlr.) après la fuite de pétrole constatée sur l’oléoduc Keystone la semaine dernière, une fuite temporaire car colmatée depuis », a indiqué M. Williams.
Mauvaise humeur
« En accord avec les plans de reprise examinés, TransCanada va exploiter l’oléoduc avec une pression réduite (…) pour s’assurer d’une augmentation progressive et sûre du volume de brut transporté à travers les installations », avait annoncé en début de semaine l’opérateur canadien TransCanada après une fermeture de plusieurs jours de cet oléoduc.
« Ce rapport (du DoE) à tout pour mettre l’Opep de mauvaise humeur avant sa réunion », a résumé M. Williams.
Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs principaux partenaires, dont la Russie, se réunissent jeudi à Vienne pour évoquer la prolongation d’un accord pétrolier qui vise à limiter leur production de brut en vue de rééquilibrer le marché. Cet accord est actuellement en vigueur jusque mars 2018.
A la veille de cette réunion, un comité ministériel réunissant notamment les ministres de certains pays membres de l’accord à Vienne, a formellement recommandé une poursuite un accord de réduction, a indiqué le ministre russe du Pétrole, Alexander Novak.
« Les investisseurs ont intégré au prix ces dernières semaines l’idée qu’une prolongation de l’accord de neuf mois sera acté à cette réunion », a rappelé John Kilduff, d’Again Capital. « Toute autre décision sera vue comme une déception et pourrait faire baisser les prix », a-t-il prévenu.