Samedi 2 novembre 2019
Le cri du peuple
La roue tourne, mais elle tombe malheureusement, semble-t-il, sur les mêmes numéros ! On est dans un contexte délicat, où chaque jour qui se lève apporte son lot de surprises, mais des surprises qui n’étonnent plus mes compatriotes, habitués aux retournements de vestes de ceux qui les gouvernent.
D’ailleurs, face aux millions d’Algériens qui ont battu le pavé en ce jour béni de la célébration de la fête de la révolution, la télévision officielle et la majorité des chaînes privées auraient opposé un total black-out.
Aucune info n’a filtré sur les grandioses marches ayant eu lieu sur l’ensemble du territoire national, contre l’initiative du pouvoir pour organiser des élections présidentielles.
Autrement dit, rien n’a changé du « modus operandi » des anciennes ères de la dictature. Bref, l’épreuve de force entre la rue et les « décideurs » s’engage sérieusement et les prochaines semaines ne seront pas, sans doute, de tout repos pour ces derniers.
Comment peut-on convaincre tout un peuple de la nécessité de tenir des élections dans un climat presque explosif ? Comment est-il possible de fouler aux pieds la volonté de la masse des citoyens, floués déjà par deux décennies de magouilles ? Nos officiels se trompent lourdement s’ils croient que la tâche d’aller à contre-courant de la base citoyenne est facile ! Tourner en rond, en dressant son dos comme un hérisson, pour parer aux chocs de la confrontation, n’est pas une garantie suffisante pour juguler la dynamique du changement en cours.
Aujourd’hui, le peuple, dans toutes ses composantes, aspire à l’avènement du soleil de la démocratie, sur cette terre pour laquelle des millions de martyrs sont tombés. C’est à un recouvrement de souveraineté populaire qu’il appelle de toutes ses forces, dans le but d’accélérer le développement du pays et d’éviter le naufrage autocratique auquel le pousse des élites nombrilistes, appâtées par l’odeur de la rapine et de la rente.
Son cri devrait être entendu, et il est temps que l’Algérie passe à une autre étape dans sa construction politique et sociale, en jetant de nouvelles bases de gestion au nombre desquelles figureront : la confiance, la transparence, le mérite et la démocratie.