Le dialogue à l’algérienne doit figurer dans les annales mondiales comme spécimen à éviter tant il porte les ingrédients de l’échec dans son giron bien avant qu’il soit lancé.
Un dialogue est normalement fait pour rapprocher des positions et des points de vue diamétralement opposés ; alors qu’en Algérie il ressemble beaucoup plus à un conciliabule entre gens de mêmes orientations politiques et qui ne sont là que pour perpétuer le statuquo et tout faire pour que l’ordre établi ne soit jamais perturbé.
Un one man show où le pouvoir occupe la scène et les autres les strapontins comme simples spectateurs, pour ne pas dire supporters, appelés à attendre la fin sans se rebiffer pour applaudir chaudement le maître de cérémonie.
Un dialogue où il y a d’un côté de la table le maître du jeu et de l’autre des « beni-oui-oui » spécialistes de l’acquiescement, de l’obséquiosité, des génuflexions et champions de l’applaudimètre soumis et dépourvu de tout questionnement.
C’est ce genre de dialogue qui a plombé la vie politique et syndicale algérienne depuis l’indépendance.
Un dialogue où sont attendus des « soutiens » et non des contradicteurs, le pouvoir n’étant là que pour obtenir le quitus, déjà acquis en fait, de la majorité des présents.
Les résultats sont connus d’avance, vu que la technique bien rodée du pouvoir consiste à inviter le plus de partis-satellites possible, majoritaires du conclave bien sûr, et grâce à qui la fumée blanche annonciatrice du triomphe des « propositions – impositions » du pouvoir ne peut souffrir aucun doute.
Les véritables partis d’opposition ne sont là que pour servir de caution à ce simulacre de dialogue. Et pourtant, ils sont toujours là comme s’ils s’auto-piégeaient ou concouraient à leur propre déconfiture.
Un genre de dialogue qui doit être enseigné dans les instituts de sciences politiques du monde entier comme exemple à éviter, surtout pour les pays sous-développés qui veulent positivement évoluer.
Un dialogue qui n’aboutira pas à une refondation totale du mode de gouvernance et de « l’ouverture » des chances d’accéder au pouvoir au plus méritant n’est que perte de temps et d’argent.
L’Algérie a trop perdu de temps dans l’insignifiant et le superflu ; il est plus que temps de passer aux choses sérieuses.
Et les choses sérieuses ne peuvent se matérialiser que par la concrétisation des possibilités de voir les vrais partis d’opposition (RCD, FFS, PT, MDS et d’autres personnalités et partis qui pourraient émerger à l’avenir) accéder aux plus hautes marches du pouvoir, et ne plus servir de faire-valoir à des politiques stérilisantes pour le pays.
Youcef Oubellil, écrivain
« Le dialogue à l’algérienne doit figurer dans les anales mondiales … »
Si le trou du c… du monde pouvait dialoguer, cela serait inscrit dans les annales mondiales.
Les one man show sont festifs, c’est fait normalement pour de détendre et rire. Alors qu’avec ces tranches de cake on a envie de chialer.
Pour résumer, ils font ce qu’ils veulent et quand ca leur chante.
Le peuple et l’opposition sont absents.
Ils sont seuls et le pays leur appartient.
L’article de Youcef Oubellil critique le concept de « dialogue à l’algérienne », le qualifiant de simulacre inefficace destiné à maintenir le statu quo politique. Oubellil souligne que ce dialogue ne rapproche pas des positions opposées, mais sert plutôt à consolider le pouvoir en place, où les participants agissent en tant que soutiens dociles plutôt qu’en tant que contradicteurs constructifs.
L’auteur évoque un système où le pouvoir domine, et les autres acteurs se contentent d’applaudir sans poser de questions, illustrant ainsi l’inefficacité de cette approche pour favoriser un véritable changement politique. Il déplore que les véritables partis d’opposition soient relégués à des rôles symboliques, servant de caution à un processus qui semble prédéterminé.
Oubellil appelle à une refondation du mode de gouvernance, insistant sur la nécessité d’ouvrir les portes du pouvoir aux partis d’opposition pour que l’Algérie puisse avancer vers un avenir plus prometteur. Il conclut en affirmant que le temps est venu de s’attaquer aux enjeux sérieux plutôt que de s’enliser dans des dialogues stériles.
Cette analyse met en lumière des problématiques de gouvernance et de participation politique, tout en appelant à une réforme profonde pour rompre avec le passé.
L’article de Youcef Oubellil utilise une analyse stylistique et rhétorique riche pour faire passer son message critique sur le « dialogue à l’algérienne ». Voici quelques éléments clés :
1. Tonalité et registre
Oubellil adopte un ton ferme et dénonciateur. Il utilise un registre soutenu, ce qui renforce la gravité de son propos et engage le lecteur à réfléchir sur l’état de la politique en Algérie.
2. Métaphores et images
L’auteur compare le dialogue à un « one man show », créant une image forte qui illustre la domination du pouvoir. Cette métaphore souligne le caractère théâtral et manipulé de la situation politique, où le véritable échange d’idées est absent.
3. Antithèses
L’article présente des oppositions claires, comme entre le « maître du jeu » et les « beni-oui-oui ». Cette structure permet de mettre en lumière le déséquilibre des forces et l’absence de véritable débat.
4. Références historiques
Oubellil évoque l’héritage du dialogue politique en Algérie depuis l’indépendance, ancrant son analyse dans un contexte historique. Cela lui permet de démontrer la continuité des échecs et d’appuyer sa critique.
5. Appels à l’action
L’auteur conclut en appelant à un changement substantiel, ce qui renforce son argumentation. Cette stratégie rhétorique vise à inciter le lecteur à envisager la nécessité d’un véritable changement politique.
6. Exagération et hyperbole
L’utilisation d’expressions telles que « perpétuer le statu quo » et « perte de temps et d’argent » accentue la gravité de la situation et permet de mobiliser le lecteur contre l’inaction.
Conclusion
En somme, l’analyse stylistique et rhétorique de l’article révèle une écriture puissante et engagée. Oubellil utilise des techniques variées pour critiquer un système politique qu’il juge défaillant, tout en appelant à une réforme nécessaire. Cette approche contribue à rendre son propos convaincant et impactant.