Dimanche 21 novembre 2021
Le domaine minier algérien inexploité à 60% depuis 2016
Ce n’est pas une analyse et encore moins une étude chiffrée mais une déduction basée sur les déclarations selon toute vraisemblance « intentionnée » des responsables successifs de l’Agence nationale Alnaft chargée de gérer le domaine minier pour le compte de l’Etat.
Ainsi, intervenant à l’ouverture de la 10e édition du salon professionnel international des secteurs de l’énergie et des hydrocarbures NAPEC 2021 qui s’est tenu du 8 au 11 novembre 2021 à Oran, le dirigeant d’ALNAFT a précisé que « la couverture du domaine minier national des hydrocarbures exploité est de 40% ». (01)
Pourtant 5 ans auparavant, le dirigeant de l’Agence à cette époque, Sid Ali Batata, avait donné le même taux de couverture de la partie du domaine exploitée ; soit à hauteur de 40% qu’il justifie par une faible densité de forage comparativement à la moyenne internationale(02).
Pour les deux responsables le reste évalué à 60% « est ouvert et constitue des opportunités certaines pour développer des partenariats gagnants /gagnant ». Par exploitation, on entend la prospection, la recherche et la partie des gisements qui produisent pour éviter la redondance « exploitation ».
Les chiffres qui figurent sur le dernier bilan de réalisation édité par le ministère de l’Energie pour l’année 2018 sont :
Superficie totale : 153 644 2 km2
Exploitation (gisements en production : 4% soit 61457,68 km2
Recherche : 24% soit 368746,08 km2
Prospection : 20% soit 307288,40 km2
Domaine libre : 52% soit 798949,84 km2
Or, pour l’actuel dirigeant d’Alnaft, Noureddine Daoudi, ce domaine dans sa totalité : onshore et offshore, il s’étend plutôt sur 1750 000 km2 alors que toutes les conventions passées entre Alnaft, les sociétés et les cabinets étrangers, visait plutôt l’évaluation du potentiel en hydrocarbures. Le premier, conclu avec Beicip-Franlab le 10 septembre 2017 complété par des accords avec l’italienne ENI, Total, ExxonMobil (03) auxquels il faut ajouter la signature :
– Le 24 novembre 2020, d’une convention pour la réalisation d’une étude sur le potentiel en hydrocarbures de la zone de Tadmait dans le bassin d’Ahnet, entre l’Alnaft, Sonatrach et les compagnies BP et Equinor (04).
– D’une convention pour la réalisation d’une étude sur le potentiel en hydrocarbures des bassins d’Ahnet, de Gourara et de Berkine, entre L’agence Alnaft et la compagnie Chevron FEA International Ventures Ltd, le 08 avril 2021.(05)
– Le 13 juin 2021, d’une convention pour la réalisation d’une étude sur le potentiel en hydrocarbures du périmètre Touggourt, entre L’agence Alnaft et la compagnie PTT Exploration and Production Public Company Limited « PTTEP ».(06)
On peut s’interroger si Alnaft ne serait pas un peu éloignée de sa mission de la « gestion de réserves » pour s’intéresser à l’étendue du domaine minier que l’exploration Sonatrach pourrait le faire sans l’assistance ni l’expérience de ces cabinets dans le principal souci est la recherche d’un plan de charge. ?
Rabah Reghis
Renvois
(01)-https://www.algerie-eco.com/2021/11/09/hydrocarbures-60-du-domaine-minier-algerien-nest-pas-explore/
(02)-https://www.algerie-eco.com/2016/06/06/hydrocarbure-de-moitie-domaine-minier-prospecte/