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Le drame des familles de Dellys après la « harga » de leurs enfants (Vidéo)

15 jeunes disparus en mer

Le drame des familles de Dellys après la « harga » de leurs enfants (Vidéo)

L’émigration clandestine explose en Algérie. En 2017, les gardes côtes algériens ont déjoué plus de 3000 tentatives de départs. Des chiffres bien en dessous des départs sub-sahariens mais qui témoignent d’un fléau social. De plus en plus de jeunes tentent la traversée jusqu’en Espagne. Et dans une ville comme Dellys, des familles algériennes restent sans nouvelles de leurs enfants.

Hocine Arezki a beau scruter l’écran de son téléphone, depuis 5 mois, pas un coup de fil de son fils, Noureddine. Il a 16 ans, et un jour d’octobre dernier, il a pris la mer avec 14 autres jeunes hommes, comme lui, sur de petites embarcations.

« Aucun de ces 15 jeunes n’a donné signe de vie depuis des mois, nous sommes très inquiets, qu’ils soient au Maroc, en Espagne ou en Algérie, on aimerait bien savoir. Je doute qu’ils soient morts noyés, car la mer aurait rejeté leurs corps sans vie, la mer ne garde pas les cadavres. Dieu seul sait où ils sont maintenant. Hocine Arezki, père de Noureddine

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Ni Nourredine, ni Rabah, le fils de Mohamed Abderamani n’ont parlé de leur projet de quitter Dellys, leur ville, et plus généralement, leur pays, avant de s’exiler. Mohamed Abderahmani, le père de Rabah, raconte : « Mon fils ne manquait de rien ici, mais ces amis l’ont convaincu de partir avec eux, il voulait rejoindre ses frères qui vivent en Europe, pourtant je partageais mon salaire avec lui ! La question qui me taraude, c’est pourquoi ces jeunes quittent leur pays. »

« Une grande tristesse »

Nabil Alloua a été l’un d’eux. Par deux fois, il a pris la mer et par deux fois, il a été expulsé d’Europe. Son petit frère, Khaled, l’a ensuite imité et lui non plus, n’a donné aucune nouvelle, depuis le mois d’octobre. « A la maison, il y a une grande tristesse, témoigne Nabil Allaoua le frère de Khaled. Il est est difficile de manger et de boire comme si de rien n’était, il y a une atmosphère de mort en permanence, on étouffe« .

« J’évite de rentrer à la maison tellement le spectre de mon frère plane au-dessus de nos têtes ». Nabil Allaoua, frère de Khaled

Dellys, mais plus généralement toutes les villes côtières d’Algérie sont concernées.
En 2017, l’émigration de ceux qu on appelle en arabe les Haragas – ceux qui brûlent les frontières – est repartie à la hausse. Une tendance qui illustre un malaise au sein d’une population algérienne désespérée.

 

Auteur
TV5 Monde

 




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