Mercredi 31 juillet 2019
Le duo de choc, le forum et la réalité
Marche de la dissidence citoyenne à Alger. Crédit photo : Zinedine Zebar.
Le brio duo que l’on ne présente plus, à savoir le président par intérim Abdelkader Bensalah et son homologue vice ministre de la défense et chef des armées Ahmed Gaïd Salah, continuent leur partie d’échecs machiavélique depuis plusieurs semaines. Ces derniers ne cessent de se renvoyer la balle, tels deux tennismen jouant une finale, dont les ramasseurs de balle ont été sous-traités en externe.
Bienvenue au panel ! Cet enfant naquit après moult complications, il ne parle pas encore, ne voit pas encore, et ne sait pas vraiment ce qu’il va faire. Ses parents sont le « forum de la société civile », un beau nom de famille, très composé et bien joli. Ils ont décidé pour leur enfant, petit panel, de se substituer et de se forcer à représenter légitimement le peuple. La prophétie du système a voulu qu’il joue le rôle de conduire le dialogue transitionnel dans une arène de loups, qui s’embourbera et atteindra in-fine les aspirations du pouvoir, autrement dit l’élection d’un nouveau dictateur constitutionnalisé.
Le panel se constitue de plusieurs personnalités, dont les noms ont été cités sans l’aval des concernés. Ils retrouvent leurs noms assimilés à l’ébauche d’un dialogue qui suit obligatoirement la feuille de route du système telle une girouette.
La rue n’est pas dupe, c’est ainsi que chaque vendredi, par millions, les algériens poursuivent les dénonciations et sanctionnent les vils agissements hebdomadaires.
Le pouvoir cherche son renouveau dans la compromission populaire, quant au « forum de la société civile » peut-être un opportunisme non assumé.
Lors de son dernier discours, AGS a félicité la naissance du panel, le nouvel outil du pouvoir. Le charlatan raconte que pour renaître, perdurer et atteindre le renouveau, il existe aujourd’hui un énième joker à jouer.
AGS continue de camper sur ses positions totalitaires, de garder en otage la justice, les kidnappés d’opinion, les médias… Il contredit même son président qu’il émascule du réel pouvoir, encore un larbin au service d’un larbin.
Tous ces conflits nous éloignent des réelles solutions. Quand on est au sommet de la pyramide, on méprise ce qui s’y trouve plus bas, on nous pousse vers des chemins douteux et sinueux mais bien balisés, croyant avancer alors qu’ils nous leurrent.
En bas de cette pyramide se trouvent des citoyens, c’est à eux que revient la tâche de s’organiser et élirent leurs propres représentants, faits de gens honnêtes, intègres en qui ils ont réellement confiance. Ces gens négocieraient cette sortie de crise, car ils existent bien ici-bas, et retourneraient la compromission au régime.
Il n’y aura pas de négociations tant que la justice n’est pas libre, tant que les militaires se mêlent des issues politiques et retardent leur retraite, tant que les brutalités policières se poursuivent, tant que les médias sont soumis, tant que les symboles de l’histoire sont utilisés, tant que les présidentielles sont maintenues avec les conditions constitutionnelles actuelles.
Le Carré