22 novembre 2024
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Le FMI s’alarme et avertit sur les perspectives de l’économie algérienne

Dans son dernier rapport

Le FMI s’alarme et avertit sur les perspectives de l’économie algérienne

Le rapport du mois de juillet 2018 du Fonds Monétaire International interpelle les plus hautes autorités qui doivent analyser avec lucidité les perspectives de l’économie algérienne en fonction des contraintes internes et externes et ne plus naviguer à vue. En ce mois de juillet 2018, l’Algérie n’est pas au bord de l’effondrement contrairement aux vues de sinistrose. Mais il faut être réaliste et ne pas verser dans la démagogie.

La situation pourrait prendre une autre dimension et s’aggraver sans un changement sérieux dans le système de gouvernance s’adaptant tant aux nouvelles mutations internes et mondiales.

Il y a une unanimité des experts nationaux et internationaux : le gouvernement doit se rendre à l’évidence : il manque de vision stratégique et l’Algérie dans son ensemble souffre du manque de prospective. Le plus grand ignorant est celui qui n’écoute pas, qui croit tout savoir devant approfondir la culture de la tolérance et privilégier les intérêts de l’Algérie et non les intérêts personnels.

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1.- Le rapport du FMI de juillet 2018

Pour le FMI dans son dernier rapport reste confrontée à des défis importants, posés de la baisse des prix du pétrole il y a quatre ans . Les choix économiques risquent également de « compliquer la gestion macroéconomique, « nuire à la croissance » et « aggraver les risques pour la stabilité financière à moyen terme » En dépit d’un ajustement budgétaire important en 2017, les déficits budgétaire et du compte courant extérieur demeurent élevés. L’activité économique globale a ralenti, bien que la croissance hors du secteur des hydrocarbures soit restée stable. Les politiques actuelles du gouvernement algérien selon le FMI affaiblissent la résilience de l’économie au lieu de la renforcer. Aussi, sans réformes profondes , ces mesures risquent de conduire le pays dans l’impasse horizon 2020/2022.

Malgré les mesures visant  à éponger une partie des liquidités injectées au moyen du financement monétaire, la Banque d’Algérie qui a relevé le taux de réserves obligatoires de 4 % à 8 % en janvier et repris ses opérations d’absorption en prenant des dépôts bancaires à sept jours et envisageant également une augmentation modérée du taux directeur, le recours à la planche à billets pour financer le déficit budgétaire risque d’aggraver les déséquilibres, accentuer les tensions inflationnistes et accélérer la perte de réserves de changes. notamment par le recours à la planche à billets pour financer le déficit budgétaire qui selon la banque d’Algérie, les montants prêtés au Trésor seraient de l’ordre de 5723,1 milliards de dinars à fin mars 2018.

Certes, la poussée inflationniste n’a pas (encore) eu lieu et même la croissance devrait connaître un net rebond cette année à 3%, contre 1,6% en 2017, mais pour le FMI le financement non conventionnel représentant 23% du PIB qui aura permis le financement au premier trimestre 2018, pour près de 50% des crédits à l’économie au secteur public aura aussi atteint ses limites à partir de 2020 avec des taux d’inflation record. Je cite le rapport du FMI : « L’augmentation de la liquidité va stimuler la demande, ce qui se traduira par une hausse des prix à court terme en raison de l’insuffisance de l’offre intérieure et des possibilités d’épargne.

Dans le même temps, le durcissement des barrières à l’importation risque d’alimenter les pressions inflationnistes en réduisant l’offre – voire en débouchant sur des pénuries pour certains produits. Les attentes en matière de salaire et de prix pourraient s’ajuster rapidement et se renforcer mutuellement. Les autorités pourraient alors se trouver obligées de recourir au financement monétaire au cours des années suivantes, ce qui risquerait d’entraîner l’économie dans une spirale inflationniste ».

Le Fonds monétaire international conseille de «recourir à un large éventail d’instruments de financement, notamment l’émission de titres de dette publique au taux du marché, des partenariats public-privé, des ventes d’actifs et, idéalement, d’emprunts extérieurs pour financer des projets d’investissements bien choisis Une dépréciation progressive du dinar « combinée à des efforts visant à éliminer le marché parallèle des changes favoriserait aussi l’ajustement».

2.-Deux facteurs stratégiques: la pression démographique et l’évolution des réserves de change

 La population algérienne a évoluée ainsi : 1950 8,87 millions d’habitants – 1960 11,27, – 1970 14,69, -1980 19,47, -1990 26,24, -2010 à 37,06 -au 1er janvier 2016 , 40,61 -au 1er janvier 2017, 41,3 -au 1er janvier 2018, 42,4 millions d’habitants et selon les extrapolations de l’ONS environ 51,026 millions 2030 et plus de 70 millions horizon 2050.. L’on devra créer 350.000/400.000 emplois productifs par an avec un taux de croissance réel de 9/10% sur plusieurs années pour éviter de vives tensions sociales. Or, le blocage de l’investissement en Algérie ne réside pas en des changements de lois ou d’élaboration de stratégies utopiques, vision bureaucratique, comme on ne combat la sphère informelle par des mesures administratives autoritaires, mais en s’attaquant au fonctionnement de la société, devant nous orienter vers une société participative et citoyenne.

D’où l’urgence d’un discours de vérité car les réserves de change ont évolué ainsi : 162,2 milliards de dollars en 2010, 182 en 2011, 190 en 2012, 194 en 2013, 180 en 2014, 144 en 2015, 114 en 2016. 96 milliards de dollars (hors DTS) fin 2017 et hors réserves d’or, l’Algérie possédant 173 tonnes d’une valeur, au cours de l’once actuel, d’environ 7 milliards de dollars allant vers 85/87 milliards de dollars fin 2018 avec le risque d’épuisement 2021/2022.. Selon le FMI en 2022, les réserves de change permettront moins de 5 mois d’importation estimées et en 2023 estimées à 12 milliards de dollars moins de 3 mois d’importation. La croissance devrait ralentir très fortement dès 2020 en provoquant une augmentation du taux de chômage. Elle se traduira aussi par la persistance des déficits budgétaires et surtout des déficits externes qui vont éliminer progressivement toutes les marges de manœuvre dont dispose l’Algérie . Selon le Fonds monétaire international (FMI) , l’Algérie avait besoin d’un baril à 87,6 USD pour atteindre son équilibre budgétaire en 2016 contre 60 dollars en 2007 , 80 dollars en 2009, 125 dollars en 2010 140 dollars en 2012, 110 dollars/baril en 2015, Pour 2017, dans le cadre de la Loi de finance 2017, le niveau est proche de 75 dollars sur la base des dépenses du déficit clôturé. Pour 2018, au vu du de la Loi de finances complémentaire de 2018, approuvé le 5 juin 2018 , par le Conseil des ministres prévoit une enveloppe de 500 milliards dinars supplémentaire ( environ 4,4 milliards de dollars) en autorisations de programme, de la dépense publique actuelle, des dépenses improductives, des subventions généralisées sans ciblage, des surcoûts et une mauvaise gestion pour ne pas dire corruption, il faut un baril dépassant les 100 dollars, pour ne pas puiser les réserves de change et éventuellement les augmenter.

Conclusion

Le retour à la confiance et de la croissance dans le cadre des valeurs internationales, condition de la stabilité politique, sociale et économique

Pour relever les défis futurs, se projeter sur l’avenir, loin de tout populisme dévastateur, un une nouvelle gouvernance, un langage de vérité et la moralité des gouvernants s’imposent. Il y va de la sécurité nationale. Avec grande rigueur budgétaire, une meilleure gouvernance, un changement de cap de la politique économique actuelle, avec un baril entre 60/70 dollars, l’Algérie peut sens sortir, possédant des atouts. L’endettement est faible, 20% du PIB, la dette extérieure 2,5% du PIB.

Mais surtout l’Algérie a besoin d’un retour à la confiance pour sécuriser son avenir, de s’éloigner des aléas de la mentalité rentière, de réhabiliter le travail et l’intelligence , de rassembler tous ses enfants et toutes les forces politiques, économiques et sociales, évitant la division sur des sujets secondaires, d’apprendre à respecter nos différentes sensibilités et donc les opinions d’autrui, par la culture de la tolérance. C’est ainsi que l’Algérie éternelle peut réaliser, le serment du 01 novembre 1954, un développement durable conciliant efficacité économique et une profonde justice sociale à laquelle je suis profondément attachée.

  

Auteur
Dr Abderrahmane Mebtoul

 




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