26 avril 2024
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Le FMI tance sévèrement le gouvernement Bouteflika-Ouyahia

Nécessité de réformes structurelles en Algérie

Le FMI tance sévèrement le gouvernement Bouteflika-Ouyahia

Le gouvernement Bouteflika-Ouyahia se fait sérieusement remonter les bretelles par le Fonds monétaire international (FMI). L’alarme est donnée à ceux qui veulent ouvrir les yeux. En effet à la suite du séjour d’une équipe du FMI en Algérie entre février et mars, il a été établi un certain nombre de recommandations particulièrement urgentes.

Dans sa communication, le FMI recommande « un assainissement soutenu mais graduel des finances publiques est nécessaire, s’appuyant sur une stratégie de financement diversifiée qui exclut l’emprunt auprès de la banque centrale ». Nous y voilà ! Ce conseil amical du Fonds semble remettre en cause toute l’architecture du programme du président Bouteflika, défendu bec et ongles par Ahmed Ouyahia

Puis d’ajouter que « la diversification de l’économie requiert une masse critique de réformes structurelles, en partageant de manière équitable la charge de l’ajustement.

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« L’Algérie reste confrontée à des défis importants, posés de la baisse des prix du pétrole il y a quatre ans. En dépit d’un ajustement budgétaire important en 2017, les déficits budgétaire et du compte courant extérieur demeurent élevés. Si les réserves restent abondantes, elles ont diminué de 17 milliards de dollars, pour atteindre 96 milliards de dollars (hors DTS). L’activité économique globale a ralenti, bien que la croissance hors du secteur des hydrocarbures soit restée stable. L’inflation a ralenti de 6,4 % en 2016 à 5,6 % en 2017 », détaille Jean-François Dauphin, patron de la délégation du FMI.

Il constate aussi que  « depuis la fin 2017, les autorités ont modifié leur stratégie macroéconomique à court terme. Pour stimuler la croissance et la création d’emplois, elles ont adopté un budget expansionniste pour 2018, dont le déficit sera financé principalement par la banque centrale, et ont renforcé les barrières à l’importation. Elles entendent reprendre la consolidation budgétaire à compter de 2019, en vue de rétablir l’équilibre budgétaire en 2022 ».

Il ajoute que « la mission partage le double objectif des autorités de stabiliser l’économie et promouvoir d’une croissance plus durable et plus inclusive, mais elle considère que le nouveau dosage de politique économique à court terme est risqué et pourrait entraver la réalisation de ces objectifs. Les nouvelles mesures risquent d’aggraver les déséquilibres, accentuer les tensions inflationnistes et accélérer la perte de réserves de changes. En conséquence, il se peut que l’environnement économique ne devienne propice ni aux réformes, ni au développement du secteur privé ».

Comme pour tempérer les critiques, la délégations ajoute que « la mission est d’avis que l’Algérie a toujours une fenêtre d’opportunité pour concilier ajustement économique et croissance. Avec une dette publique relativement basse et une dette extérieure faible, il est possible de renforcer les finances publiques graduellement ».

Cependant, le communiqué ajoute que « la consolidation budgétaire est nécessaire pour ajuster le niveau des dépenses au niveau réduit des recettes, mais elle peut se faire à un rythme régulier sans recourir au financement monétaire de la banque centrale. Il s’agit de recourir à un large éventail d’instruments de financement, notamment l’émission de titres de dette publique au taux du marché, des partenariats publics-privés, des ventes d’actifs et, idéalement, d’emprunts extérieurs pour financer des projets d’investissements bien choisis. »

Il conseille d’augmenter les recettes non-pétrolières « à travers l’élargissement de l’assiette fiscale (réduction des exonérations et renforcement du recouvrement) et, d’autre part, en réduisant graduellement le poids des dépenses courantes dans le PIB et en réduisant les investissements tout en améliorant leur efficacité ». C’est en clair uhn train de réformes drastiques que recommande les crânes d’oeuf du FMI.

Dans le communiqué qui a conclu la visite, il a été relevé qu' »une dépréciation progressive du taux de change combinée à des efforts visant à éliminer le marché parallèle des changes favoriserait aussi l’ajustement. La banque centrale doit être prête à resserrer la politique monétaire si les tensions inflationnistes ne s’atténuent pas. Si le choix est fait de continuer de monétiser le déficit, il conviendrait de mettre en place des sauvegardes robustes, notamment en plafonnant strictement le financement monétaire en volume et en durée, tout en lui appliquant un taux de marché ». 

Il est évidemment question encore une fois de la dépendance aux hydrocarbures. Le FMI estime qu' »il convient d’agir sans tarder sur plusieurs fronts pour simplifier la bureaucratie, améliorer l’accès au crédit, renforcer la gouvernance, la transparence et la concurrence, ouvrir davantage l’économie à l’investissement étranger, améliorer le fonctionnement du marché du travail et l’adéquation entre les emplois et les compétences, et favoriser l’emploi des femmes. Pour accroître l’efficacité de la politique économique, les autorités doivent en renforcer le cadre. »

Enfin, le FMI conseille « la politique commerciale doit avoir pour objectif principal d’encourager les exportations plutôt que d’imposer des barrières non tarifaires aux importations, barrières qui créent de distorsions. » En conclusion, c’est à une entreprise de démontage en règle de l’arsenal des décision du gouvernement que s’est employée la délégation du FMI dans ses recommandations. 

 

Auteur
La rédaction

 




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