Samedi 2 mars 2019
Le gros mensonge des médias publics algériens
Les médias publics ont abondamment parlé des marches organisées vendredi 1er mars aux quatre coins du pays, mais ils ont sciemment menti aux Algériens sur le pourquoi de ces manifestations pour le moins historiques.
Tout le monde a vu et entendu les manifestants clamer haut et fort « non au cinquième mandat », sauf les médias publics algériens qui ont affirmé tous, sans exception, que les marcheurs demandent « un changement politique ».
La nuance est de taille, vous dira le premier venu. Le changement n’implique pas obligatoirement le départ d’Abdelaziz Bouteflika. Par contre, s’il n’y a pas de cinquième mandat, Abdelaziz Bouteflika ne sera plus là, et le changement, devenu inéluctable, sera l’œuvre de son successeur.
Les médias publics n’ont pas menti aux Algériens pour rien. Ils savent où ils veulent en venir. Ils suggèrent que le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, sera candidat et que s’il est réélu, un changement radical et rapide sera opéré, comme promis dans sa lettre de candidature publiée par l’APS.
De la télévision à la radio en passant par les journaux publics, aucun de ces médias n’a eu le courage et l’honnêteté de rapporter que les marches ont été organisées pour dire « non au cinquième mandat « , un slogan éludé sans doute par un ordre venu d’en haut.
Reste à savoir, cependant, si la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat demeure possible. Quand vos compatriotes, par millions, ici et ailleurs, vous somme de « dégager », le bon sens voudrait que vous partiez dignement, nul n’étant irremplaçable, le président de la République y compris.
Les Algériens ont beaucoup enduré ces dernières années en silence, ce qui a poussé d’aucuns à les mépriser ouvertement, au point de vouloir leur imposer un chef de l’Etat grabataire. Trop, c’est trop ! « Non au cinquième mandat », clament désormais les Algériens. Trouveront-ils une oreille attentive ? Réponse demain dimanche avant minuit.
D’ici là, les médias publics continueront certainement à mentir aux Algériens sur le pourquoi de ces marches. Mais gageons que si Abdelaziz Bouteflika abdiquait, les mêmes médias changeraient de ton et se mettraient illico du côté de l’homme fort du momen