Dimanche 26 janvier 2020
Le Hirak face aux contre-révolutionnaires et aux opportunistes
C’est à partir d’une expression proprement africaine que nous essayons de comprendre la situation actuelle du Hirak algérien. On entend par se faire enfariner l’exemple de toutes les personnes qui sans tirer aucun avantage, ont répondu favorablement à l’appel du régime illégitime.
Il se veut que quelques personnes se voient plus légitimes pour parler au nom du Hirak alors que d’autres trouvent le moyen de travestir le sens de la révolution pour satisfaire leur ambition politique. Il n’est pas dans nos usages de « donner des noms » alors qu’ils sont connus sur la place publique d’être des opportunistes à tout va. De la sorte, ils organisent leur manœuvre politicienne sous la forme largement répandue dans le milieu associatif ou militant qui laisse croire à une fraternité éternelle des gens heureux. Leur action limitée à la simple manipulation de l’opinion consiste à détourner le cours de la révolution au profit de leurs propres intérêts et de ceux qui les subjuguent sous le feu étincelant du kaléidoscope des promesses.
A la limite de la traîtrise, ces gens-là croient dur comme fer « sauver l’Algérie » d’une catastrophe annoncée alors qu’ils ne sont en définitive que des jouets aux mains du système algérien. Pire que tout, ils auraient du s’abstenir d’agir de la sorte au lieu de créer l’illusion d’un faux-semblant de dialogue qui sert uniquement le pouvoir en place. Ces gens-là doivent bien admettre que même la traditionnelle concertation initiée par le régime ne sert pas du tout la révolution. C’est tout le contraire qui se produit.
A l’inverse de ce qu’ils croient être ou détenir comme légitimité politique, ces derniers se fourvoient dans une impasse parce qu’ils ne peuvent rien obtenir d’un système qui perdure au détriment de la volonté du peuple algérien. On l’a vu et on l’a répété, ils s’adressent aux mauvais interlocuteurs. Ces derniers sauf tout, ne détiennent pas le pouvoir réel qui est entre les mains de l’armée.
D’une façon imagée, ils sonnent à la mauvaise porte tant est leur désir de trahir le peuple qui ne les a pas recommandé a personne. Tout sauf, la trahison saute aux yeux. Voyons voir, les uns parce qu’ils ont occupé de « postes de responsabilité » se croient autoriser à se montrer indispensables tandis que d’autres plus au moins marqués par l’aventurisme se posent en leader incontestables alors qu’ils n’ont prouvé aucune hardiesse ou prise de risque politique.
Ainsi, les marchandages au plus offrant se poursuivent jusqu’au travestissement de la réalité du Hirak par quelques politiciens algériens. Il va s’en dire que ce sont les partis politiques les plus informes sur leur assise sociale qui se fourvoient dans une ahurissant condescendance de la représentativité du mouvement populaire.
Pourtant, il est malvenu à quiconque de dire qu’il « représente le « Hirak » alors que le mouvement est en lui-un cercle kaléidoscopique de la représentation de la population. Si jusqu’au maintenant une large part de la population a su maintenir la cohésion de la protesta, un certain nombre de politiciens s’aventurent à épancher la corde raide du Hirak qui a résisté jusqu’à maintenant à toutes les tentatives manipulatoires du pouvoir.
Ces derniers ne sont en définitive que la nouvelle illusion alimentée par les mêmes fausses promesses du système algérien. Il va de soi que la réussite du la révolution passe nécessairement par une plus forte et encore plus tenace pratique militante. Du coup, les animateurs du Hirak ne doivent pas seulement dénoncer les diverses impostures mais ils doivent aussi inscrire le mouvement dans une nouvelle étape stratégique. Cette dernière reste à affranchir pour vaincre le régime.
De plus, ce ne sont pas certainement les moyens colossaux dont dispose le système algérien qui lui permettent à eux seuls de tenir face au Hirak mais ce sont exactement les liens de clientélisme que tisse le pouvoir qui lui accordent un nouveau sursis. De la sorte, les divers enfarinés par le régime se font rouler comme des sardines et servent d’alibi à la concertation initiée par le président désigné par l’armée. A ce titre, ils « contre-révolutionnent ».