10 février 2025
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« Le kabyle en quelques règles », d’Idir Tas

Le romancier Idir Tas vient de publier aux éditions du Net (LEN) un livre didactique, différent des précédents, intitulé “Le kabyle en quelques règles”.

Le livre se lit bien et simplifie l’apprentissage du kabyle ; il rassemble les bases de cette langue ancestrale qui compte plusieurs dizaines de millions de locuteurs dans le monde, et dont les racines remontent à l’origine des Amazighs (Berbères) en Afrique du Nord, il y a plus de dix mille ans, comme en témoignent les gravures rupestres du Tassili-n-Ajer.

Après un rappel de la transcription en caractères gréco-latins des quarante-et-un phonèmes du kabyle, l’ouvrage présente dans sa première partie les principales règles grammaticales de cette langue concernant le genre et le nombre des mots, l’expression de la possession et le système pronominal.

Ainsi découvre-t-on que la distinction entre le genre masculin et le genre féminin se fait par une distinction de lettres placées au début du mot. Les mots masculins commencent généralement par un “a”, un “i” ou un “u” et les mots féminins par un “t pointé (équivalent de th)”. Pour mettre un mot au pluriel, on ajoute le suffixe “en” pour les mots masculins et “in” pour les mots féminins.

La deuxième partie du livre regroupe la conjugaison des verbes au présent, au passé, au futur et à l’impératif.

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L’auteur explique que la conjugaison se fait à partir d’un radical, généralement un infinitif ou un prétérit, auquel on ajoute selon le pronom personnel un préfixe et un suffixe.

Les suffixes à ajouter au radical sont liés non pas à la valeur temporelle, mais aux pronoms personnels. Ces suffixes sont les mêmes au présent, au passé et au futur. Quant aux préfixes, ils sont liés à la valeur temporelle et ils varient selon le temps de la conjugaison.

La troisième partie de cet ouvrage recense les mots de la vie courante. Ainsi le lecteur trouvera-t-il une liste de termes renvoyant à la structure et à l’ameublement de la maison, aux animaux domestiques et sauvages, aux arbres fruitiers, ainsi qu’à tout ce qui a trait au corps humain.

Enfants et adultes trouveront certainement dans ce livre, riche en exemples et en tableaux de synthèse, de quoi satisfaire leur curiosité et leur soif d’apprendre pour enrichir leur culture. Un livre à lire absolument

Tahar Khalfoune

9 Commentaires

  1. Ça commence mal pour enseigner l’orthographe kabyle aux autres: Il y a plusieurs fautes sur la photo montrant des exemples. La lettre « ṭ » (un t avec un point dessous) se prononce comme le « ط » de la langue arabe, ou comme le t au milieu du mot « tameṭṭut » (une femme.) Aucun groupe berbère, encore moins kabyle, ne prononce ṭilefṭ au lieu de tileft (la laie, femelle du sanglier.)
    Le pluriel de ilef (sanglier) n’est pas ilfen mais ilfan. Aucun kabyle d’aucune région ne dit ilfen.
    Et tous les trois mots en bas de la page (pour chacal) contiennent des fautes d’orthogaphe aussi.

    • Azul @ KICHI. Je présume que le livre n’est pas pour les chevronnés comme toi où, dans une moindre mesure, pour moi. C’est pour la jeune génération de Kabitchous de la diaspora et, pourquoi pas, les arabophones d’Algérie le jour où le régime le décidera.
      Pour ma part, je viens d’envoyer le lien à mon fiston.
      Il faut encourager ces initiatives. Thenemirth.

      • Salut Urfane!
        ll s’agit clairement d’un cas de “raisonnement juste sur une figure fausse”, car ces erreurs sont trop grosses et flagrantes, et le texte lui-même les contredit.
        Je me demande si ce n’est pas un logiciel qui a produit ces exemples sans que personne ne les vérife?
        Pour illustrer à quel point ces trucs « d’intelligence artificielle » peuvent produire des stupidités: avant d’envoyer mon commentaire, pour être sûr de ne pas me tromper sur le mot laie en français, j’ai demandé à ChatGPT quel est le féminin de “sanglier”. La réponse de ChatGPT: “sanglière”.
        J’ai répondu: « Non, c’est faux. Essaye encore. » ChatGPT s’est alors excusé et m’a donne “laie”.
        Et c’est loin d’être la seule réponse erronnée de sa part à une question très simple.

        • Azul a Kichi .

          On a demandé au ChatGPT français  » Lucie » : est-ce que les oeufs de vache sont bons pour la santé , il a répondu oui.
          Je pense qu’il faut supprimer la lettre « I » pour  »intelligence » et la remplacer par autre chose. « S » par exemple pour synthèse.

          Il faut savoir aussi que ces algorithmes sont bridés.

          • Salut, Dda Hend.
            On dirait que ChaGPT fat du meilleur boulot avec les problèmes compliqués qu’avec les plus simples.
            L’autre jour je remplissais un formulaire en ligne et je devais donner un certain numéro. Mon numéro commençait avec une lettre, disons A, suivie de neuf autres caractères, mais le second était un O, alors je ne savais pas si c’était la lettre O ou un zéro. J’ai donc demandé à Chat-j’ai pété. Il m’a répondu qu’il ne savait pas et m’a conseillé de consulter le site officiel de ceci et cela, d’appeler ou de me présenter à tel ou tel bureau, etc.
            Je lui alors demandé quel était le format de numérotation de ce document dans le pays, et la réponse est de « une lettre suivie de neuf chiffres » !
            Je lui ai alors indiqué qu’il venait de me donner la réponse à ma première question puisque seul le premier caractère est une lettre, tous les autres étant des chiffes. ChatGPT m’a alors présenté toutes ses excuses.

  2. « il rassemble les bases de cette langue ancestrale qui compte plusieurs dizaines de millions de locuteurs …. » La preuve que c’est un otantik kabychou qui a écrit ce livre

    Et moua qui croyais qu’on était des milliards.

    En sorte c’est du kabyle pour les nuls. Cependant moua qui n’entrave que pouic à tamazight akadimik qui a fait de moua un analphabète dans ma langue maternelle je ne peux que me réjouir de la parution de ce livre qui réhabilite taqvailit. A condition qu’il n’emprunte pas le même chemin.

  3. A l’école, on nous a appris les langues étrangères, l’arabe morte, le français et l’anglais à peu près comme si au dictionnaire : quelques textes suivis de quelques règles grammaticales. J’ai découvert plus tard et, chose bêtement logique, qu’une langue s’apprend dans son contexte. On apprend ainsi la «langue ´et’ civilisation anglaise/américaine/.. » ou autres. Même une langue antique comme le latin est enseignée dans cet esprit de contextualisation ou la vie quotidienne, les arts, les croyances, la société, la politique sont les ‘porte-manteaux’ de la langue.
    Ce livre ne remplace évidemment pas la force et les moyens d’un service ou d’une direction de la langue kabyle encore imaginaires; je trouve néanmoins que c’est une bonne approche de classifier les mots selon les contextes d’usage, … et ça ne gate rien si on y met dedans un peu de vie.
    Après, il faut toujours revenir sur ce qu’à déjà été fait : travaux antérieurs (quitte à les critiquer et ne pas les suivre sur tout), recueils de poésie, oralité, romans.

  4. MM. TAS et Khalfoune : Désolé de vous dire que vous êtes complètement en dehors de la plaque ! L’extrait que j’ai vu de ce livre sur le site de l’éditeur m’a choqué. Les règles de transcription et d’écriture ne correspondent en rien aux règles qui ont évolué depuis Boulifa à nos jours en passant par Mammeri, aux règles en vigueur dans les écoles et les universités. Ce livre ne servira qu’à induire en erreur les apprenants. Je vous invite à lire les bonnes règles dans ce livre GRATUIT en PDF : https://adrar-inu.blogspot.com/2018/07/tamazit-yiwet-yiwet.html

  5. Quelques commentaires sur les raisons qui ont guidé mes choix dans l’écriture de ce livre.
    Pour faciliter la transcription du kabyle en caractères gréco-latins, j’ai opté pour le système suivant : à un caractère correspond un seul et unique phonème. Ainsi les sources d’erreur et de confusion me semblent pratiquement éliminées.
    Pour retranscrire les 41 phonèmes, il aurait fallu ajouter – ou plutôt créer – cinq caractères nouveaux, ce que je n’ai pas souhaité faire. Par contre, je me suis permis de redoubler certains caractères déjà existants. C’est le cas du “t” lié à 4 phonèmes (t, ta, th et ts), du “d” lié à 3 phonèmes (d, dha et dh), du “z” lié aussi à 3 phonèmes (z, za et dza) et du “g” lié à 2 phonèmes (ga et gha).
    Dans cette proposition de retranscription, cela donne pour le t : t (=t), tt (=ta), t pointé (=th) et deux t pointés (=ts). Pour les autres caractères, je vous renvoie à la lecture de l’extrait sur le site de LEN.
    Le “v”, enlevé dans la transcription de Mouloud Mammeri, retrouve sa place parmi les 41 caractères, ce qui permet d’éviter certaines confusions comme “ivi (fève)/ibi (emmener) et “ivan (c’est évident)”/iban (c’est cuit)”.
    Revenons aux origines de la langue berbère. Le “tifinagh” n’a que 31 caractères qui retranscrivent sans doute plus de 31 phonèmes de la langue berbère ancienne.
    Aujourd’hui, on peut donc retranscrire le kabyle en caractères gréco-latins avec seulement 31 caractères, lesquels ne peuvent couvrir à eux seuls les 41 phonèmes. Il serait intéressant d’étudier les nombreuses gravures rupestres du Tassili-n-Ajer pour savoir comment tous les sons on été retranscrits et ont pu être identifiés par tous.
    Pour information, le français arrive à retranscrire 36 phonèmes avec seulement 26 caractères. Il fait appel pour la retranscription d’autres phonèmes aux deux méthodes suivantes :
    1) “consonne + voyelle = autre phonème (g + a = ga, comme garçon)”
    2) “consonne + consonne = autre phonème (c + h = ch, comme cheval)”
    Par ailleurs, la règle de doubler la consonne en français, lorsqu’elle est comprise entre deux voyelles ne peut pas s’appliquer en kabyle. C’est pourquoi, je préfère écrire “maman”, “yema” au lieu de “yemma”. Mais ce n’est qu’une simple suggestion de ma part. Libre à vous de la suivre ou non.
    Rappelons que l’écriture chinoise compte près de 50 000 signes, appelés idéogrammes (seulement 5000 idéogrammes sont couramment utilisés). Les 41 caractères du kabyle ne sont donc pas de trop.
    Le but de mon livre est de réunir quelques règles qui régissent cette langue ancestrale. La transcription n’est que le premier des trente-sept chapitres que compte l’ouvrage. Seize chapitres sont consacrés à la grammaire, sept à la conjugaison et treize au vocabulaire de cette langue d’une richesse exceptionnelle.
    Enfin, il va sans dire que pour établir les nombreux tableaux de synthèse du livre, aucune intelligence artificielle n’a été utilisée ! Feuilleter tous les jours durant plusieurs mois le dictionnaire m’a permis de réunir et de classifier les exemples donnés.
    Quant au nombre de locuteurs du kabyle dans le monde, certaines sources recensent environ six millions, d’autres une dizaine de millions et d’autres encore des dizaines de millions. Mais, à mes yeux, le nombre exact de locuteurs a peu d’importance, car le kabyle, même s’il ne compte qu’un seul million de locuteurs, mérite tout notre dévouement et toute notre attention.
    Bonne lecture et bon vent à la langue kabyle !

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