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Le major ENI et les déboires de ses projets de biocarburants en Afrique

Pétrole
Image par drpepperscott230 de Pixabay

Le géant italien de l’énergie ENI, l’un des principaux producteurs d’émission de combustibles fossiles, a lancé un vaste programme dans six pays d’Afrique. L’objectif : y cultiver du ricin, une plante qui est ensuite transformée en biocarburant.

Peut-on produire des biocarburants de façon durable afin de continuer nos trajets en voiture ou en avion sans aggraver le réchauffement climatique et sans causer des dégâts environnementaux ? ENI affirme que oui. Sa stratégie de programme agro-énergétique qui, selon la communication qu’en fait ENI, devrait bénéficier aux agriculteurs africains, est aussi l’un des piliers du nouveau partenariat entre l’Italie et le continent africain, lancé il y a quelques jours par la Première ministre d’extrême droite d’Italie, Georgia Meloni.

Au Kenya, des milliers d’agriculteurs ont été attirés par la promesse d’ENI : gagner de l’argent grâce à la culture du ricin. Mais selon des recherches de l’ONG européenne Transport et Environnement, l’entreprise n’a même pas atteint le quart de ses objectifs de production pour 2023. Le bilan est décevant.

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« Les petits fermiers n’ont pas du tout eu un soutien logistique, ni de formations suffisantes pour maîtriser ces nouvelles cultures. Et leur production a été très affectée par la sécheresse », explique Agathe Bounfour, responsable de l’enquête. La multinationale affirme au contraire que le ricin serait très résistant et adapté aux terres arides.

Au Congo-Brazzaville, les résultats ont été encore plus médiocres. La production n’y a même pas dépassé le stade des tests. Dans ce pays, ENI s’appuie pourtant sur des grandes sociétés agro-industrielles.

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« Les plantes n’étaient pas adaptées au contexte de la production locale. Et plus globalement, il y a quand même au Congo beaucoup de question sur l’activité de ces multinationales agricoles, qui se sont implantées avec le soutien du gouvernement congolais. Il y a eu des cas d’accaparement des terres. Ce qui pose aussi des questions sur le bénéfice des populations locales », reprend Agathe Bounfour.

Ailleurs dans le monde, le groupe ENI produit déjà des biocarburants de façon industrialisée – notamment de l’huile de palme, responsable de déforestation à grande échelle.

RFI

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