Dans une nouvelle démonstration d’autorité, le ministère de l’Éducation nationale a intensifié sa répression à l’encontre des enseignants en exigeant des directions de wilaya la transmission des noms des enseignants ayant refusé de publier les résultats des examens du deuxième semestre sur la plateforme numérique officielle.

En application des directives ministérielles, les directeurs de l’éducation au niveau des wilayas ont sommé les chefs d’établissements scolaires de garantir la tenue des conseils de classe dans les délais impartis et de veiller à ce que les bulletins de notes soient remis aux parents lors des portes ouvertes prévues le jeudi 20 mars. Par ailleurs, le ministère impose aux enseignants d’être présents ce jour-là pour répondre aux interrogations des parents, sous peine de sanctions.

Derrière ces injonctions administratives se cache une volonté manifeste de sanctionner toute forme de contestation. En effet, la circulaire ministérielle exige la transmission d’une liste détaillée des enseignants refusant de soumettre leurs notes, mentionnant leur nom, titre, grade, matière enseignée et même leur numéro de compte postal, ce qui laisse présager des retenues sur salaire comme mesure de rétorsion.

Un climat social tendu dans le secteur de l’éducation

Ce durcissement intervient alors que le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE) a annoncé, en début de mois, un boycott de la distribution des notes via les canaux officiels. Cette action vise à protester contre la politique répressive du ministère et le mépris affiché envers les revendications des enseignants. Toutefois, le syndicat a assuré que les élèves seraient informés de leurs résultats par d’autres moyens, notamment en salle de classe, lors des corrections de copies.

Cette fronde s’inscrit dans un mouvement de contestation plus large contre la nouvelle loi sur le statut particulier et le régime indemnitaire des travailleurs de l’éducation, jugée défavorable et imposée sans concertation avec les syndicats. Face à cette résistance, le ministère a opté pour une stratégie implacable visant à dissuader toute mobilisation, recourant à des pressions administratives, des menaces financières et des tentatives de division du corps enseignant.

A travers ces mesures coercitives, l’administration tente de faire taire les revendications syndicales et de briser toute dynamique de lutte dans le secteur de l’éducation. Mais les enseignants, bien que sous pression, ne semblent pas prêts à capituler, trouvant d’autres moyens d’exprimer leur mécontentement face à une politique jugée autoritaire et méprisante envers leurs droits et aspirations.

Pressions judiciaires contre les dirigeants du CNAPESTE : une base syndicale solidaire et mobilisée

Le mercredi 12 mars 2025, plusieurs wilayas du pays ont été le théâtre de vastes rassemblements de protestation à l’appel du CNAPESTE. Ces manifestations dénoncent les restrictions imposées à l’action syndicale et expriment une solidarité indéfectible envers Massoud Boudiba, coordinateur national du syndicat, et Boubaker Habet, secrétaire national chargé des affaires administratives, tous deux visés par des poursuites judiciaires.

À travers ces mobilisations, les enseignants réaffirment leur détermination à défendre leurs droits et leurs libertés syndicales, qu’ils considèrent comme des lignes rouges à ne pas franchir. Parmi les principales revendications figurent : le respect des droits syndicaux et de la liberté d’expression dans le secteur éducatif, l’amélioration des conditions de travail des enseignants par des réformes concrètes, l’a reconnaissance du rôle fondamental des enseignants dans la société, trop souvent relégué au second plan et l’arrêt immédiat des pressions et intimidations exercées sur les représentants syndicaux.

Vers une mobilisation nationale d’ampleur

Les manifestations du 12 mars ne sont qu’un prélude à une mobilisation plus large. Le CNAPESTE a annoncé deux journées de grève nationale, prévues le dimanche 16 mars et le mercredi 19 mars 2025, dans l’ensemble des établissements scolaires du pays. Cette montée en puissance vise à accentuer la pression sur les autorités afin d’obtenir des engagements concrets en faveur du corps enseignant.

Alors que le ministère cherche à étouffer la contestation, les enseignants, malgré les menaces, semblent plus que jamais déterminés à défendre leurs droits et leur dignité. Cette épreuve de force s’annonce cruciale pour l’avenir du dialogue social dans le secteur de l’éducation.

Samia Naït Iqbal

2 Commentaires

  1. La dictature est un pieuvre a milles tetes.
    Il n’y a ni minstere et ni rien du tout.
    Tous les chemins menent a la repression venant d’une meme source: Le regime des dictateurs.

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