Vendredi 7 décembre 2018
Le monde du travail et la corruption
A l’occasion de la journée internationale du 09 décembre contre la corruption instituée par l’ONU, la CGATA/SNAPAP, tient à rappeler à l’opinion publique nationale et internationale les dangers des effets de la corruption sur le monde du travail en Algérie.
A cause de la corruption des agents de l’Etat par les forces de l’argent et de la politique, des millions de travailleurs ne sont pas déclarés à la sécurité sociale actuellement en Algérie. Cette situation qui nuit à la situation individuelle et collective des travailleurs cause aussi de graves déficits aux caisses de retraites et menace sérieusement l’avenir de millions de retraités.
Bien avant, la réforme négative que le gouvernement envisage de mener, toutes les entreprises publiques ou privées usent et abusent en toute impunité et ne craignant aucun contrôle de l’Etat, du contrat à durée déterminée (CDD) qui au lieu d’être l’exception est devenu la règle mettant les travailleurs algériens dans des conditions difficiles et fragiles de telle sorte qu’ils ne revendiquent ni sur les salaires ni sur les conditions de travail.
Cette absence délibérée des pouvoirs publics qui sont de connivence avec les patrons ouvre la voie à des pratiques dignes des temps de l’esclavagisme où les horaires de travail ne sont pas respectés.
Pire, certaines catégories de travailleurs, comme les receveurs des cars, des gardiens, des agents de sécurité et des femmes de ménages ne bénéficient même pas du temps de repos, payés au SMIG et parfois moins que le SMIG.
Les effets néfastes de la corruption généralisée en Algérie mettent les travailleurs dans des situations des plus précaires jusqu’au point où la faim fait son apparition dans le pays comme le montre les nombreuses images où des algériens fouillent dans les poubelles pour pouvoir trouver de quoi manger.
La CGATA/SNAPAP met le gouvernement face à ses responsabilités car il dispose des moyens de contrôle, de répression et de dissuasion qu’il met en veilleuse.
La CGATA/SNAPAP prie instamment le gouvernement à mettre en œuvre les dispositifs prévus par la convention des nations-unies contre la corruption (CNUC) qu’il a ratifiée et s’est engagé à l’appliquer.
La CGATA/SNAPAP dénonce les harcèlements, poursuites et emprisonnements des travailleurs lanceurs d’alerte anti-corruption pourtant protégés par la CNUC et exige l’arrêt et la libération des tous les militants inquiétés dans le cadre de la lutte contre la corruption.
Malaoui Rachid, président