L’idée de transformer l’homme d’aujourd’hui en un autre, Nouvel Homme, dans un cadre spatial et temporel déterminé relevait, il n’y a pas si longtemps, de la science-fiction. Sinon comment peut-on le transformer alors que lui, il l’est déjà dès sa naissance ?
Il faut entendre par cette transformation-là, la préparation de cet Homme au culte de l’Humanité qui lui permettra de consolider encore et pour toujours le processus de son hominisation aussi bien dans l’entendement que dans les actes.
Une hominisation très précoce dont les formes d’expressions les plus fortes demeurent sans aucun doute l’égoïsme et l’indifférence. À cet égard, le mouvement associatif peut constituer un espace propice pour assurer une transition harmonieuse de ce que j’appellerai l’ère narcissique et/ou société d’enfance à l’ère mature et/ ou société d’adultes.
Le mouvement associatif forme pour ainsi dire un véritable laboratoire dans lequel un individu peut mettre à l’épreuve ce qu’il prétend être ainsi que sa capacité à le faire sentir aux autres et partant conforter le sentiment d’appartenance à une espèce en chair et en os.
Je parle du nouvel Homme, non qu’il existe un autre vieux amoindri par l’épreuve du temps, mais parce qu’il est simplement question de cet Homme recyclé dans ce laboratoire, après qu’il aurait perdu avant d’y accéder, toutes les caractéristiques d’une Humanité proactive. Notre Humanité à nous a malheureusement été appauvrie par une humanité citoyenne réductible à un ensemble de droits éparpillés ici et là.
Une humanité citoyenne au sein de laquelle les obligations dictées par les règles qui régissent le fonctionnement général de l’espèce ne sont pas encore admises par et dans l’usage. Un usage qui, pour l’instant, au-dessus de la règle jusqu’à nouvel ordre.
Dr Belkacem Hamaizi, ENS de Sétif