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Le nouveau cinéma algérien est en résistance

REGARD

Le nouveau cinéma algérien est en résistance

Alors que l’Algérie est plongée depuis plus de dix mois dans le mouvement de contestation populaire Hirak, le nouveau cinéma algérien se fait l’écho de cette résistance qui s’oppose au pouvoir en place.

Une nouvelle génération de réalisateurs et de réalisatrices ose parler de sujets qui dérangent. Si nombreux sont ces nouveaux films algériens qui écopent d’une interdiction de diffusion, ils parviennent à trouver une place singulière dans les festivals de cinéma internationaux. 

Le sexe, le voile, l’oppression, la décennie noire… une poignée de réalisateurs et réalisatrices venus d’Algérie s’attaque à ces sujets tabous. Ils s’appellent Mounia Meddour, Karim Messaoui, Sofia Djama, Hassen Ferhani, Amin Sidi-Boumediene… Leurs oeuvres dénoncent et résistent à l’image de ces milliers d’Algériens qui descendent dans la rue tous les vendredis depuis le 22 février 2019.

Des films qui subissent la censure en Algérie…

Les films de cette nouvelle génération de réalisateurs se retrouvent souvent sous le joug de la censure. C’est le cas notamment du film de Mounia Meddour, Papicha, acclamé à l’international, qui a vu son avant-première annulée à Alger et sa diffusion refusée dans le pays. Le film conte les aventures d’une jeune styliste et de ses amies éprises de liberté dans l’Algérie des années 90. Mais Papicha n’est pas le seul film algérien de cette année à subir une telle censure du régime. Même décision pour le film Fragments de Rêve de la réalisatrice Bahia Bencheikh El Fegoun, dont la projection en clôture du festival des Rencontres cinématographiques de Béjaia a dû être annulée. Des refus de projection contre lesquels s’élèvent ces cinéastes qui dénoncent des interdictions jamais motivées par la commission chargée d’octroyer les visas aux films nationaux. Ils avaient d’ailleurs uni leurs voix en septembre 2018 pour dénoncer la censure dans une tribune publiée par le journal francophone El Watan

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… mais qui brillent à l’international 

Ces films algériens se retrouvent cependant encensés à l’international par de prestigieux festivals de cinéma. Papicha était sélectionné dans la catégorie Un Certain Regard du 72e Festival de Cannes et est reparti avec deux prix lors du Festival d’Angoulême. Même succès pour Abou Leila d’Amin Sidi-Boumediène, qui faisait partie de la sélection des films en compétition lors la Semaine de la Critique à Cannes. Le documentaire 143 rue du Désert de Hassen Ferhani a, pour sa part, été primé par le festival de Locarno.

Et même une nomination aux Oscars

Contre toute attente, le film de Mounia Meddour représentera l’Algérie aux Oscars, et ce malgré la censure de son propre pays. A l’annonce de l’annulation de son avant-première à Alger le 21 septembre dernier, de nombreux jeunes Algériens n’avaient pas hésité à défendre le film lors des manifestations du vendredi en scandant “Libérez l’Algérie ! Libérez Papicha ! Libérez le cinéma”. Des slogans qui avaient rapidement trouvé un écho sur les réseaux sociaux, où les messages de soutien au film abondaient au lendemain de la décision. Selon le site expert en nouvelles technologies Reviewbox.fr, de nombreux jeunes Algériens ont piraté le film Papicha, s’échangeant le lien de téléchargement sur les réseaux sociaux. 

Auteur
R.N.

 




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