23 novembre 2024
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Le peuple béni voit rouge, le régime honni rit jaune  

TRIBUNE

Le peuple béni voit rouge, le régime honni rit jaune  

Le pharaon Boutef IV, résolu initialement à momifier son pouvoir, a été contraint au final à quitter son trône sans honneur. Pour lui dans le malheur, mais pour le peuple dans le bonheur.

Dans un contexte entaché de ses turpitudes. Mais pour le peuple dans une phase d’euphorique béatitude. Il se croyait béni. Il aura fini son règne banni. Les fins tragiques sont la rançon de la malédiction. Du châtiment en action. Il se croyait à vie intouchable et indéboulonnable. Il a achevé sa présidence éjecté comme un vulgaire histrion haïssable.  

Les intrigants portent toujours des gants, pour masquer leurs mains maculées de sang. Ils déchoient lamentablement de leur rang, après avoir servi leur gang. Mais surtout sévi contre les bonnes gens.  

Boutef IV se croyait propre. Il a été dégagé avec, en guise d’adieu, l’opprobre. Le peuple l’a éjecté de son fauteuil présidentiel, de son règne pestilentiel. Sans regret ni affliction. Plutôt dans l’allégresse et l’exaltation. Sans enterrement national. Ni remerciement au final. Sans effusion lacrymale. Ni couronne populaire florale. Sans sépulture nationalement sculptée. Ni mémorial au pays incrusté. Mais dans l’indifférence réservée à l’âme damnée, à un mafieux condamné.  

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Boutef IV s’en est allé ainsi déchu. Et le peuple n’était absolument pas déçu. Le peuple l’avait enterré de son vivant. Sans accorder aucun crédit au suivant, car fabriqué électoralement par le Boutefeu Gaïd Salah et la camarilla FLNèsque d’El Mouradia. Or, le peuple voulait, par la grâce du Hirak, élire son candidat dans El Houria. Un candidat sorti de la militante Rue, de ce noble peuple algérien en pleine mue.  

Pourtant, ce système qui nous a longtemps broyés, privés de nos droits, gouvernés à coup de triques, rendus à force de misère anémiques, défigurés à force d’endoctrinement islamique fanatique, survit à sa mort politique annoncée. 

Cependant, après une éclipse forcée d’une année, imposée par le pouvoir sous couvert de pandémie du Covid-19, le peuple algérien sort de son confinement contestataire. Il renoue avec son esprit frondeur, pour destituer le régime fraudeur, pour restituer à l’Algérie sa grandeur, à la nation sa splendeur.  

Actuellement, le régime est saisi de panique, devant le peuple soulevé contre sa gouvernance inique. Le peuple algérien, au cours de l’acte I du Hirak, a fait preuve d’une bravoure unique. Il s’était réuni en front, avec son habituel aplomb, pour laver l’affront. Contre le régime cyniquement effronté, le peuple était résolu à bravement l’affronter.

Rien n’arrêtait sa détermination, n’était l’interruption covedienne politiquement opportune, ce peuple algérien qui forçait mondialement l’admiration. Il était doté d’une titanesque force, résolu à clôturer plus d’un demi-siècle de farce. À recouvrer son authentique et réelle gouvernance, confisquée par un régime qui a abusé de notre confiance, n’a jamais eu notre créance, trahi les fondamentaux de la guerre d’indépendance.  

Aujourd’hui le peuple affiche de nouveau sa défiance, déterminé à tordre le cou à presque 60 ans de mafieuse déviance. Dans un élan d’ultime homérique délivrance, le peuple algérien se soulève de nouveau pour mettre fin à sa souffrance. Pour nettoyer le pays de sa purulence.

Redonner à l’Algérie son Excellence. Sa légendaire sublime noblesse. Et surtout récupérer ses richesses, accaparées par la même amovible dominante classe, celle qui nous fait vivre depuis l’indépendance dans la crasse. Dans le dénuement social et le reniement de notre identité. Celle qui nous a condamnés à nous abreuver d’une culture importée, nous instruire dans les mosquées, en lieu et place d’écoles censées nous éduquer. Pour nous gaver de connaissances pathologiques, aptes uniquement à fabriquer des fanatiques. Celle qui nous a longtemps contraints à manifester notre opposition dissimulés derrière les bosquets, à l’abri d’un régime illégitime casqué, pour éviter d’être brutalement matraqués. Et surtout être violemment embarqués, jetés en prison comme un déviant politique détraqué.  

Mais aujourd’hui l’heure de la gloire a sonné. Le peuple algérien s’est résolu à raisonner. À pacifiquement se mutiner. Il commence contre le système à tonner. Et il ne cesse par sa bravoure de nous étonner. Fièrement chaque manifestation l’hymne de la Libération il se met à entonner, avec une ferveur patriotique combative qui fait trembler le régime, ce pouvoir qui n’est plus légitime, dont les jours sont assurément comptés. Car assiégé par le soulèvement du peuple animé d’une inébranlable intrépidité, d’une témérité qui n’a jamais démérité, d’une hardiesse qui s’exprime dans la liesse, d’une force capable de vaincre toute adversité. En mesure d’abattre toute antagonique entité, pour recouvrer populairement sa souveraineté. Cette souveraineté longtemps confisquée, par un régime sur le point d’être disloqué. 

Le régime vivrait-il ses dernières heures ? Poussé vers la sortie par les historiques pacifiques heurts ? Les Algériens semblent en tout cas déterminés. Leur colère n’est pas près de se terminer. L’explosion populaire vers la révolte sociale va s’acheminer.

Assurément le champ politique algérien est miné. La voie du pouvoir se rétrécit. Son avenir devient imprécis. Sa survie est en sursis. Mais le peuple lui n’est plus indécis. Sa résolution d’en finir avec ce pouvoir, affermie par sa maturité et son savoir, est devenu un patriotique devoir. Le peuple respire enfin la vie et le souffle du changement, après une année passée sous confinement. Il aspire à vivre dans une Algérie démocratique dirigée horizontalement, par ses authentiques représentants élus loyalement.  

Il se bat pour déloger ce grabataire régime de mouroir, régime qui refuse de voir sa fin dans le miroir. Pourtant sa fin est inscrite dans l’histoire. Malgré ses machiavéliques manœuvres (électorales) dilatoires, il va être emporté par le Grand soir, porté au Grand Jour par un peuple algérien animé d’espoirs. Le peuple ne veut plus se nourrir de désespoir. Il ambitionne alimenter sa vie politique de Gloires. De gloires de prospérité économique et sociale. Dans une Algérie égalitaire, fraternelle, conviviale, aujourd’hui réengagée dans la voie révolutionnaire pour concrétiser son projet émancipateur. 

Le pouvoir doit entendre la voix de la Rue, avant que le peuple sur lui se rue. Il dépend du régime d’éviter la honte de la débandade, en cessant ses mascarades, ses manigances politiciennes sordides. Sinon, l’Algérie s’acheminera vers de violentes ruades, une brutale escalade, une subversive bousculade. Culminant dans une sanglante populiste insurrection. Parachevée par une vindicative populeuse et anarchique révolution, accompagnée de règlements de compte au bout, perpétrés par une population misérable à bout. Avec comme sanction populaire ultime, outre l’arrêt du mandat, un mandat d’arrêt contre l’ensemble du régime.  

La balle est dans le camp du pouvoir. Ne laissons pas à nouveau les balles remplir leur criminel devoir. Ne transformons pas l’Algérie en champ de bataille, où sur tout le territoire ça mitraille, dans chaque rue ça déraille, dans chaque ville ça torpille, dans chaque quartier ça pille. Le sang a déjà suffisamment coulé, ces dernières décennies écoulées, où l’Algérie a failli s’écrouler, sous l’assaut des terroristes islamistes qui pour les puissances ennemies roulaient. Tel est malheureusement le déroulé.  

Trêve des mesures antisociales et des élections badigeonnées de mascarades. Halte aux politiques maculées de sang de nos frères et camarades. Ces Algériens du peuple constamment sacrifiés. Par un régime qui se croit sanctifié. Adulé comme une déité. Élu pour l’éternité. Pourvu d’une religieuse infaillibilité. Armé d’une puissante solidité. Nimbé d’une inébranlable solidarité. Or, en vérité il a toujours gouverné dans la cécité, administré dans la surdité, aujourd’hui plus que jamais dans l’instabilité. Pire, il navigue à vue sans cohérence. Sans aucune adhérence. Ni adhésion. Ni cohésion. Il patine. Pourtant il poursuit sa rapine.  

Mais gare au réveil du peuple algérien longtemps dédaigné. La vie de rêve des puissants du régime se muera en cauchemar éveillé. 

Auteur
Khider Mesloub

 




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