5 novembre 2024
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Le peuple ne votera pas !

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Le peuple ne votera pas !

Hannah Arendt, en parlant du mensonge comme mode de gouvernance dans les états totalitaires, disait avec acuité une vérité qui trouve tout son sens dans les luttes que mène, héroïquement, le peuple algérien après qu’on l’ait drastiquement gavé aux mensonges d’état et mis sous scellé sa vérité : « Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n’est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien.

Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple, vous pouvez faire ce que vous voulez. »

Ce n’est désormais plus le cas avec le peuple algérien, au confluent d’une révolution, qui non seulement lui redonnera son indépendance confisquée, sa dignité bafouée, ses richesses pillées et sa liberté atrocement lapidée, mettra la lumière sur plus d’un demi-siècle d’arbitraire.

Le peuple ne peut ignorer, à la lumière de ce qu’est devenu le pays aujourd’hui, après la décennie noire et la vingtaine d’années de gouvernance de Bouteflika, que l’arrêt du processus électoral avait comme inique visée de sauver le régime militaire de Ouajda, et perpétrer l’arbitraire comme mode de fonctionnement de l’état et de ses institutions. 

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Le peuple ne peut se faire berner, à la lumière du ramassis d’oligarques et d’hommes de paille du pouvoir, dont certains croupissent dans la prison d’El-Harrach pendant que d’autres courent à son secours pour valider la prochaine mascarade électorale du 12 décembre. L’arrivée de Bouteflika au pouvoir avait comme seule veulerie politique de blanchir les artisans de la décennie noire, généraux tortionnaires et islamistes sanguinaires, de la décennie noire dont ils sont coupables.

Le peuple ne peut ignorer , à la lumière de ce que cherche à imposer Gaïd Salah par les armes, les arrestations arbitraires et la peur que, le pouvoir militaire, plus que jamais menacé par une révolution citoyenne, libre et indépendante de toutes organisations politiques  islamistes ou pseudo-démocrates évoluant dans la circonférence du pouvoir, veut asseoir à nouveau son hégémonie à travers un énième génocide électoral. Celui qui a valu au peuple algérien des décennies de coup d’Etat, des victimes civiles par centaine de milliers, des opposants par milliers dans les prisons et une rente qui a toujours servi à truffer les panses clientélistes  des gouvernements occidentaux et à acheter le mutisme complice des instances internationales des droits de l’homme. 

Pour ce faire, ce régime des sanguinaires, a fait recours, dernièrement, au grand despote Poutine. Le président par intérim, est parti courber l’échine pour lui baiser la main, le rassurer de son allégeance, lui montrer l’inflexibilité d’un régime docile, un régime qui compte bien se maintenir sur le trône comme l’ont fait tous ces dictateurs qui jouissent du soutien de Poutine. Celui-là même qui remplit les valises de Marine, à condition de faire monter le fascisme. Celui-là même, qui n’intervient dans les conflits internes des pays souverains, que pour jauger à la hausse le nombre de ses victimes et avec lui sa facture de vente d’armes et ses pots de vin. Ben Salman, le boucher de Khashoggi, n’a-t-il pas réussi, sous les applaudissements de Poutine, à désosser un opposant et à le mettre en pièce pour ensuite le rapatrier et l’offrir en offrande au Roi ?  

Bansalah est parti chercher chez le despote russe la meilleure formule chimique à même de dissoudre, dans le ciel d’Alger, la fumée furibarde que dégage, tous les vendredis, les quelques vingt millions d’alchimistes algériens. Poutine jubile, le sourire narquois, il semble trouver un nouveau marché juteux de polonium 210, celui utilisé pour anéantir les dissidents russes qui, quand ils ne croupissent pas en prison, ils se volatilisent sous l’effet hautement radioactive de cette substance chimique. Poutine est, dans la situation intenable que traverse le régime, le mieux placer, le plus aigri des artificiers pour conseiller Gaid Salah, par l’entremise de son homme de main, Bensalah, de la meilleure façon d’être un négociateur avec une grenade à la main.

Même si, aujourd’hui, les mécanismes de domination sont toujours les mêmes, avec des lieux de détention et de torture fait pour être de véritables oubliettes où, pour paraphraser Annah Arendt : «les opposants se volatilisent, sans laisser derrière eux ces signes d’une existence révolue que sont ordinairement un corps ou une tombe», la peur, pour cette jeunesse, qui n’a connu que l’air mensongère des Bouteflika et de ses amis bandits, est incollable à leur peau.

Ni les interpellations arbitraires ni la justice expéditive à l’endroit des militants politiques, syndicaux et associatifs, ne peuvent freiner la marche du peuple vers sa liberté. Même si les suppôts du système, Benflis, Tebboune, Mihoubi, Bengurina…, tous, anciens premiers ministres ou ministres sous le règne clientéliste des Bouteflika , se plient comme de l’origami à la volonté despotique de Gaïd salah, le peuple ne courbera pas l’échine,  le peuple n’abdiquera pas, le peuple ne votera pas.

Auteur
Mohand Ouabdelkader

 




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