L’audience du 17 avril 2025 du procès en appel concernant le détenu d’opinion Mohamed Tadjadit est renvoyé, encore une fois, informe Me Fetta Sadat., dans un bref communiqué.
Décidément, la justice en veut pour le détenu d’opinion Mohamed Tadjadit. L’appel concerne un jugement rendu par le tribunal de Rouiba (cour d’Alger) en date du 20 janvier 2025 ayant infligé à Mohamed Tadjadit une peine de 5 ans de prison ferme et 200 000 dinars d’amende ferme avec confiscation des objets saisis est renvoyé aux calendes grecques.
Dans cette procédure Tadjadit Mohamed est poursuivi de pas moins de quatre infractions (délits), rappelle Me Sadat. A savoir : atteinte à l’intégrité du territoire national, exposition à la vue du public des publications, vidéos et enregistrements sonores de nature à porter atteinte à l’intérêt national, incitation à attroupement non armé par l’utilisation des technologies de la communication et de l’information, outrage à corps constitué. (Articles 79, 96, 100, 146 du code pénal).
Bientôt ce jeune poète aura passé plus de temps en détention qu’à l’extérieur depuis l’intronisation de Tebboune à la présidence par le défunt Gaïd Salah au pouvoir en décembre 2019. Arrêté, condamné puis libéré, ensuite arrêté de nouveau et condamné à la prison ferme encore, le jeune Mohamed Tadjadit paye très cher sa liberté.
En clair, en Algérie, il ne faut pas avoir une opinion autre que la propagande officielle. Toute indépendance d’esprit et de réflexion est impitoyablement combattue par les autorités en place. Dans quel Etat de droit, un jeune poète peut-il être embastillé pour ses idées ? Mais en Algérie on n’est pas dans un Etat de droit. Mais dans un Etat autoritaire qui ne souffre aucune critique ni la moindre remise en question.
Il est utile de rappeler que près de 250 détenus d’opinion croupissent dans les prisons algériennes. Et qu’un nombre important d’Algériens sont sous le coup d’interdiction de quitter le territoire national.
Sofiane Ayache