Comme chaque année, Abdelmadjid Tebboune a sonné la mobilisation de son gouvernement pour s’occuper des besoins alimentaires des Algériens pendant le ramadhan. A croire que les Algériens ne consomment que pendant ce mois, le reste l’année, ils jeûnent.
Comme chaque année, les mêmes admonestations et promesses sont repétées à la veille du ramadhan. La problématique de l’inflation des prix et de la raréfaction de certains produits ont occupé une bonne place dans la réunion du conseil des ministres de lundi 20 février 2023. Abdelmadjid Tebboune comme pour faire bonne figure a émis une série de recommandations pour assurer la disponibilité des produits alimentaires et éviter justement la hausse des prix.
Les ministères de l’Intérieur, de l’Agriculture et du Commerce doivent s’atteler, dès cette semaine, à la mise en place d’un dispositif de veille minutieux pour assurer le contrôle et le suivi quotidiens de l’approvisionnement du marché, en divers produits de première nécessité, qui, selon les termes du communiqué du conseil des ministres, « sont exploités par des bandes pour saper la stabilité sociale ». Voilà donc, la mobilisation générale est lancée, reste à attendre les résultats de ce raffut.
Le chef de l’Etat a également ordonné (toujours ordonner, selon le communiqué qui sanctionne les travaux) d’intensifier les systèmes d’alerte et de contrôle, qui toucheront les cités, les villages et les hameaux, en impliquant les autorités locales, de manière à contrôler les prix des denrées alimentaires de base et approvisionner et assurer la disponibilité de tous types de produits sur les marchés. Rassurant tout ça ? Peu sûr.
Les effusions de populisme sur fond de piété exacerbée propice au mois sacré suffiront-elles à empêcher l’érosion incessante du pouvoir d’achat, à combler les lacunes béantes du secteur de la distribution et à juguler la désorganisation du marché que le fantasque Rezig, ministre du commerce n’arrive pas à maitriser ? Là encore, on peine à croire à la compétence de ce ministre.
Le projet de loi relatif à l’industrie cinématographique, le développement des grands projets industriels structurants dans le secteur de l’Energie et des Mines et des projets de développement des réseaux ferroviaires ont été aussi débattus, selon le communiqué de la présidence.
La démolition des constructions habitées ne doit pas intervenir en hiver, selon le président de la République qui a ordonné de soumettre la démolition des constructions illicites habitées à un plan étudié minutieusement, préparé par les walis qui doivent le soumettre au ministre de l’Intérieur qui se prononcera de manière définitive après épuisement de toutes les voies de règlement administratif et réglementaire. Pourtant, cela n’a pas empêché les bulldozers et les pelleteuses à intervenir il y a trois semaines à Aïn El Hammam, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. A croire que Tebboune se réveille à la fin de l’hiver !!!
Le projet de loi relatif à l’industrie cinématographique a été reporté pour enrichissement, en tenant compte des directives suivantes : tenue d’assises dédiées au secteur du cinéma, en impliquant les acteurs et professionnels du secteur algériens, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
Le chef de l’Etat a souligné son attachement à ce que la nouvelle loi de l’Artiste comporte des mécanismes de prise en charge des aspects sociaux de tous les créateurs algériens, dans tous les types d’arts, en guise de reconnaissance de leur apport et de la belle image qu’ils reflètent de l’Algérie. La nouvelle loi doit constituer une véritable motivation et donner la capacité d’assurer une production cinématographique suivant une vision créative qui redonne à l’Algérie son lustre, forte de ce dynamisme que connait la société.
La loi doit tenir compte des différentes mutations et évolutions dans le domaine cinématographique, et répondre aux attentes des jeunes désirant se spécialiser dans ce domaine. Et enfin fixer des mécanismes bien définis pour le financement des projets cinématographiques, dans le respect des lois de la République, indique la même source. Autrement dit, une évidence qui n’a pas besoin d’un conseil des ministres pour la rappeler.
Il y a lieu de rappeler que le secteur de la culture et de la production cinématographique en particulier sont dans un état lamentable. Le manque de moyens, la bigoterie et l’absence d’une véritable politique culturelle au niveau national ont fini par décourager tous les hommes de culture et ont eu raison de ce secteur pourtant stratégique.
Tebboune a rejeté tous les délais à long terme pour la réalisation de lignes ferroviaires devant relier Annaba à la mine de Bled El Hadba et Béchar à Gara Djebilet en passant par Tindouf, ordonnant leur réduction immédiate. Comment et avec quels moyens ? Le chef de l’Etat ne semble pas s’encombrer de ces détails.
Mieux, il a « ordonné de réaliser ces lignes ferroviaires dans les plus brefs délais, suivant les standards internationaux, en partenariat avec des compagnies internationales, à même d’augmenter les capacités de production de ces deux projets, au regard de leur urgence économique pressante. »
Objectif : procéder à l’aménagement et à l’exploitation, en concomitance, concernant les différents travaux, en vue de parachever l’exploitation de la mine de Gara Djebilet.
Synthèse L.M.