Mardi 12 mars 2019
Le RCD dénonce « la lettre surréaliste » et appelle à la démission de Bouteflika
Nous publions le communiqué rendu public par le Rassemblement pour la culture et la démocratie ce mardi 12 mars suite aux mesures imposées par le pouvoir des Bouteflika aux Algériens depuis lundi soir.
« Abdelaziz Bouteflika vient de s’octroyer une prolongation illégale et indéterminée au poste de chef de l’Etat.
Dans une nouvelle lettre, encore plus surréaliste, que ses dernières adressées à la Nation pour briguer un cinquième mandat, il vient de mettre au pas la constitution pour livrer le pays à une bande mafieuse qui l’a déjà mis en coupes réglées.
A supposer que la feuille de route qu’il propose au pays est teintée d’une quelconque sincérité : Qui peut croire aujourd’hui qu’un homme qui déclare ne pas avoir présenté sa candidature à l’élection présidentielle qu’il vient de reporter d’un coup de plume, peut se porter garant de quoi que soit ?
En vérité, en vingt ans de règne, le chef de l’Etat ne s’est jamais démenti. Toutes les révisions constitutionnelles qu’il a conduites ont été conçues pour légitimer et asseoir son emprise sur le pays, toutes les commissions de réformes qu’il a installées ont été des moyens pour se dégager de pressions de conjonctures (éducation, justice…)
La nomination d’un fidèle au poste de premier ministre et le rappel d’un bon démarcheur au plan international pour un poste de vice-premier ministre sont des signes qui ne trompent pas sur un projet d’une vaine reprise en main devant la détermination des populations et de corporations entières.
Les manifestations qui se déroulent en ce lendemain de ces annonces et les appels pour une mobilisation plus forte le vendredi 15 mars 2019 ne trompent pas : cette nouvelle manœuvre du clan est vouée à l’échec
Mais en opposant un niet aussi catégorique à une mobilisation historique qui demande son départ et celui du système usurpateur qu’il incarne, il prend la lourde responsabilité d’engager le pays dans une aventure aux conséquences imprévisibles.
Ceux qui ont inspiré ou soutenu cette voie, à la Kabila en République démocratique du Congo, porteront eux aussi une lourde responsabilité devant le peuple algérien. Les déclarations de soutien empressé du ministre des Affaires étrangères de la France à la feuille de route du chef de l’Etat ne peuvent susciter que de l’inquiétude. C’est lui aussi, Jean Ives Le Drian qui déclarait en février dernier sur un ton méprisant que « L’élection (République démocratique du Congo) s’est achevée finalement par une espèce de compromis à l’africaine. Je ne vois pas pourquoi on le remettrait en cause aujourd’hui ».
Le RCD estime que l’heure est grave. Il dénonce l’irresponsabilité d’une telle décision qui peut préparer l’escalade.
Il appelle les acteurs politiques et sociaux à une riposte en mesure de l‘affront infligé à la Nation.
Il estime que la démission du Chef de l’Etat et l’incarnation de la fonction présidentielle par un comité de sages est la voie la moins risquée pour ouvrir une période de transition gérée par un gouvernement de salut national chargé des affaires du pays et l’installation d’une commission nationale indépendante d’organisation des élections.
Le but est d’élaborer une constitution conforme aux aspirations du peuple algérien à la paix, la démocratie et le progrès économique et social ainsi que l’élection des représentants des populations aux différents organes prévus dans cette nouvelle constitution.
Alger, le 12 mars 2019
Le RCD