Mercredi 23 mai 2018
Le RCD dénonce le nouveau règlement intérieur de l’APN
« Le Secrétariat national du RCD a tenu sa réunion mensuelle, le 22 mai 2018, à Alger. Il a mis à son ordre du jour la poursuite de la structuration organique du parti au lendemain de son cinquième congrès et la dégradation des conditions de vie de l’immense majorité des Algériens au moment où le gouvernement étale son incapacité à proposer des politiques publiques avant que ses ministres ne viennent se contredire sur la scène médiatique. L’exécutif du Rassemblement a aussi examiné les développements dans la situation internationale qui menacent la paix dans le monde et, singulièrement au moyen orient.
Au plan organique, le RCD enregistre avec sérénité les résultats de la mobilisation des jeunes militants qui ont tenu le congrès fondateur de leur organisation : « Les Jeunes Progressistes ». Cet événement qui a réuni 1006 jeunes est un message on ne peut plus clair pour tous ceux qui considèrent que la jeunesse a tourné le dos à la défense de l’intérêt général. En ce 19 mai, date anniversaire chère à notre jeunesse, en particulier aux étudiants, les voix faussement rassembleuses qui « conseillent » aux étudiants de se détourner du combat politique sont celles qui ont livré le système éducatif algérien à la régression de la pensée unique qui promeut le mimétisme au détriment du débat et de la raison. Les étudiants progressistes sont au premier rang de ceux qui se battent contre cette aliénation.
Sur un autre plan, le secrétariat national s’est penché sur les préparatifs de la rentrée sociale. Il a chargé les secrétaires nationaux de réunir les conditions pour la tenue d’une conférence publique autour du code du travail pour le 08 septembre 2018 et d’un colloque international autour de la question de la femme, les 14 et 15 du même mois. Il a aussi fait le point sur l’organisation du congrès des élus locaux progressistes prévu les 11 et 12 octobre, le campus des jeunes progressistes les 25,26 et 27 octobre et enfin le congrès des femmes progressistes le 24 novembre.
Au plan social, le chef de l’Etat, qui a consommé quatre ministres du commerce en l’espace d’une année, ne semble pas mesurer les dégâts qu’occasionne une telle instabilité dans un secteur aussi sensible. Les annonces contradictoires de chacun des locataires de ce ministère ont fini par désorienter les investisseurs, livrés à une gestion administrative de court terme, et conforter dans leurs pratiques tous les fraudeurs et les agents parasites du marché informel. Comme à chaque Ramadan, la mercuriale flambe et les responsables du secteur accusent les « citoyens boulimiques » et passent leur temps à rédiger des communiqués sur le renforcement du contrôle. Cette trame n’a rien d’anecdotique, d’autres secteurs subissent le même sort. Les rectifications de dernière minute du projet de loi de finance complémentaire, en particulier sur les concessions agricoles, les vas et viens dans le secteur de l’éducation, les inconséquences dans le traitement du statut et de la grève des résidents ou les couacs de notre diplomatie s’ajoutent aux manipulations de la scène politique pour tuer dans l’œuf toute alternative au statuquo de rigueur.
La nouvelle constitution promulguée en 2016 et qui renforce considérablement l’institution présidentielle semble déteindre sur toute la vie de la Nation. A un premier ministre devenu simple coordonnateur et rappelé à l’ordre à chaque annonce, l’Assemblée nationale est dessaisie de tout pouvoir d’initiative et de contrôle. Tout le monde sait que les retards enregistrés dans la loi de finances complémentaire pour son passage au conseil des ministres sont faits à dessein pour que le texte soit promulgué par ordonnance et éviter ainsi tout débat – certes formel au vu du vote bloqué des partis du pouvoir- au niveau de l’APN. De même, le nouveau règlement intérieur de l’APN ne laisse aucune initiative à l’opposition et renforce le contrôle sur les députés.
Le projet de loi organique relative aux lois de finance va plus loin. Sensé renforcer la transparence (exigence de la Banque mondiale), l’efficacité des dépenses, le rôle du parlement et codifier la notion de responsabilités dans la gestion des deniers publics comme le stipule l’exposé des motifs, le projet présenté aux députés cultive l’ambigüité et les approximations et dessaisi l’Assemblée y compris dans ses prérogatives fiscales traditionnelles en privilégiant dans de nombreux domaines la voie réglementaire (l’Exécutif). Ce texte, œuvre d’un patchwork de copié/collé des textes français et canadiens, est inopérant d’autant que la fonction présidentielle domine la vie publique. Le représentant du RCD à la commission des finances s’est positionné, sans succès, pour un renvoi du texte à l’exécutif pour lever les nombreuses ambigüités et rétablir un équilibre moins défavorable au parlement.
Enfin, le Secrétariat national du RCD condamne avec force les tueries de l’armée israélienne contre les manifestants palestiniens spoliés de leurs terres et de leurs droits à ériger leur propre Etat. Pour le RCD, la question palestinienne relève de la décolonisation, nullement d’un problème ethnique ou religieux ; son dénouement exige la solidarité la plus large. Il constate que la politique du fait du prince du président américain sur la question de Jérusalem et la poursuite de constructions dans les colonies va à l’encontre de la promotion de la paix dans la région. C’est aussi le cas dans la dénonciation unilatérale de l’Accord sur les activités nucléaires de l’Iran.
Alger, le 23 mai 2018