23 novembre 2024
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Le roman et les essais algériens mis en bocal en Algérie

Koukou éditions interdit

Au salon international du livre d’Alger, le SILA, vous ne trouverez jamais un roman ou un essai (encore moins) sur :

_ La critique de l’Islam.

_ La sexualité. (Encore moins celle des femmes et l’homosexualité).

_ La critique de l’arabe classique.

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_ Les généraux (tous thèmes).

_ La censure littéraire et médiatique.

_ La corruption d’État.

_ La question berbère.

_ La drogue (là, pas tout à fait sûr).

_ Les perversions de tous genres.

_ La critique virulente de la politique contrôlée…

Il est cocasse tout de même qu’une immense majorité des thématiques de la littérature (roman, essais et théâtre) soit absente dans les œuvres présentées dans un salon international du livre. C’est comme si vous organisiez un salon de l’automobile en présentant uniquement des chariots et des bicyclettes.

Sauf à traiter d’évocations convenues, sirupeuses et évasives ou qui touchent aux ennemis dans la propagande d’État ou des sujets qui ne font ni réchauffer ni refroidir, comme disaient nos anciens.

C’est-à-dire la littérature portant sur l’enfance, le colonialisme, l’occident, le capitalisme de l’occident, les juifs, la foi, l’amour platonique, très platonique, la poésie nébuleuse, la philosophie torturée, la géographie nationalisée, la sociologie trafiquée, la médecine encensée, le raï sublimé, l’architecture glorifiée.

Attention, ne pas me faire dire ce que je n’ai pas dit. Je parle des thèmes abordés avec absence des écritures iconoclastes et de fictions qui bousculent, ce qui est l’une des nombreuses bases de la littérature.

Pour le talent de nombreux auteurs, il n’y a aucun doute, en tout cas je n’ai pas de raison d’en avoir. Je les félicite avec un enthousiasme certain (à l’exception des écrivains d’État). L’amoureux des livres que je suis les encourage. C’est l’un des très rares événements, presque unique, pour lequel je regrette tristement de ne pas y aller et de rencontrer les auteurs, même en n’étant pas dupes sur la réalité des faits.

Des grands auteurs algériens, il y en a eu, il y en a et en aura toujours. Je parle des thèmes abordés et, surtout, de la manière de les aborder.

Pas étonnant que des auteurs soient censurés, que des maisons d’édition courageuses comme Koukou Éditions soient interdites de présence au SILA. C’est un scandale qui discrédite toute tentative de faire croire à des lumières rayonnantes, pourtant éteintes.

Boumediene Sid Lakhdar, enseignant retraité

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