jeudi, 23 octobre 2025
AccueilIci et ailleursLe Sahara occidental pris au piège de la «diplomatie du deal »...

Le Sahara occidental pris au piège de la «diplomatie du deal » de Trump, selon Abdelaziz Rahabi

Date :

Dans la même catégorie

RCD : une presse libre pour une Algérie libre

 A l'occasion de ce 22 octobre, Journée nationale de...

Algérie : gouverner sans le peuple

Les dirigeants algériens semblent dotés d’une qualité exceptionnelle, presque...
spot_imgspot_img
- Advertisement -

​L’analyse de l’ancien diplomate Abdelaziz Rahabi met en lumière une dynamique internationale complexe et potentiellement déstabilisatrice autour du dossier du Sahara occidental, dominée par ce qu’il nomme la « diplomatie du Deal » de l’administration Trump.

Cette approche, selon Abdelaziz Rahabi, vise moins à résoudre un différend qu’à imposer une solution favorisant la position du Maroc, au détriment du principe d’autodétermination.

L’élément déclencheur de cette analyse est la récente déclaration de Steve Witkoff, émissaire de Donald Trump, concernant une initiative américaine visant à aboutir à un « accord de paix » entre l’Algérie et le Maroc, évoquant même un délai de 60 jours selon certaines sources. Pour Rahabi, cette initiative n’est pas un geste de bons offices neutre, mais une opération d’influence cordonnée entre les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne.

Une manœuvre politique au Conseil de sécurité

Selon l’ancien ministre, ces trois puissances tenteraient de transformer le Conseil de sécurité de l’ONU en un outil de validation de leurs positions. L’objectif serait d’ouvrir la voie au transfert de la souveraineté sahraouie à la « puissance occupante » (le Maroc), tout en présentant cela comme un « gage à la normalisation des relations entre l’Algérie et le Maroc ».

Abdelaziz Rahabi dénonce le lien artificiel créé entre la question du Sahara Occidental et les relations algéro-marocaines, y voyant un « esprit néocolonialiste ». Il réfute catégoriquement la présentation de l’Algérie comme partie prenante ou sensible à cette pression étrangère.

​L’autonomie : de Paris à la Nouvelle-Calédonie

​L’analyse pointe la France comme l’« auteur intellectuel et matériel du ‘Plan marocain d’autonomie’ », qui s’emploierait à en détailler le modèle, notamment en s’inspirant de celui de la Nouvelle-Calédonie. Cette comparaison met en perspective la stratégie visant à institutionnaliser une large autonomie comme forme d’expression de l’autodétermination, un modèle que le Royaume-Uni et, plus récemment, la Russie, pourraient également endosser, notamment pour des territoires comme Gibraltar.

La question sahraouie en jeu

Le poids des États-Unis est présenté comme le moteur de cette « vaste opération », dont les objectifs seraient multiples.

Redéfinir le problème : présenter la question sahraouie non comme un conflit de décolonisation, mais comme un simple « différend algéro-marocain ».
​Légitimer l’occupation : aider à stabiliser l’allié marocain en validant de facto son contrôle sur le territoire.

Proposer un compromis forcé : Offrir au Polisario une large autonomie, voire une partie du territoire, sans consultation du peuple sahraoui.

À cela s’ajouteraient des préoccupations géopolitiques américaines concernant l’expansion des présences russe et chinoise en Afrique, incitant Washington à chercher à s’implanter au Sahel, une zone de non-droit et d’instabilité.

En conclusion, Abdelaziz Rahabi estime qu’une solution « juste, durable et définitive » ne peut émerger que de négociations directes et inconditionnelles sous l’égide de l’ONU entre le Polisario et le Maroc, rejetant le modèle des « équilibres précaires » et de la « diplomatie transactionnelle » inspiré du Moyen-Orient.

Sofiane Ayache

Dans la même catégorie

RCD : une presse libre pour une Algérie libre

 A l'occasion de ce 22 octobre, Journée nationale de...

Algérie : gouverner sans le peuple

Les dirigeants algériens semblent dotés d’une qualité exceptionnelle, presque...

Dernières actualités

spot_img

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici