25 avril 2024
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Le tamazight menacé d’extinction ?                                     

Tamazight

En Algérie, le tamazight est toléré timidement à l’école. D’autant que sur le terrain, il est écrasé par le mammouth linguistique que représente l’arabe nucléaire. Utilisé à tout va dans l’administration et quasiment tous les canaux d’information, il constitue une véritable chappe de plomb pour les langues du terroir qui peinent à survivre face aux assauts du vent mecquois.

Pour autant, si le canal millénaire de transmission orale est conservé, la disparition de Tamazight n’est pas pour demain, car toutes les mesures administratives du monde, toutes les méthodes pédagogiques modernes de la Terre, toutes les prises en charge de l’Univers ne sauraient remplacer le canal original qui a toujours guidé l’apprentissage du Kabyle et des autres composantes linguistiques berbères. Celui de l’unique élément approprié : « eddouh ».

Ce berceau suspendu qui vous inocule, à travers des mélodies que toute maman apprend bien avant d’enfanter, des vagues d’émotions acoustiques inexprimables. Ces eurythmies pénètrent le bébé que vous êtes dès vos premiers mois d’éveil pour y modeler à perfection vos muscles vocaux et y façonner des empreintes pédagogiques qui se traduisent toujours par un transfert de la paix, de l’amour et de la sérénité intellectuelle qui sont véhiculés par la source émettrice, la petite maman.

Cette paix de l’âme qui vous enveloppe dans le berceau s’enfonce en vous pour y marquer d’un poinçon indélébile votre ADN kabyle !

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Et s’il est un message salutaire à transmettre à travers tout le pays, c’est de maintenir cette tradition orale, à nulle autre pareille, en encourageant toute future maman qui maîtrise encore le berbère à le transmettre à sa progéniture tel un trésor inestimable !

Maîtriser le berbère dès l’enfance constitue un gage de réussite incommensurable, tant telle maîtrise procure un potentiel d’articulation phonématique à même de faciliter l’apprentissage de toute autre langue étrangère, y compris l’arabe. Et ça, seuls les berbérophones le savent ! Les autres se bercent de l’illusion d’une langue unique, l’arabe, qui serait la seule langue de Dieu, qu’elle est de ce fait au-dessus de toutes les autres. Corollaire, dans cette ambiance de bienfaisance islamiste, ces autres langues se doivent d’être éliminées le plus vite possible pour faire plaisir à Allah ! Nous n’irons pas bien loin quand la majorité de nos compatriotes vibre avec de telles niaiseries en tête, y compris les tarés du pouvoir !

Que rajouter d’autre ? Sinon que « El-dzaïr tecba tafunast id’yurwan inissi, ma t’rakdit d’miss, ma t’mec’hit d’issananene ! ». (L’Algérie ressemble à cette vache qui enfante un hérisson, elle ne peut se résoudre à l’écraser ni courir le risque de lécher sa peau hérissée !).

Kacem Madani

77 Commentaires

  1. Si seulement nos voisins, cousins, et compatriotes arabophones avaient le même amour et luttaient avec la même hargne pour leur vraie langue maternelle, la dardja maghrébine !

    • la dardja maghrébine est un sabir! l’Arabe classic est la seule langue qui peut unir les peuples du Maroc à l’Irak, du Liban au Yémen et de l’Algérie au Soudan. Les gens éduqués et de bon goût s’exprime en arabe classic!

      • Toutes les langues sont des « sabirs. » Si tu vois les choses du point de vue qu’il y a des langues « pures » alors le français n’est que du très mauvais latin mélangé d’un peu de langue barbare. L’anglais lui-même serait la langue la plus ridicule du monde et personne ne devrait l’appeler une langue parce que 80% de ses mots de vocabulaire sont empruntés à d’autres langues et sa grammaire ancienne a tellement « dégénéré » depuis quelques siècles qu’un anglais des années 1400 ne comprendrait rien à l’anglais d’aujourd’hui. Quant à l’arabe, crois-tu qu’il descend des nuages ou d’Allah? Lui aussi serait du mauvais sémitique et proto-sémitique. Renseigne-toi un peu: beaucoup de mots du Coran ne viennent pas de l’arabe. Ils sont devenus des mots arabes seulement après avoir été empruntés au hébreu, au syriaque et d’autres langues autour de l’Arabie. Les mots salat, zakat, sourate, saoum, etc., ne sont pas des mots arabes à l’origine. Même le nom du Coran, el-qour’an, n’était pas arabe.

          • Eh bien, oui!… Les langues et les mots sont comme les humains: ils se mixent et voyagent constamment d’un endroit à un autre, reviennent et repartent encore et encore. Par exemple, le mot « cash » employé en français. On croit que c’est de l’anglais, et c’en est en effet, mais ça vient du vieux français « casse » (pour caisse,) qui vient de l’italien cassa, qui vient du latin capsa, et ainsi de suite. Le mot cash a donc voyagé du français à l’anglais et est retourné au français sous une autre forme. Ce n’est qu’un petit exemple pour illustrer car il y en a bien d’autres et concernant d’autres langues.

          • Sauf que ces mots dont vous dites qu’ils sont d’origine arabe sont pour un très nombre d’origine amazigh. Vous reprenez inconsciemment (ou consciemment peut-être) le fantasme de Napoleon III qui voulait son « royaume arabe » en Afrique du Nord. Vous restez dans la vénération de vos colonisateurs qui utilisaient le terme « arabe » dans son sens péjoratif. Y compris par Camus hélas!

            • Doucement kan a y amdakoul ! Du calme, mon pote. Tu lances des trucs comme ça contre les gens sans les connaître? « Vous restez dans la vénération de vos colonisateurs qui utilisaient le terme « arabe » dans son sens péjoratif. » Rien que ça, an3am a g’ma !!

      • Tiens !Les « gens éduqués ». Quelle blague ! La langue arabe classique est une langue morte comme le latin et le grec ancien. Lire l’article intéressant sur ce sujet publié sur le Matin par Sid Lakhdar Boumedine, un arabophone « bien éduqué te de bon goût ». Mais le ridicule n’a jamais tué personne. Persévérez, vous irez loin.

      • Le derja est une langue parlée et comprise par des millions de personnes en Afrique du nord. Les futurs bébés l’entendent déjà lorsqu’ils sont dans le ventre de leur maman et c’est dans cette langue que leurs mamans leur parleront dès leur venue sur Terre, tant en Algérie qu’en France et parmi la diaspora.
         
        Mépriser le derja en le qualifiant de sabir revient à dire que cette langue maternelle— car c’est une langue maternelle que vous le vouliez ou non— ne serait selon vous qu’une langue pauvre en vocabulaire et comportant une syntaxe fantaisiste ainsi qu’une grammaire imprécise, une sorte de pidgin. Or il n’en est rien. Et cela pour plusieurs raisons.
         
        D’abord, et il est nécessaire de le dire et le marteler, par ses racines qui sont multiples et très anciennes, cette langue s’inscrit sur un fond berbère auxquels différents strates de langues se sont ajoutées et intégrés, tel le latin, puis au VIII ème siècle l’arabe, ensuite le turc, l’espagnol et le français. Et contrairement à l’arabe classique qui est figé par des dogmes religieux, l’arabe algérien s’est adapté à notre histoire, à nos coutumes, à notre environnement. C’est une langue qui a évolué et s’est enrichie au gré des découvertes scientifiques, de la littérature mondiale, de la rencontre des technologies et des peuples.
         
        Ainsi le derja en plus d’être une langue maternelle, c’est une langue vivante présentant une grande richesse lexicale et capable de s’adapter au monde moderne. Et malheureusement on ignore son importance et elle est vouée au mépris.
         
        Enfin, pour ne pas être trop long dans cette réponse, toutes personnes s’intéressant à la psychologie de l’enfant et aux méthodes pédagogiques actuelles savent parfaitement que la langue maternelle est indispensable à la construction psychique et identitaire de l’enfant. A ce sujet, on peut ajouter qu’une nation qui perd sa langue maternelle perd son identité profonde. Autre importance, elle est un pilier à entretenir chez l’enfant pour faciliter toutes démarches intellectuelles et particulièrement l’apprentissage d’autres langues.
         
        En son temps, Mme Benghebrit ministre de l’EN avait, en toute connaissance de cause puisqu’elle était sociologue de formation, proposé que la langue maternelle des enfants algériens, le derja, soit enseignée durant les deux premières années scolaires. Elle voulait par cette proposition diminuer les nombreux échecs scolaires dus à la difficulté d’apprentissage de l’arabe classique. Inutile ici de décrire la vague de haine, de la part des conservateurs et autres islamistes, qui s’est abattue sur la ministre.
         
        En France, dernièrement, il était question que les petits enfants issus d’un milieu familial d’A du N puissent accéder à l’apprentissage de la langue maternelle de leurs parents. Il semble que cet enseignement, s’il se réalise, car il y a aussi des oppositions de tous ordres, ne concernerait que l’arabe classique. Ce qui sera une erreur.
         
        Il y a dans notre pays un foisonnement linguistique et culturel que ces gouvernances successives ont été incapables de valoriser. L’exemple le plus flagrant est celui de notre langue maternelle ( de même pour tamazhigt) et de sa représentation négative qui nous amène à vivre un complexe d’infériorité tel que « si la langue est inférieure, son locuteur le serait aussi par association ». Et c’est ce qui vous fait proclamer « Les gens éduqués et de bon goût s’exprime en arabe classic! ». Sous entendu que les autres sont des bons à rien.  Et c’est ainsi qu’à cause du problème linguistique non résolu depuis 60 ans, notre pays est condamné à patauger dans cette zizanie linguistique perpétuelle qui stérilise toutes les bonnes volontés. On condamne ainsi des générations de jeunes intelligents et motivés, filles et garçons, à se diriger vers un ailleurs qui leur offrira la possibilité de réaliser leurs compétences et leurs espérances dans le progrès et l’humanisme.  
        Nos dirigeants ont donné à l’Ecole publique algérienne une seule mission qui est de former un futur citoyen (e) capable de parler l’arabe classique. Tant et si bien qu’après l’obtention du Bac, ce citoyen arrive devant le mur de l’acquisition des savoirs scientifiques les plus modernes. Et les outils dont la langue maternelle qui lui permettraient de le franchir, à savoir la formation à l’esprit critique et à l’ouverture de l’esprit sur l’universel, lui fait défaut.
         
        Ces politiciens n’ont pas encore compris qu’un système éducatif ne peut réussir « sans une planification linguistique rationnelle et courageuse ». Les savoirs sont transmis par « le truchement des langues et que ces dernières possèdent ou ne possèdent pas, à un moment donné de leur évolution une production scientifique actualisée (documentation, bibliographie) pédagogiquement exploitable immédiatement et permettant à l’individu apprenant d’appuyer, d’élargir et de consolider son savoir scolaire à tout moment sur la lecture appropriée de documents hors de la classe de cours ».
         
        Aussi, quand on veut choisir la/les langues « pour implémenter une politique de redressement scientifique et rationnelle d’une société par l’école comme il est nécessaire de le faire pour notre pays, les critères de sélection sont clairs: Tamazhigt comme l’arabe algérien seront enseignés dès la petite enfance. Et laissons discourir « Les gens éduqués et de bon goût s’exprimer en arabe classic ». Il y a longtemps que les peuples que vous citez parlent une langue arabe qui leur est propre, laissant l’arabe classique dans le domaine de la liturgie.

  2. Votre article très intéressant se termine hélas! dans la confusion. Qui est la vache ? Qui est le hérisson ? Le hérisson n’est surement pas le Kabyle.
    Pour sauver notre langue de l’extinction, une seule solution: l’indépendance de la Kabylie.

      • De quoi allons nous vivre ? Comme dans toutes les sociétés normales, pays normaux, de notre travail pardi !
        La Kabylie avait de quoi vivre avant l’Algérie.
        La Kabylie a de tout temps reçus des réfugies du voisinage dus à l’oppression, au climat, à l’histoire. Les derniers exode vers la Kabylie se sont produits durant les années 1867. Avec l’Algérie depuis un siècle et demi, c’est le contraire qui s’est produit. Quel progrès, avec l’Algérie !!!
        L’Algérie française a empêché la Kabylie, comme tous les peuples d’Algérie d’ailleurs à des degrés divers peut-être, d’évoluer, privés de leurs ressources et de la liberté de travailler et de commercer. L’Algérie arabe musulmane a fait pire en détruisant le peu qui restait en capital matériel et humain.
        Poser la question de quoi vivre sans l’Algérie, c’est voir les choses à l’envers.
        Certes, les premiers temps seront difficile. C’est difficile de se débarrasser de ses mauvaises habitudes; ce ne sera certainement pas plus dure que maintenant. Il faut peut-être un moment pour se défaire des mauvais choix fait à nos dépens, du cadre algérien malsain, des mauvaises habitudes : corruption; assistant
        détourné de sa vraie vocation, sabotage, destruction du cadre civilisationnel et naturel, langue, religion, …

        • Non les premiers temps ne seront pas difficiles. La proclamation de l’indépendance de la Kabylie verra un retour en masse de ses élites établies à l’étranger qui ne rêvent que de pouvoir reconstruire le pays qui les a vu naître.

      • Avec thivakhssissine, zith ouzemour ,
        Vaut mieux être seul que mal accompagné comme le dit le dicton.
        Allo vous avez le droit de rejoindre vos frères les bédouins chameliers sans problème pour nous. Mais respecter l’avis des autres qui ne sont pas comme vous et qui sont prêts à mourir pour leurs cultures, leurs langues et leurs us et coutumes.

      • La Kabylie vivrait du fruit du travail de ses enfants.
        La seule richesse qui vaille, c’est le travail, le travail, que le travail.
        Notre modèle, c’est Israël, pas l’Arabie Saoudite.

      • La Kabylie a toujours été auto-suffisante et a porté secours par le passé à d’autres région qui souffraient de famine (d’où l’expression Ruh ay Aarav ar tafsut ». Les investissements de l’algérie en Kabylie sont quasiment nuls alors que dans la wilaya de Tizi Ouzou, le taux de recouvrement de l’impôt est le plus élevé, ce qui fait que Tizi Ouzou paie plus d’impôts qu’Alger !! Depuis une vingtaine d’années le régime algérien s’évertue à décourager tous les investisseurs, même kabyles, à investir en Kabylie (enlèvements, bureaucratie sur le foncier, etc). Malgré cela la Kabylie est toujours debout. Sa principale richesse est le QI de ses enfants.Et ils le montrent tous les jours. Alors, en avant toute pour l’indépendance !

      • Avec son intelligence alimentée par sa vraie identité dans toutes ses dimensions….Avant de débiter de stupidités animées d’un anti Kabylisme avéré, il faudrait déjà s’informer sur le sujet, les indépendantistes ne sont pas des idiots comme toi, de très nombreuses pistes et solutions économiques sont déjà étudiées ( à ce propos voir les documents du MAK à ce sujet comme pour tous les autres jusqu’à la constitution ), le problème économique comme celui de la langue et tous les autres concernant une société qui réfléchit au lieu d’aller piocher dans la religion qui de plus est la plus décadente en matière surtout de progrès sur tous les plans, reside dans l’orientation politique avec un vrai état démocratique qui garantit toutes les libertés aussi bien d’expression, d’opinion que celle d’entreprendre etc…Ton monde arabe est un fantasme sur lequel les régimes autoritaires arabes surfent pour se donner de l’importance, les pays arabes eux mêmes ne s’entendent pas, les vrais Arabes ceux de la péninsule arabique voient tous les autres comme de seconde zone et puis franchement en tant que Kabyle déjà c’est difficile avec  » les arabes Algériens  » ( qui dans leur majorité est bien manipulée par le pouvoir criminel d’Alger contre la Kabylie est surtout les idées ou l’état d’esprit de cette région, le projet zéro Kabyles trouve sa source dans cette confrontation idéologique et culturelle ) , que serait il avec des Saoudiens ou Jordaniens etc , je ne me voit pas du tout dans ce monde dit arabe…L’hébreux parlé par un peuple formé de 9 millions d’habitants en a fait d’Israel un pays d’une superficie de 22 145 Km2 une puissance mondiale, le nombre d’habitants en Kabylie dépasse les 12 millions avec une superficie de 32 486 Km2….De quoi vivent les Israéliens ou les Coréens du sud, les Suisse etc….plus petit encore comme Andorre…..Comme d’habitude et comme toujours la Kabylie est toujours en avance, ça a toujours été une avant garde pour toutes les luttes pour la justice et la liberté, sauf que cette fois elle a envie de le faire pour elle , bcp de Kabyles et de plus en plus sont convaincus que la seule solution est l’indépence de la Kabylie pour sortir de ce colonialisme pire que celui des français dirigé par une junte militaires organisées en mafieux dont les généraux sont parrains.
        ah bon ! et de quoi vivraient les Algériens une fois que le gaz et le pétrole ne seront plus là, sachant que toutes les richesses sont déjà bien dilapidés par ce régime qui ne produit rien à part le misérabilisme sur tous les plans de la société ?

  3. il faut savoir de quel tamazih on parle! un touareg ne parle pas le même tamazigh qu’un kabyle ou un rifi ect… malheureusement ces idiomes très disparates sont condamnés à rester des patois régionnaux!

    • Encore une ânerie ! Décidément ! Vous parlez d’une langue arabe unique alors qu’il y a plusieurs langues arabes (l' »arabe » de Constantine est différent de celui d’Oran et vous le savez bien). Quand il s’agit de Tamazight, là vous essayez de semer la division entre les différents peuples amazighs. Quelle hypocrisie et quelle ignominie ! Vous parlez d’un sujet pour lequel votre inculture est patente. A laquelle s’ajoute un racisme que vous avez du mal à dissimuler. Sachez que la langue Tamazight et ses différentes composantes, Kabyle, Chaoui, Rifi, Chelhi, Mzab, Chenoui, Nefousi, Tamachaq, etc sont des langues qui sont existent depuis 7000 ans et sont bien plus vivante que la chimérique fumeuse « arabe classique » maintenue sous perfusion par des milliards de dollars pour être seulement parlée dans les journaux TV et discours officiels.

    • Correction:

      Il faut savoir de quelle tamazight on parle !
      Un Tergui ne parle pas la même tamazight qu’un Kabyle ou un Rifain, etc. (Je m’arrête ici, tant votre charabia n’a pas de fin).

      Mohammed, Akli vous est trop grand en long et en large a porter comme prénom, corrigez d’abord vos fautes diverses et vous revenez après avoir bien appris vos leçons de langue française.

      N’oubliez surtout pas de signer par: Mohammed, agent du DRS.

      Akuz,
      Professeur de la langue kabyle.

      P.-S.: Ne répondez au charivari de ce genre d’interventions. Il faut commencer par exiger un minimum de maitrise de langue. Mohammed, illettré qu’il se donnait en show, ne se proclamait-il pas des Gens du livre ?

      Akuz,
      Professeur de langue kabyle

  4. Dans son dernier livre, «Kabyles et berbères : luttes incertaines» Salem Chaker rappelle, avec raison, je cite : «que tous les paramètres objectifs qui, pendant des siècles, ont permis la survie et la transmission de la langue et de la culture berbères, ont irrémédiablement disparus : isolement géographique, autonomie tribale, monolinguisme des femmes etc.…», avant d’observer, que faute d’une volonté régalienne d’en faire le moyen d’expression de toutes les activités économiques, sociales et culturelles, une langue, en l’occurrence tamaziɣt, court le risque d’être condamnée à disparaitre au bout de quelques générations. Inquiétude qui taraudait déjà Dda Lmulud At Maɛemmar. Faute de locuteurs, hors de la sphère des linguistes et des intellectuels nostalgiques, tamaziɣt finirait par disparaitre au bout de quelques générations, tel le chant du cygne des amérindiens. C’est là que git le redoutable défi existentiel à nos jeunes générations, qui renvoie à la question suivante : est-il plus réaliste d’œuvrer, main dans la main avec nos compatriotes arabophones, pour, précisément affirmer ensemble cette volonté régalienne, en dotant notre patrie commune, l’Algérie, d’un État fédéral, pluriel et démocratique, garantissant l’épanouissement de toutes les composantes culturelles de la Nation, plutôt que de chevaucher des chimères séparatistes mortifères? 

    • Le fédéralisme est antinomique avec l’arabo-islamisme que soutient hélas! la majorité des Algériens. Il faut sortir de cette utopie. Vous parlez de quelques générations de survie pour la langue Tamazight. Eh bien , il est urgent de sauver cette langue en lui donnant sa place de langue officielle réellement et non pas comme le fait la junte qui vous embobine avec « Tamazight officielle dans la Constitution » mais combattue dans les tous les domaines de la vie courante. Elle est toujours facultative 27 ans après son introduction à l’école !!! Alors réveillez-vous et admettez que la seule voie pour sauver cette langue et cette culture est celle de l’indépendance de la Kabylie.

      • D’accord avec vous. Aussi, l’adversaire politique principal à combattre, ici et maintenant, est l’arabo-islamisme, celle idéologie, sous toutes ses formes, importée d’orient, qui n’est pas, comme vous semblez le croire, consubstantielle à l’islam. Il vous suffit, à cet égard, de vous remémorer sa pratique pendant des siècles par nos propres ancêtres.

    • Cher Monsieur, 

      L’intitulé correct de l’ouvrage de Chaker est:

      Chaker (S.), BERBERES AUJOURD’HUI. Kabyles et berbères: luttes incertaines, L’Harmattan, Paris, 2022, 371 pp.

      Les guillemets ont une autre fonction dans la fixation bibliographique.

      Vous avez cité improprement l’auteur, en ces termes: « que tous les paramètres objectifs qui, pendant des siècles, ont permis la survie et la transmission de la langue et de la culture berbères, ont irrémédiablement disparus : isolement géographique, autonomie tribale, monolinguisme des femmes etc.…»

      Ci-après suit le passage exact de Chaker pour la comparaison:

      « Tous les paramètres objectifs qui, pendant des siècles, ont permis la survie et la transmission de la langue et de la culture berbères ont irrémédiablement disparus : isolement géographique, relative autarcie économique, autonomie politique fortement marquée pour la plupart des régions, organisation sociale de type tribale, quasi- inexistence d’appareils administratifs et d’encadrement par l’État central… Même le monolinguisme quasi généralisé des femmes, [souvent présentées comme les dépositaires de la langue et de la culture, a été totalement remis en cause au cours des dernières décennies par la scolarisation massive dans des langues autres que la langue maternelle.] » P.15, version électronique de l’intitulé.

      En lieu et place de « etc…. », le votre, il fallait réfléchir à mettre autre chose. Des crochets renfermant les 3 points de suspension. De plus avant « etc. » il est toujours mis une virgule, après un point. Jamais 3 points de suspension. Correct aurait était de mettre […] après « femmes ».

      Donner le numéro de page du passage cité pour la vérification, comme je viens de le faire, n’a jamais porté préjudice a son auteur, que je sache.

      Et j’en passe !

      Venons à présent, Monsieur, à votre question-conclusion. Vous écrivez, je cite: « est-il plus réaliste d’œuvrer, main dans la main avec nos compatriotes arabophones, pour, précisément affirmer ensemble cette volonté régalienne, en dotant notre patrie commune, l’Algérie, d’un État fédéral, pluriel et démocratique, garantissant l’épanouissement de toutes les composantes culturelles de la Nation, plutôt que de chevaucher des chimères séparatistes mortifères? »

      Faites le premier pas, Monsieur le révolutionnaire de la dernière heure ! Nous marcheront tous comme des brebis galeuses derrière vous.
      Ou étiez-vous tout le temps où il était question des droits les plus élémentaires des Kabyles (Berbères) entre autres linguistique, démocratique, droits de l’homme, autonomie regionale… sur leur propre sol ?
      De quelles gueules vous foutez vous ? 
      Serions nous arrivé là, où nous somme aujourd’hui, si « volonté régalienne » chez les successeurs au pouvoir en Algérie, après 1962,  il y avait ?

      Chaker, dans son livre, n’a fait à aucun moment usage du lexème « régalien » ou de l’un de ses dérivés.

      La malhonnêteté de Monsieur, c’est qu’il fait sien, après l’avoir malmené et tourné à son avantage, un passage très important de Chaker, qu’il faut absolument lire dans son contexte, que voici:

      « Les bouleversements et les recompositions récents [en Ukraine – C’est moi qui souligne] d’un monde que d’aucuns croyaient immuable doivent inciter à la prudence : un véritable fédéralisme au sein des États existants, des autonomies, voire des indépendances kabyle, rifaine, touarègue… ne sont pas/plus inconcevables. P. 38, version électronique.

      « Jebdeγ deg umrar, inhed udrar, iγli-d umγar war tigecrar. » D Afraniman.

      La messe est dite: la première fois que des analyses sociolinguistiques et socio-politiques inhérentes à l’Afrique du Nord et au Sahara… berbérophones, mais pas que, concluent à la possibilité de l’indépendance des entités qui la réclame. 

      Comment voulez-vous faire avaler de grosses couleuvres aux gens, de type, je vous, cite: « [l’]Inquiétude qui taraudait déjà Dda Lmulud At Maɛemmar », vous qui ne savez même pas citer correctement un auteur ?

      P.-S.: Le livre de Chaker, comme d’habitude, est un vrai régal en berbèristique et ce de bout en bout. Je le conseille pour tout le monde.

      Le fait d’avoir cité le livre est votre seul mérite, Monsieur.

      Bien à vous,

      Inisi

      • Que ma citation de l’ouvrage du Professeur Chaker soit tronquée, comme l’est, du reste, toute citation, je vous le concède volontiers. En revanche, je ne vois pas, pour autant, en quoi j’aurais déformé la pensée du Professeur Chaker, ni ce qui, dans mon propos, vous autorise à déverser tant de fiel et de hargne à mon égard, sans rien savoir de ma vie, ni de mon parcours personnel. Croyez-moi, j’ai le plus grand respect tant pour l’homme Salem Chaker que pour le linguiste éminent de la langue des miens. Même si je ne partage pas ses opinions indépendantistes, qui, je le répète, ne sont, à mes yeux, ni réalistes, ni mêmes raisonnables.
        Qim di talwit

      • Quel torrent d’inanité et de stupidités déversées sur quelqu’un dont tu ne sais rien ! Ce sont les kabyles et algériens en général avec les attitudes comme les tiennes qui me donnent envie de ne jamais plus remettre les pieds en Algérie ou en Kabylie. On dirait que tu t’adresses à quelqu’un qui vient de massacrer toute ta famille devant tes yeux.
        Nous savons tous insulter les gens si nous voulions le faire, et nous savons tous comment insulter leur intelligence, mais comme le disait Ghandi, l’insulte salit celui qui la profère pas celui qu’elle cible.
        Inisi, si je me rappelle bien, est le fameux connaisseur qui affirmait que Si Muhend n’a jamais composé que des neuvains.
        Et oser terminer par « Bien à vous » !
        Grand merci d’avoir coloré ma journée d’une couleur sombre de pessimisme !
        P.S. La prochaine fois que tu commentes ici, n’oublie pas de mettre l’en-tête de la maison d’aliénés dans laquelle tu te trouves.

  5. Et si l’on faisait de l’Algérie, cette autre métaphore, tirée de cet autre conte kabyle de notre enfance : « Tafunast igujilen, ur tettuzu ur trehhen ».  

  6. @Akli
    De quoi allons-nous vivre ? Comme dans toutes les sociétés et dignes, de notre travail pardi !
    La Kabylie avait de quoi vivre avant la création de l’Algérie.
    La Kabylie a de tout temps reçus des réfugies du voisinage dus à l’oppression, au climat, à l’histoire. Le dernier exode vers la Kabylie s’est produits durant les années 1867. Avec l’Algérie depuis un siècle et demi, c’est le contraire qui s’est produit. Quel progrès, avec l’Algérie !!!
    L’Algérie française a empêché la Kabylie, comme tous les peuples d’Algérie d’ailleurs à des degrés divers peut-être, d’évoluer, privés de leurs ressources et de la liberté de travailler et de commercer. L’Algérie arabe musulmane a fait pire en détruisant beaucoup le capital matériel et surtout humain.
    Poser la question de quoi vivre sans l’Algérie, c’est voir les choses à l’envers.
    Certes, les premiers temps seront difficiles. C’est difficile de se débarrasser des habitudes mortifères du cadre mortifère algérien. Mais ce ne sera certainement pas plus dure dans une Kabylie souveraine. Avec une perspective claire et sur des bases saines, c’est beaucoup plus facile.
    Il est normal que pour un moment il faudrait plus d’efforts pour se défaire des mauvais choix faits à nos dépens, à notre place. Il ne sera pas aisé de se débarrasser de la malsaine influence du cadre algérien, des mauvaises habitudes : corruption; assistant détourné de sa vocation, sabotage des initiatives non patronées par les parrains, de l’encouragement à outrance de toutes sortes de déviances, …. Et la reconstruction du cadre civilisationnel dont la langue, du cadre naturel, entre autres, seront des tâches importantes et difficiles; ça c’est vrai. Il y a une certitude : c’était plus facile de se débarrasser de ces fléaux et d’aller de l’avant avant hier que hier, hier mieux qu’aujourd’hui, aujourd’hui est beaucoup mieux qu’attendre demain.

  7. Nous sommes toujours en retard d’un train.
    La question de la langue est en réalité un aspect parmi d’autres du problème millénaire. Si le focus est mis sur la langue, c’est parce que c’est le plus visible, surement le plus intuitif, le plus facile à appréhender par tout le monde.
    Est-ce que je serais heureux que la Kabylie, l’Algérie, l’Afrique du nord reparle enfin un berbère digne de l’époque des Aguellids mais vivraient dans un cadre oriental, « sultanal, royal ou califal qui ne peut exister hors de l’islam ? Evidemment que non. Je préfèrerais, si cela est possible et j’en doute fort, mieux que l’on devienne locuteurs de l’arabe de Qoreish tout en gardant le cadre civilisationnel occidental, des cités, de nos ancêtres.
    Je préfère la citoyenneté à la sujétion.
    La langue arabe est hélas sujétion dans sa procduction littéraire, religieuse, dans le sort réservé aux savants – tous d’extraction des civilisations antiques – de l’époque arabe musulmane.
    Taqvaylit, c’est la citoyenneté. J’y tient par culture et par choix civilisationnel.
    Je préfère donc taqvaylit aussi loin qu’elle porte et célèbre la citoyenneté.
    Je préfère la Kabylie et la langue kabyle donc car elles sont la citoyenneté.
    L’Algérie de l’autre coté est sujétion par son histoire – récente, par son schéma de construction, par ses acteurs, par son âme et ses pratiques.

  8. Hélas ! Je pense que Salem Chaker a fait un bon constat. D’abor les conditios objectives de la perpétuaton de la langue ensuite la bénediction de l’arabo-islamisation qi a concerné tout le pays toutes ethnies confondues.

    Nous ne cesserons jamais de bénir nos bienfaiteurs zarabes quii nous ont fait bénéficier généreusement de leur langue et de leur religion. Autrement on on aurait risqué de prendre une des langues de ces satanés mécréants d’occidentaux.

    • Salut, Dda Hend!… Pour notre génération il n’y a pas de rsique de disparition, ni pour la dizaine de générations qui suivront. Après ça tout est possible, mais rien ne dit que ce sera au profit de l’arabe classique car l’arabe lui-même risque de disparaître de la face du globe, du moins en tant que langue importante et dominante. L’arabe n’est maintenu en vie, sous perfuson, que par les richesses pétrolières des pays du Golfe et certaines conjonctures politiques et historiques qui cesseront certainement d’exister dans un futur plus ou moins proche. L’arabe classique est mort, seulement certains arabes ne le saven pas encore, c’est tout.
      Donc dans un futur qu’il nous est impossible de connaître ou d’entrevoir encore il se peut que nos langues/dialectes disparaissent, mais elles pourraient être remplacées par n’importe quelle langue. Peut-être l’anglais, le chinois, le français ou une langue qui est inconnnue ou minoritaire et insignifiante aujourd’hui.
      Et pourquoi pas, peut-être que l’homme inventera une langue ou un système de communication nouveau et universel qui rendra toutes les langues d’aujourd’hui obsolètes. Pourquoi pas ?

      • Juste un petit détail .. de taille : Tamazight est vielle de 7000 ans et a pré-existé à tous ces langues que vous citez. Mathématiquement parlant, elle a encore de beaux jours devant elle.

      • Tu me parles d’un temps où on parlait kabyles parce qu’on ne savait pas parler autrement. Effectivement le rôle que malgré elle ont joué les mamans. L’autarcie culturelle nous a préservé de l’acculturation. Mais pas que : il y avait aussi une cerrtaine posture face à nos frères zarabophones.

        Ah lukkan atezred lhal anida yubed!

        J’aimerais bien te croire a ya mdakul, que ce ne sera pas à profit du Zarabe classique. Je sais que tu sais qui a commencé à nous inoculer les quelques mots de la langue de nos bien faiteurs zarabes, par petites doses pour se donner une contenance de caste supérieure. Des mots qu’on a retrouvé par la suite chez la gueusaille.

        C’est Sadi, le plus nationaliste et le plus musulman parmi nous , qu’on me pardonne de le citer, qui a dit un jour : « on assiste à une chourouqisation de la Kabylie, dans les années karavin on cherchait à récupérer notre identité en donnant des noms berbères à nos enfants de nos jours lhemoullah , c’est fini , on leur donne des noms de guerriers musulmans : Usama, Islam.

        Je t’assure que toutes mes belles sœurs en pleine Haute-Kabylie s’appellent désormais Oum-flène ou Oum-Flèna.

        Maintenant le Zarabe qui est parlé dans la société est un Zarabe photovoltaïque plus châtré que celui des orientaux. Je t’assure que je comprends mieux un Saoudien quand il parle Zarabe qu’un Algérien.

        Il s’agit d’un vrai tsunami qui a envahi tout le piyé .Je n’ai qu’un seul doute sur le temps que durera cette parodie.

        J’ai ces vers de Si Muhend:  »Si thiizi akin tamurt at zedghèn widyedh » . Le tout est de savoir où il était quand il a prononcé ces mots.

        • Azul ay amedakul

          Atan u sfru-nni n Si Muh u Mhend :

          A Ccix Muḥend u Lḥusin
          Nusa d a k nissin
          Ul-iw irekbit lɣiḍ

          A lbaz izedɣen leḥṣin
          Ilaq-ak wisin
          Tasaw turwed aṣṣemiḍ

          A ssaddatt heggit aɛwin
          Si tizi akkin
          Tamurt a tt zedɣen wiyiḍ.

          • Azul a Mas At Dahman

             Ce sujet m’a rappelé des mots de Slimane 3azem et Si Muhend , avec une triste nostalgie.

            Ce sont les trois derniers vers qui m’ont inspirés.

            Si Muhend dit : Si tizi akkin Tamurt a tt zedɣen wiyiḍ.

            On penserait qu’i s’agit de Tizi vers Alger.

            Or il ldit que c’est pour ça qu’il s’en va

            « A ssaddatt heggit aɛwin »

            Slimane 3azem lui aurait répondu:

            « Si Muhen awi kid yeren atezren zmen » .

            Je crois qu’on est bien dans le sujet malgré la distorsion .

            • En fait, tizi (le col) dont parle Si Muhend u Mhend dans son poème est le grand col de Tirurda, pris, à la fois et en même temps, comme espace géographique et comme métaphore de l’au delà, de la mort! C’est d’une rare beauté…

            • Vas pour le col de Tirurda , ou n’importe quel autre. Mais j’ai quelques réticences pour « l’au-delà ». A3win pour l’au-delà?
              S’il avait parlé de son « sebsi nerha » à la rigueur .

              Et puis dans ses poèmes Si Muhhend s’en prenait plutôt aux siens.

            • Eh! Oui! Aɛwin, le viatique qui, symboliquement, accompagne nos morts. Que vous soyez d’accord ou pas, c’est bien ce que dit Si Muh. Qeblit neɣ ǧǧit

            • Plus sérieusement, Si Muh parle ici de viatique en désignant, métaphoriquement, la mort comme son grand et dernier voyage. Avec, pourquoi pas? Son vieux sebsi et moult kif & cira!

            • Pour a3win , et l’au-delà de tizi ou d’ici-bas c’était juste une boutade pas une exégèse .

              Possible donc pour A3win ( viatique ou provisions, ou même soutien,  » a3iwene », et l’au-delà) , bien que Si Muhend soit un patenté fugueur, tout le temps sur le départ . Partir n’est-ce pas mourir un peu ?

              Ce n’est pas ce que je conteste, et l’un n’empêche pas l’autre: sebsi ou autre.

              c’était plutôt l’autre partie que je voulais souligner. Tamurt at zedghen wiyed.

            • Salut, vous deux !… Le commentaire de Dda Hend m’a sonné un peu, je dois le dire. N’ayant fait qu’un petit tour de quelques jours en presque 45 ans et juste dans mon petit village, où tout le monde continue de parler le kabyle que j’y ai laissé, je ne savais que penser de cette histoire. Enfin, Slimane Azem a aussi dit:

              L’ḥayat atsɛedd’ am aḍu
              Kul lweqt itsveddil l’qum
              Eddunit aka’y th-tţeddu
              Tdewwiṛ am teḥvult bw’eɣṛum

              Pour le « tizi » de si tizi akkin, mon avis personnel est que ça n’a rien à voir avec une quelconque géographie locale, mais plutôt entiérement métaphorique, comme le souligne At Dahman. Au delà de la colline, de l’autre côté de l’horizon, akkin iw gwemmadh, de l’autre côté de la vie en d’autres termes.

            • Je voulais juste être taquin . J’avais bien compris qu’il s’agissait de l’au-delà . Le terme « assadat » le signifie clairement. Idem pour tizi, ça ne pouvait pas être un endroit quelconque mais quelque chose du genre au delà de ce qu’on voit.

              C’était l’autre partie qui m’est venue à l’esprit ; tamurt at zedghen wiyed, sans qu’il s’agisse du même sujet évidement. Rappelle-toi les mots de Steinbeck quand il est retourné à sa ville natale Salinas,je crois.

              Il y a vraiment une mutagénèse a yamdakul. Pour le reste il me semble que le problème de l’arabo-islamisation concerne tout le pays ,mais seuls les Kabyles s’en soucient apparemment comme s’ils en étaient victimes exclusivement. Ils croient pouvoir s’en sortir éperdument par une fuite en avant. Comme si la langue tamazight ne pouvait pas véhiculer les pires tares possibles et les prémunissait de tous les dépravations. Moua quand on me parle de langue de Voltaire ou de Shakespeare je rajoute toujours :et de Landru et de Jack the ripper.  

            • Je l’ai dit ici avant, la poésie kabyle ancienne, surtout celle de Si Mhuend, était toute en abstraction et pouvait être interprétée de mille façons. Tu peux avoir tout un poème et ne jamais savoir de quoi il parle exactement à moins que tu aies une clef, que tu connaisses le contexte de la vie réelle qui a inspiré le poète. Par exemple:

              alvɛaḏ̣ yewtit uɛessas
              terna-y-as yemmas
              s-waṭṭan tengas tawla
              ar iţlejlij ɛeṛqent-as
              mi g’enza wayla-s
              yeḥḍeṛ meskin di dlala
              awin-d ṭṭalev isḥesvas
              ur ufin ddwas
              ayn ivɣa ur tidyennara

              (tel est frappé de malédiction par les saints 
              plus sa mère 
              il tombe malade, pris de fièvre 
              il délire, les idées tout embrouillées
              pendant qu’on vend ses biens 
              le pauvre assiste aux enchères 
              on fait appel au guérisseur
              incapable de le soigner
              ce qu’il veut, il ne le dit pas.)

              Il s’agit en fait de l’état d’eprit d’un jeune homme amoureux d’une fille qu’on vient de donner en mariage à un autre. On le sait parce que celui qui a rapporté le poème à Mouloud Mammeri avait connu le poète et le lui a expliqué aisni, sinon le poème lui-même n’y fait aucune référence directe, juste des allusions, des évécations d’un état d’esprit. Mais tu peux remplacer l’amour d’une fille par n’importe quoi.

            • Vous m’avez gâté a imdukal avec ces poèmes qui me sendefent ma triste nostalgie.

              La société kabyle est une société tellement libertine qu’elle a tout les droits de licences langagières.

              Si Muhend ne savait-il pas dire: hemlaghts adin yemetyemathwen ?

              Je pense que Si Muhend devait être dans une troisième dimension quand il a écrit ce poème. Même Freud s’y perdrait dans ce genre d’exégèse.

            • Aqlaɣ newḥal di ddunit
              Lḥal tamedit
              Nettazal n ugi a n qedaɛ
               
              Tekcem lɛabad teḥraymit
              Tarken taẓalit
              Ɛarqen iberdan n ccraɛ
               
              Akka it n uffa di lḥadit
              Qeblit neɣ ǧǧit
              Waggi d lwaqt akeddaɛ

            • Pour rappel, ce poème est sensé avoir été composé lors de la rencontre de Si Muhend u Mhend et du Ccix Muhend u Lhusin deg u Ṣqif n Ṭmana (Asif el Ḥammam).

            • Il a bien dû être composé lors de cette rencontre puisque des gens qui ont connu les deux personnages en personne ont rapporté les faits à Mouloud Mammeri. Il devait y avoir de nombreuses personnes encore vivantes qui avaient des souvenirs bien clairs d’eux, et peut-être que certains d’entre eux avaient même assisté à cette rencontre. Sinon, s’ils n’étaient pas là en personne, ils pouvaient l’entendre de première main de la part de ceux qui y étaient.
              Moi-même je n’ai que 70 ans à peine passés et je me rappelle plusieurs parents qui m’ont dit avoir visité le cheikh dans les années 1880-1890, des gens qui avaient 80 ou 90 ans quand j’était petit.

            • Si Muhend u Mhend, dit-on, ne répétait jamais ses poèmes, qui lui venaient à l’esprit achevés, tels Athéna sortant tout armée et casquée de la tête de Zeus. Mais ce n’est, bien sûr, qu’une légende, tant il devait ciseler ses vers avant d’atteindre leur niveau de perfection, puis de les mémoriser, avant de les déclamer devant son public, ici, ces témoins qui ont assisté à cette adresse ultime au Ccix Muhend u Lhusin.

            • Bien sûr. Dans le cas de ce poème particulier, Si Muhend avait largement le temps de le composer dans sa tête pendant qu’il marchait vers le village du cheikh. De toute façon, un certain temps s’est écoulé entre le moment ou Chikh Muhend lui a demandé de lui composer un poème et le temps pour quelqu’un d’aller lui chercher sa pipe cachée dans un buisson, le temps de remplir sa pipe, de l’allumer et prendre quelques bouffées. C’est un temps amplement suffisant pour qu’un poème se forme dans la tête d’un bon poète de l’époque orale, pas seulement celle de Si Muhend. Ils avaient ce don tout special, et c’est ce qui faisait d’eux des poètes.

  9. Isk ya3ni c’es normal que je ne reçoive pas la nouvelle version du Matin-Dized? J’ai toujours la page du dizwit zonz .Après ifaçma des données de navigasyou. Idem sur l’appli n’tilifoun?

      • Essaie kane d’effacer les données de navigation , on va voir .Je pense que c’est à cause des cookies.

        Cela m’est pourtant arrivé deux fois après effacement des données de navigations sur Opéra. Mais il y a pire . Le commentaire que j’ai posté sur ma tablette nerha est miraculeusement apparu sur mon smartphone avant publication sous la mention en modération., alors que je n’ai pas le même navigateur sur les deux appareils. Je me demande si Le Matin-Dized est vraiment sécurisé ou s’il n’y a pas un lézard. Maintenant que de nouveau j’ai accès à la publication directe. Je ré-efface les données de navigation dans mon navigateur et je le réexpédie dare dare. On verra si ça se reproduit. Je pense que c’est sidna Gougueule qui est à l’oeuvre. Car c’est le seul que j’ai sur les deux appareils.Ou alors c’est l’imam Ghafour qui héberge le Matin-Dized , car maintenant je doute
        question sécurité .

        • Le temps d’un copié-collé et je e réexpédie. Tkel 3likA Sidna jebril!

          Cela m’est pourtant arrivé deux fois après effacement des données de navigations sur Opéra. Mais il y a pire . Le commentaire que j’ai posté sur ma tablette nerha est miraculeusement apparu sur mon smartphone avant publication sous la mention en modération., alors que je n’ai pas le même navigateur sur les deux appareils. Je me demande si Le Matin-Dized est vraiment sécurisé ou s’il n’y a pas un lézard. Maintenant que de nouveau j’ai accès à la publication directe. Je ré-efface les données de navigation dans mon navigateur et je le réexpédie dare dare. On verra si ça se reproduit. Je pense que c’est sidna Gougueule qui est à l’oeuvre. Car c’est le seul que j’ai sur les deux appareil.Ou alors c’est l’imam Ghafour qui héberge le Matin-Dized , car maintenant je doute
          question sécurité .

          • Ce commentaire envoyé de ma tablette a été publié top vite après modération. Je n’ai pas eu le temps de vérifier s’il est apparu sur mon smartphone pendant l’attente de modération. Et ne dites pas que c’est à cause de l’adresse IP car j’ai un VPN sur la tablette et pas sur lesmatphone.

  10. « Jebdeγ deg umrar, inhed udrar, iγli-d umγar war tigecrar. » D Afraniman.

    La messe est dite: la première fois que des analyses sociolinguistique et socio-politique inhérentes à l’Afrique du Nord et au Sahara… berbérophones, mais pas que, concluent à la possibilité d’indépendance des entités-nations en construction qui la réclame.

    « Les bouleversements et les recompositions récents [en Ukraine – C’est moi qui souligne] d’un monde que d’aucuns croyaient immuable doivent inciter à la prudence : un véritable fédéralisme au sein des États existants, des autonomies, voire des indépendances kabyle, rifaine, touarègue… ne sont pas/plus inconcevables. »

    Chaker (S.), BERBERES AUJOURD’HUI. Berbères et Kabyles: luttes incertaines, L’Harmattan, Paris, 2022, pp. 371, p. 38, version électronique.

    Inisi

  11. Nighak a Mas At Dahman , la férocité des Kabyles ihartaniyène.

    Tout ça c’est la faute au Matin-Dized ! Nek nighasen il faut créer une rubrique  »des-bas » nagh  »swadda it ts3emir’, pour que ceux qui n’ont pas l’intelligence de ceux du Minbar puissent déblatérer à leur guise de tout et de rien sans risque de se voir remonter les bretelles par ceux es-qualité qui dégainent leur sachience pour remettre à l’endroit toutes les mailles qu’on tisse de travers .

    Aha inasen kane a Sidna lmodéro , Hend Uqaci detmenyik kan ig tmeyik.

    Je sais, que la question de l’indépendance de la Kabylie est réservée à des sommités intelectuelles qui l’ont épuisée pour nous comme celui-là li akmala lana dinouna et qui a jeté à la mer les clefs de toute nouvelle prospection ou alternative, mais j »va kamim mettre les pieds dans le plat et chier sur la table : ahaba men ahaba wa karaha men karaha.

    Je n’ai pas lu le livre de S.Chaker dont je salue les compétences dans son domaine dont j’aurais rajouté exclusif non parce qu’il se l’est accaparé mais parce que certains voudraient qu’il en soit ainsi.

    Ce qui m’interpelle ce ne sont pas les arguments apportés pour justifier l’idée d’indépendance, ou la réfuter, les uns uns et les autres ont leurs raisons, et ce n’est pas le fait qu’elles soient vraies ou fausses qui leur procure plus de légitimité car dans les faits Monsieur Chaker n’a pas plus de droit de parler d’indépendance de la Kabylie ou des Aurès et conséquemment de l’Oranie ou du Constantinois , du Sud, donc et du Centre , plus que Mas At Dahmane ou n’importe qui.

    Personnellement j’admets que je ne suis pas un illuminé et scientifiquement infus mais je dis toutes griffes dehors que ni Chaker, ni Ferhat Mheni n’ont plus de droit que moua de parler de l’indépendance de la Kabylie . Ils pourront apporter tous les arguments culturels , scientifiques , linguistiques, qu’ils voudront pour étayer leur thèse pour , moi je n’aurai qu’à dire à dire: je suis contre ipicitou , et pour quoi donc ? Parce que ! Yahwayi !

    Je pourrais pourtant moua aussi apporter des arguments qui justifient mon opposition, mais je n’ai pas envie de me luxer les derniers neuronnes pour ça.

    • Je sais bien que le brave Inisi se croit naïvement en sécurité dans une citadelle, sous sa bien fragile carapace d’épines, mais toute de même! Ce que j’apprécie le moins chez les idéologues totalitaires, quelque soit l’idée qu’ils ont derrière la tête, c’est cette pensée binaire qui leurs fait croire que si vous n’êtes pas d’accord avec eux, c’est que vous êtes contre eux, et donc que vous êtes leur ennemi, du fait même que vous refusez qu’ils fassent votre bonheur malgré vous, voire, si nécessaire, contre vous! Dieu merci, la population kabyle, dans son écrasante majorité, refuse d’ être embarquée dans cette galère, sans pour autant renoncer à ses droits culturels et politiques légitimes. Elle a déjà payé trop cher, du fait d’aventures antérieures irréfléchies!

  12. Azul felam a Masa Hniffa, dont je crois reconnaitre la rigueur sémantique.

    Je crois que que vous aviez pris le train en route a Hnifa . Nous avions dit moua et At Dahmane que sur le plan de l’extinction de Tamazight que Chaker a raison. Ce n’est pas sa notoriété sur la question tamazight qu’on lui conteste. Que je lise ou pas Chaker ne changera en rien à ma misérable condition. Le débat n’est pas réduit à l’extinction de tamazight ou de taqbaylit, Je vous avoue Madame que j’ai travaillé une quarantaine d’année dans un domaine où personne ne m’a jamais parlé de littérature , de linguistique, et encore moins de Chaker ou de Mammeri sans que cela n’ait manqué à mes relations de travail ou à l’exercice de ma profession. Ne soyez pas offensée si je vous disais que je n’ai aucune envie de lire Chaker ou Mammeri en ce moment quitte à mourir idiot complètement.

    C’est l’idée que c’est l’indépendance de la Kabylie qui préservera tamazight , non pas que c’est faux , mais parce que si c’est l’indépendance de la Kabylie qui préservera taqbaylit alors c’est foutu.

    Je ne dis pas que l’idée de l’indépendance, de l’autonomie, du fédéralisme, d’une région ou d’une autre est un sacrilège qu’il ne faut pas évoquer y compris comme ça dans l’absolu. C’est le fait que seuls certains sont plus fondés à en parler qui m’irrite.

    Inisi ne dénie pas ce droit là , mais il choisit un point au détour d’une phrase d’un commentaire versé sans trop de conviction ni grande certitude au débat pour bondir sur l’intervenant.

    Nekini je n’irai pas croiser le fer avec inisi dans un domaine que je ne connais pas comme la linguistique la littérature kabyle amazighe ou francophone. Je ne connais pas plus Mammeri que Si Muhend, sinon par quelques écrits de l’un et ce qu’on a dit de l’autre ici ou là. Je lui conscèderais sans discuter la suprématie., sans perdre une jambe ou un bras .

    De là à dire que ce sont les compétences linguistiques , ethnologiques, scientifiques de Salem Chaker , de Ferhat ou de Sidi Khifa , qui vont nous montrer le chemin de l’indipadace , là je n’y crois pas. Aragon disait dans un des ses poèmes il font compter avec les sourds et les ahuris. Il faut vraiment être un ignorant dans la chose politique pour croire que les gens écouterons plus Ferhat , Chaker, que n’importe qui.

    • « J’ai quelque lassitude
      Est-ce l’heure est-ce l’âge À faire ce qu’il faut pour être bien compris
      Car il ne suffit pas de soigner ses images
      Et de serrer de près le sens dans le langage
      Il faut compter avec les sourds les ahuris »

      Aragon: la beauté du diable

    • Pour équilibrer un peu les choses disons que les mêmes arguments s’appliquent à l’Algérie. Ce ne sont pas les compétences de leaders FLN en matière de guerilla, de guerre, de mobilisation ou le tarbouche de Messali qui vont forcément compenser l’indigence de référents culturels et historiques du projet d’état algérien.
      Il manque à l’état kabyle la souveraineté sur le territoire; ce n’est pas rien mais il manque plus à l’Algérie :les référents immatériels. Les deux congrès de 1956 donnent un aperçu de la chose.
      La société Kabyle dont la férocité est exacerbée par les cicatrices algériennes est une réalité. La société algérienne est un projet, une utopie à coup de matraque à laquelle on adhère ou pas légitiment

  13. Wallah y’a El-khawa qu’après avoir lu tous les commentaires, yekhledh walagh ! J’ai beau torturer mes trois derniers neurones pour essayer de rebondir du comptoir de mon bar (à ne pas confondre avec le minbar de Hend), c’est le black-out en plein Black Friday…à tel point que je redoute que mon tarawih avec Dionysos demain soir, Lla yadjouze !

    En tout cas, 74 commentaires, c’est du jamais vu depuis l’époque du matindz !

    • Yakhi tezrid a Madani k’loukane matchi itmenyik nekkini ud tsasagh ara ad skhouzdag il le Matin-Dized. Besssah dnetsa igh d isendafène la « morfondeur » nagh( dixit Kichi) avec des sujets am wigui.

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