Dimanche 23 décembre 2018
Le tribunal de Milan accuse : Chakib Khelil a bien touché des pots-de-vin
Sur la photo c’est Chakib Khelil coupe de champagne à la main,… du temps de sa superbe.
Alors que des sources le donnent potentiel candidat à la présidentielle, voilà que les affaires de corruption le mettant nommément en cause reviennent dans l’actualité. Décidément l’ancien éminence grise du pétrole algérien est maudit. Malgré ses nombreuses tournées dans les zaouïas avec force médiatisation, il semble que le sort s’acharne sur lui.
Cette fois c’est le tribunal de Milan qui vient mettre à mal l’ancien ministre de l’Energie et ami du président Bouteflika. Ce tribunal a confirmé l’implication de Chakib Khelil, dans l’affaire des pots-de-vins versés par la société pétrolière Saipem, rapporte Huffpost en citant Reuters.
Citant des juges dudit tribunal italien, l’agence Reuters Italie précise que “des pots-de-vin à hauteur de 3% de la valeur des contrats de Saipem ont été attribués selon un accord conclu entre Chakib Khelil et Pietro Tali, ex-DG de la compagnie italienne, entre 2007 et 2010. »
Par ailleurs, dans son verdict tombé le 17 décembre dernier, la justice italienne a confirmé la condamnation de Saipem et certains de ses dirigeants. La justice italienne n’a pas non plus oublié de citer nommément Chakib Khelil dans le verdict de l’affaire.
Chakib Khelil dans sa tentative de retrouver une virginité.
Précision de taille. Reuters Italie ajoute que les juges du tribunal de Milan ont rappelé que l’une des filiales du groupe ENI, Saipem, était “au courant et a pris une part active dans le décaissement des pots-de-vin versés pour décrocher des contrats pétroliers en Algérie”.
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De quoi s’agit-il ? Du paiement d’une enveloppe de pas moins de 197 millions d’euros de pots-de-vins pour obtenir des contrats à 8 milliards au profit de Saipem en Algérie.
Il n’y a pas que ça évidemment. Des pots-de-vins, destinées à autoriser ENI à acheter la compagnie canadienne Firs Calgary Petroleums, qui était propriétaire de droits d’exploitation d’un champ dans le Sahara algérien, ont également été versés. C’est dire que l’argent a coulé en millions du temps où Chakib Khelil s’occupait des richesses du sous-sol algérien.
La société Saipem a été condamnée à une amende de 400.000 euros et une confiscation de 197.9 millions d’euros. Et Pietro Tali, ex-DG de cette filiale, a été condamné en septembre à 4 ans et 9 mois de prison pour corruption internationale.
Le tribunal de Milan, rapporte encore Reuters, poursuit que l”’unique accord correctif conclu par Tali avec Khelil, a été suivi par l’attribution de pots-de-vins comme convenu à hauteur de 3% de la valeur des contrats accordés à Saipem”, ajoute Reuters
Les juges confirment ainsi que l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil, a bel et bien touché des pots-de-vins.
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